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 en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime.

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MessageSujet: en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime.   en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime. EmptyMer 28 Aoû - 9:23


crédits ~ stonefield-daily/tumblr.

LASZLO GERTH VAN HELFIN
31 ans ≈ psychiatre ≈ veuf mais, obsédée par une patiente

❖ ❖ ❖

≈ the world is an imperfect place.
≈ originaire de: Salzbourg, Autriche. ≈ date de naissance: 15/11/1982 ≈ lieu de naissance: Salzbourg, Autriche.  ≈ nationalité: Autrichien par droit du sol et du sang, il possède un visa américain qu'il renouvelle fréquemment. ≈ orientation sexuelle: hétérosexuel.  ≈ signe astrologique: Scorpion du troisième décan ascendant poisson. ≈ depuis combien de temps vis-tu à Hollsville ? C'est à l'âge de treize ans, avec sa famille, que Laszlo est venu s'installer dans cette petite ville perdue de la Louisiane. Il ne parlait pas un mot d'anglais à cette époque et il n'était pas rare que l'on se moque de lui dans la cour de récréation. Bien qu'autrichien, la plupart des enfants s'offusquaient de son accent guttural. En pleine période de Guerre froide, peu de temps après la chute du mur de Berlin, les habitants n'étaient pas des plus accueillant à l'égard de ce ménage surgis de l'est. Néanmoins, avec le soutien de ses proches, chaque membre a péniblement réussi à se faire une place auprès de la population.≈ qu'en penses-tu ? Après y avoir vécu près de vingt ans, sans jamais plus la quitter, le regard de Laszlo s'est forgé d'une certainement sentimentalité lorsqu'il se penche par-dessus les marécages fangeux. Le quartier français est l'un de ses favoris, la mélodie des claquettes qui frappent en rythme régulier les chemins cendreux qui bordent les bâtisses de bois noble aux chatoyantes couleurs. Les fragrances délicates qui s'échappent des cuisines, des émanations d'épices, de safran, de piment mêlé à la doucereuse quiétude de la nuit. Hollsville est rapidement devenu son sanctuaire. ≈ quel genre de voisin es-tu ? La douceur de ses traits ne trompe en rien sa nature délicate. Occupant, depuis la mort de son épouse, la maison familiale, les contacts sociales déjà établis n'ont fait que se renforcer à l'annonce de cette tragédie. Dès son âge le plus jeune, Laszlo avait toujours été l'un de ces garçons discrets que l'on ne remarque pas tant que ces derniers n'ont pas volontairement décidés de l'être. Tapis au fond d'une salle, dans l'ange d'une porte ou à l'encadrement d'une porte, ils ne dégagent en rien l'effet menaçant que ces positions pourront faire naître mais, à l'inverse réveil un certain intérêt chez le spectateur. Vif observateur, il s'amuse à analyser le comportement d'autrui sans jamais pourtant se mêler à la foule. Assez réservé, il est l'objet de peu de médisance comme il n'en ai jamais la source. On se plait à le saluer au coin de la rue sans toutefois savoir réellement qui se cache derrière son masque d'imperturbabilité.  ≈ groupe: a new life.
≈ le massacre du jeudi 18 avril 1996: Les rayons taquin du soleil jouaient dans ses boucles brunes tandis qu'il mâchonnait avec une attention démesurée pour son âge son crayon en papier. Il glissait entre ses dents en une mélodie agaçante, semblable à un grincement éraillé, qui lui valut de nombreux coups d'oeil réprobateurs de la part de sa voisine. Les cours de mathématiques étaient bien les seuls auxquels il aimait se rendre. Encore novice dans la maitrise de la langue, ces derniers lui offraient grâce à leurs universalités une liberté d'expression qu'il ne se lassait pas de goûter, en savourant même les ineffables légèretés d'une incroyable sapidités. Eperdument plongé dans son cour ce ne fut que plus tard, bien plus tardivement que les autres d'ailleurs, qu'il apprit le drame qui s'était joué à quelque mètre seulement de sa propre école. Laszo avait quatorze ans au moment des faits et cela faisait seulement neuf mois que sa famille et lui avait élu domicile dans cette partie reculée de la Louisiane. (uc)

≈  we're all pretty bizarre, that's all.01. Laszlo danse particulièrement mal, il ne possède aucun sens du rythme au grand damne de ses partenaires. Ce qui ne l'empêche cependant pas de s'éclater comme un gamin sur n'importe quelle piste ou dans toute les soirées où il est invités, le ridicule étant une question qui ne le préoccupe que relativement. Ses amis médecins aiment le charrier sur ce trait de sa personnalité. 02. Il est passionné par la mécanique plus particulièrement les motos. C'est en passant devant un magasin, un après-midi comme un autre, qu'une réminiscence de son passé c'est imposé à lui, un flash passager, aveuglant, de lui-même en train de travailler dans un garage sur une veille motocyclette. Il s'est acheté une Harley Sportster 48 depuis. Il adore passer ses week-end à la retaper. 03. Peu de temps après la mort de sa mère, il a commencé la boxe pour pouvoir expulser toute sa rage au lieu de la canaliser, souvent frustré par son esprit qui ne cessait de le trahir. Maintenant, même s'il s'est fait à l'idée qu'il ne pourrait certainement plus jamais retrouver les fragments de son equilibre passé, il continue de pratiquer cette activité qui lui est devenue quasiment vitale. 04. C'est un grand fan de la musique anglophone des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Il connait par exemple tout le répertoire du groupe oasis. 05. Il est l'heureux propriétaire d'un adorable beagle de deux ans qu'il a décidé d'adopter sur un coup de tête. Ce dernier a un visage aussi adorable que malicieux et s'il n'est pas toujours d'une grande habilité pour écouter les ordres d'autrui, il n'est pas en reste lorsque l'on parle de faire des bêtises. 06. Il sait compter deux par deux et lacer ses chaussures. Et par-dessus tout c'est toujours, malgré ses airs durs et cyniques, un grand enfant un peu immature. Lorsqu'il sait être seul et que personne ne risque de le déranger il n'est pas contre l'idée de se placer devant un film d'animation, un gros bol de glace à la main. Cela lui rappelle parfois une activité qu'il pratiquait par le passé en compagnie d'une autre personne, très cher à son coeur. Sa jeune soeur Anke. 07. Les fêtes foraines sont l'un de ses lieux favoris, tous est si nouveau et pourtant déjà marqué en lui.  08. D’un naturel particulièrement exigent, Laszlo a tendance à vouloir ce qu’il peut y avoir de mieux. En ce qui le concerne lui autant que les autres.  09. Insomniaque depuis la mort prématuré de son épouse, Laszlo est sous médication. Déjà très jeune, il fut diagnostiqué hyperactif. Les psychostimulants faisant partie de son traitement ont le malheureux effet secondaire de ne pas lui permettre de passer des nuits aussi agréables qu'il le voudrait. En faisant fi des maux de têtes dont il est souvent victime, par les causes évoquées ci-dessus, les pilules qu'il se doit d'ingérer un jour après l'autre, mois après mois en une ronde infinie, lui sont devenus essentiel.  Le méthylphénidate comme la grande majorité des dérivés de l'amphétamine, est considéré comme une drogue et malgré les négations passionnées qu'il offrirait à quiconque voudrait l'accuser d'être dépendant les faits confirment d'eux-mêmes son état. Pour se perdre dans sa douleur, ou annihiler cette dernière lors d'un macabre ballet de flacon, il ne le sait pas encore, Laszlo n'hésite pas à user des moyens les moins recommandables. Toutefois,  la prise prolongée de son traitement, dont il s'est auto-augmenté les doses sans avis médical, a provoqué chez le jeune homme de l'hypertension artérielle. Puisque c'est une maladie cardio-vasculaire asymptomatique c'est grâce à des examens de routine qu'il a pu faire cette nouvelle découverte. Laszlo à ainsi révolutionné son hygiène de vie en y bannissant le tabac, l'apport en sel dans son alimentation et pratiquant une activité sportive régulière. Néanmoins et cela malgré ses efforts il n'a toujours pas réussi à se passer des douces saveurs alcoolisé des différents spiritueux qu'il affectionne tant. 10.  Depuis plus d'un an Laszlo pratique le tennis de manière régulière. Il est inscrit dans un club privé, plutôt dispendieux, de la ville de Hollsville et il s'y rend tous les vendredi matin quelques heures seulement avant d'aller au travail. De nature compétitif, il lui est inconcevable de ne pas être le meilleur ainsi donc et dans cet unique optique, il s'acharne jusqu'à s'en faire saigner les pieds pour égaler voir dépasser dans le meilleur des cas ses adversaires. Son niveau s'est rapidement amélioré. Il espère d'ailleurs pouvoir bientôt participer à des compétitions en amateurs. Le sport a un rôle important dans la vie de Laszlo. Plus une obligation qu'une réelle passion. Sans prendre compte de ses aspirations, ses parents l'avaient inscrit dans une école d'escrime alors qu'il n'était âgé que de huit ans. Il se rappel encore avec une certaine acrimonie des suppliques qu'il ne cessait de bafouiller le plus dignement possible alors que sa mère le conduisait le soir venu, après ses cours, à ses leçons. Le regard réprobateur de son paternel lui brûlait encore la peau, comme une blessure à vif. Modeler selon une certaine image. Il s'adonnait toujours à cette activité, certes moins souvent que pas le passé mais, c'est un devoir qu'il se charge de remplir même si l'obligation n'est plus au goût du jour. De nombreux trophées bordent l'une des étagères de son salon, les vestiges d'une période révolus de ses années universitaires. Une des nombreuses épines qui altère son cœur. Néanmoins, il appréciait sincèrement le baseball et en est même plutôt friand. Il préfère de loin profiter paisiblement du spectacle et de la grisante euphorie d'un match dans les gradins d'un grand stade plutôt que participer au jeu sur le sol poussiéreux du terrain. C'est un fervent supporteur des Yankees de New York.   11. Lass joue merveilleusement bien au échec et aime passer certaine après-midi dans le parc du centre ville pour combler cette passion. Cependant c'est un secret qu'il garde farouchement pour lui. 12. Il adore les enfants et attends le moment idéal pour en avoir. 13. Laszlo est un homme de principe et les émotions contradictoires qu'il éprouve pour sa jeune patiente mettent ses valeurs à mal. Perdu, blessé, battu, chaque nouvelle journée se dessine comme une bataille devant ses prunelles sombres. Il se sent aussi incapable de se battre que de céder.

Prénom/pseudo: Alain de loin. What a Face Âge: Je n'ai malheureusement pas rajeunie. Si quelqu'un trouve la fontaine de jouvence, il veut bien me passer sa putain de carte ?  Rolling Eyes  Avatar: Andrew Garfield, je ne vous le présente plus.  Ton avis sur Life: Vous ne trouvez pas qu'il sent bon le pain frais, les biscuits au beurre de cacahuètes encore chauds et les fraises fraîchement cueillis ? Fréquence de connexion: Autant que possible. Voulez-vous être parrainé ? Oh, oui, j'ai peur de m'y perdre. Vous croyez que le Gremlins aux pieds poilus prendra soins de moi ?   C'est votre dernier mot ?   De manière définitive ou uniquement sur cette fiche ? Je pose beaucoup de question ne trouvez-vous pas ? ... What a Face 




Dernière édition par Laszlo Van Helfin le Sam 21 Sep - 1:51, édité 16 fois
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MessageSujet: Re: en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime.   en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime. EmptyMer 28 Aoû - 11:33


et ces larmes qui coulent sans que l'on ne le sente,
ce coeur qui crie sans que l'on ne l'entende.

crédits ~ iheart-stonefield/tumblr.

❖ ❖ ❖

De l'encre sombre tachait l'extrémité de ses doigts alors qu'il rejetait vers le coin de son bureau une pile de feuille savamment gribouillé. Son stylobille battait dans un rythme qui lui était inconnu un angle du dossier qu'il tenait entre ses mains alors que ses prunelles se perdaient dans la moiteur de la pièce. Cinquième entrevue avec la patiente numéro 8 : Shanna Waters. Toujours aussi neutre à chaque entretient. Il semble impossible d'établir un contact, elle fuit le regard. Peut-être la thérapie doit-elle être rajustée ? Entre deux coussins du canapé beige qui agrémentait son cabinet d'un peu d'humanité dans l'impersonnalité de l'hôpital, une jeune femme à la longue crinière couleurs de blé s'était accroupie. Le dos vouté, ses yeux fixant le bout de ses chaussures blanches, elle semblait appartenir à un univers étranger au sien. Cela faisait maintenant plus d'un mois que l'un de ses collègues lui avait offert le dossier de mademoiselle Witters, elle avait découragé pas moins de quatre psychothérapeutes et cela en l'espace d'un an seulement. Malgré son traitement, un subtil mélange de psychotrope et calmants, qui l'ahurissait et lui ôtait une partie de ses facultés intellectuelles elle gardait assez d'esprit et de verve pour décourager les plus utopistes... lorsqu'elle se décidait à parler. N'avait-il pas lui-même réussi que péniblement à lui arracher son prénom lors de leur première entrevue ? Appuyé de tout son poids sur le dossier de son fauteuil, Laszlo fixait un point invisible sur le mur en face de lui, un soupçon d'agacement caressant ses traits masculins trahissant ainsi son attitude nonchalante. Depuis la disparition de sa femme Hannae morte dans un accident de voiture il y a de cela sept mois, le jeune homme avait perdu le gout de vivre ce qui était un comble vu sa position puisqu'il était constamment confronté à l'ironie de devoir redonner une stabilité, qu'il ne possédait plus, à ses patients. Se plonger dans son travail, se laisser submerger par les vagues de mélancolies, douloureuse litanie de chagrin qu'il enfouissait dans un océan de silence, accroché à cette bouée pour ne pas sombrer. Les plaisirs éphémères qui devaient ravir l'âme ; le chant délicat des oiseaux à l'arrivée de l'automne, qui volent entre les feuilles rougeâtres des arbres, folâtrant entre eux dans des savoureux ballets improvisés. L'odeur de l'air après un orage, lorsque l'atmosphère est encore empreinte de cette électricité particulière qui accrut la sensibilité du spectateur et que l'eau glisse en grosses gouttes pleines le long des fenêtres. La douceur de l'herbe sous la peau au début du printemps tandis que la nature s'éveille encore en une agréable mélodie qui embaume la stratosphère d'exquises fragrances florale. Des moments qui ne l'émouvaient plus à présent. Son coeur figé dans une écuelle de pierre, un immense bloc de granit glacé.



il y'a pas de bonnes raisons,
juste des mauvaises excuses.

crédits ~ iheart-stonefield/tumblr.

❖ ❖ ❖

« Il ne reste plus qu'une dizaine de minutes avant la fin de cette session, j'imagine que vous n'avez rien d'autre à ajouter ? » Narquoisement les commissures de ses lèvres s'étiraient en un sourire mauvais alors qu'il ancrait pour la première fois depuis le début de l'heure l'ambre de son regard à la pâleur du sien. Surprise, elle semblait ne pas saisir le sens de ses paroles durant une seconde avant de détourner dans un effort notable le visage vers la porte de la pièce à quelques pas seulement de sa position. Laszlo soupira lourdement. « Je ne vois aucune raison de vous retenir plus longtemps dans ce cas » Le son métallique du tiroir qu'il venait d'ouvrir pour y ranger le dossier de la jeune femme flotta dans l'air. « Vous pouvez vous en aller si vous le désirez. Nous nous rêverons la semaine prochaine mais, n'hésitez pas à passer si vous retrouvez l'usage de la parole durant les prochains jours. » Sa maladroite tentative d'humour laissa la jeune fille de marbre qui se leva tel un automate de son siège. Ses mouvements, bien que raide et calibré, en contraste avec son faux détachement, demeurait très minutieux. Shanna portait une attention exacerbée au monde qui l'entourait. Toujours en alerte, elle paraissait prête à se défendre contre le monde entier. Alors qu'elle posait sa main droite contre la poignée en métal sans un regard en arrière, Laszlo se souvient aujourd'hui encore même avoir pensé que le bois faisait ressortir la pâleur laiteuse de sa main, le psychiatre l'interpella une dernière fois. « Mademoiselle Witters, l'on m'a un jour dit qu'il n'était pas grave que l'on se perdre du moment que l'on parvenait à se retrouver. » Lass espérait lui donner matière à réflexion même s'il avait lui-même certaines difficultés à comprendre ce qu'il racontait. Rapidement, son attention fut captée par le dossier de son prochain patient. Un homme d'une cinquantaine d'année kleptomane dont le cas se révélait à chaque séance plus divertissant. Il ne fit ainsi pas attention à Shanna qui demeurait interdite, près de la porte entrebâillé, ses phalanges crispées autour de la poignée qu'elle ne semblait plus vouloir lâcher. « Vous êtes vous déjà perdu ? » Murmurait-elle avec des intonations quelque peu enrouées. Il fallut à Laszlo de longues minutes pour se reprendre de son étonnement. Tellement, que durant une seconde Shanna se demanda s'il l'avait correctement entendu. Peut-être que le volume de sa voix n'avait pas été assez haut pour qu'il le perçoive ? Il fallait bien avouer que son coffre était des plus dérisoires. Pourtant, le médecin pivota son siège de bureau vers sa silhouette. « Je pense toujours l'être actuellement. » Sa sincérité fut surprenante pour les deux parties et avec le même effarement ils se retrouvaient à parler des épreuves qui avaient bouleversé la vie de l'homme, qui l'avait terrassé, comme lorsqu'on traverse un rêve. Sans réellement savoir si ce qu'il advenait n'étais pas le fruit d'une imagination trop fertile ou si la sensation cotonneuse qui l'enserrait était justement que les conséquences de ses actions. La preuve de son emprise sur la réalité.


Dernière édition par Laszlo Van Helfin le Ven 20 Sep - 22:59, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime.   en dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime. EmptyVen 20 Sep - 22:58


nous appellerons émotion une chute brusque
de la conscience dans le magique.

crédits ~ -stonefield/tumblr.

❖ ❖ ❖

La journée était magnifique, pas un seul nuage interférait avec la beauté du paysage. L'odeur pénétrante de l'herbe fraichement coupée se mêlait à celle de la mousse qui poussait sur le tronc des vieux arbres du parc. « Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? » Demandait Laszlo alors que sa patiente ne s'était pas encore assise. Dans un fauteuil capitonné en cuir, le médecin étendait ses longues jambes fuselés devant lui, les mains repliées sur son torse. Il lui faisait face à présent ce qui offrait une dimension plus intime à l'entretien, sans pourtant sembler indiscret, ce qui mettait Shanna plus à son aise. « Ce temps radieux me donne des envies suicidaires. » Fit-elle en lançant un regard entendu vers la seule fenêtre qui ornait la pièce. Cette remarque arracha une moue amusée au jeune homme, qui à présent, semblait habitué à ses plaisanteries d'un gout discutable. Un rayon de soleil traversait la pièce offrant un jeu d'ombre fascinant à qui était assez attentif pour accorder un peu attention à ce type de détail. Le bureau de Laszlo s'avérait plus lumineux qu'il le laissait paraître au premier abords, les murs d'une immaculé blancheur devenant presque éclatant sous l'astre de flamme. « Tu crois au destin ? » Demandait-elle sans plus de cérémonie. Le nez plongé dans ses dossiers comme à l'accoutumé il ne révéla pas la tête, toujours occupé à griffonner quelques mots, visiblement très concentré. « Je ne me suis jamais posé la question mais, si je dois être sincère, je crois au destin que nous nous construisons chacun. » Le psychiatre s'appliqua un moment encore à sa tâche tandis qu'elle méditait ses paroles. Malgré le fait que Shanna ait adopté le plus naturellement du monde, par vraisemblablement pur esprit de contradiction, le tutoiement à son égard Laszlo s'efforçait de s'adresser à elle de la même manière qu'il le faisait avec tous ses autres patients au risque parfois de rendre les séances assez impersonnelles. Néanmoins, il n'avait aucun doute quand à la signification que cette marque de familiarité était censé représenter. De cette manière la jeune femme le mettait dans sa psyché à un rang semblable au sien. Elle lui retirait le pouvoir que sa position, qu'elle soit sociale ou en rapport avec sa condition obligatoire, lui conférait sur elle. Ainsi elle s'offrait l'illusion qu'elle avait encore la pleine maitrise de la situation, ce qui rendait les confidences moins influentes. « Et vous, pensez-vous qu'il existe une force supérieure qui détermine notre futur et les conséquences de nos actions ? » Soufflait-il finalement en plongeant son regard dans l'abime du siens. « Parles-tu de Dieu ? » Elle avait replié les jambes l'une sous l'autre et avait retiré ses ballerines noires pour les déposer au coin du canapé où elle se trouvait. Tout autour d'elle était étrangement ordonné, homogène. Dans un besoin viscéral de contrôler chaque parcelle de son existence il était impossible pour Shanna de ne pas réorganiser tout les objets qui se trouvaient dans son espace de manière à ce qu'ils obéissent à une logique qui lui était propre. C'était l'unique manière qu'elle connaissait pour se détendre.  « C'est ainsi que vous le définirez ? Dans ce cas, croyez en Dieu ? » Laszlo avait posé son stylo-bille devant lui et avait enclenché son dictaphone qu'il avait déposé près de la petite table qui les séparait. « Pensez-vous que Dieu vous détestes ? » A peine avait-il prononcé ses mots que la réponse fusa: « Dieu ? » Disait-elle quelque peu dubitative. L'un de ses sourcils s'éleva haut sur son front alors qu'elle se calait un peu plus profondément entre deux coussins. « J'imagine qu'il n'aime ni ne déteste personne. Je dirais plutôt qu'il nous ignore pour nous permettre de garder notre libre arbitre. S'il existait réellement une justice, si être suprême il y avait et qu'il détenait des degrés d'affections divergeant d'un individu à un autre alors pourquoi autant d'inégalités se forgeaient dans le monde ? Pour quelles raisons, s'il aimait tout les êtres vivants de la même manière, les humains pouvaient se permettre une telle arrogance face aux autres espèces ? » Un bourrasque de parole qui laissait Laszlo coi. Jamais encore il ne l'avait entendu prononcé autant de son les uns après les autres. Elle se complaisait en réponses elliptiques et énigmatiques qui piquaient la curiosité de son interlocuteur mais, le frustrait assez pour qu'il ne puisse pas percer la carapace qu'elle s'était forgé. « Je crois que Dieu ne possède pas d'autre pouvoir que celui de créer. Il se contente de faire naître la vie, peu importe l'endroit ou le moment et il laisse l'univers gérer le reste. C'est aux Hommes de se débrouiller pour survivre. Personne ne viendra à votre secours lorsque vous serez dans une mauvaise passe, personne ne sera là pour vous retenir avant de tomber, pour vous empêcher de foirer votre vie. » Une certaine acidité transparaissait dans ses intonations amères tandis qu'elle soufflait dans un dernier soupir: « Puis, sérieusement, Dieu est en réalité une aspiration pour tous les Hommes qui ne font que chercher en vain des réponses. » Si la remarque pouvait se révéler tranchante, le ton employé ne l'était au fond pas tellement. Une certaine mélancolie brûlait ses traits féminins. Cela pouvait sembler trivial, pourtant il est possible de comprendre beaucoup, vraiment beaucoup, d'une personne simplement en observant ses mouvements lorsque celle-ci est accaparé par ses émotions, qu'elles l'engloutissent. Quand le masque cède et révèle un peu de fragilité entre les plis d'un sourire. « L'être que vous venez de définir ressemble plutôt à un enfant effrayé en quête de réconfort.»  Susurait-il comme s'il ne voulait pas l'effrayer alors qu'elle détournait immédiatement son regard. Car ils savaient l'un comme l'autre que l'enfant dont ils parlaient à présent, c'était elle. « Vous savez, mademoiselle Waters, la peur est un symptôme. Vous devez moins craindre son existence que sa cause. » Durant quelques secondes la jeune femme voulue fuir tout désagrément, elle esquissa même un geste vers la porte, le corps tendu. Pourtant elle se ravisa devant l'expression du psychiatre. La douceur coulait de ses yeux, une onctueuse bienveillance qui brisa ses dernières barrières alors que les larmes s'échappaient déjà de ses yeux.



il faut faire attention aux mots, car
souvent ils peuvent devenir des cages.

crédits ~ -stonefield/tumblr.

❖ ❖ ❖

La pluie tambourinait la route depuis des heures, sans répit. Au volent de sa chevrolet c10 il arpentait les marais qui entouraient la petite bourgade, les essuie-glaces du véhicule comme seul compagnie. Le crissement régulier du caoutchouc contre le pare brise était devenu si familier qu'il ne le percevait presque plus. Ou était-ce son anxiété qui annihilait toutes les sensations étrangères à son état angoissé ? Le regard vif, ses prunelles parcouraient avec avidité le paysage qui entrait dans son cirage malgré le voile d'obscurité que la nuit avait déposé après son passage. Ses intonations brisées dansaient toujours dans son esprit, lacérant son âme, la teintant de la couleur du chagrin. Il y avait eu tellement de détresse dans la voix de Shanna lorsqu'elle lui avait téléphonée une heure plus tôt qu'il avait été capable de le sentir, ce désespoir. Lourd, vicieux, presque corrosif. Qui dévorait son être jusqu'à ne lui laisser que la saveur âpre des remords. Ses sanglots avait suffit à faire éclater sa volonté. La vallée de larmes qui recouvraient son visage se mêlait à la limpidité des gouttes d'eau. Debout au bord du chemin boueux, tout son être semblait imbibé du liquide glacé. Sa progression fut plus lente qu'il le souhaitait. Ses bottes s'enlisaient dans la fange poisseuse qui dissimulait les différents obstacles fait de racines, creux ou pierres qui rencontraient son chemin. L'averse qui s'abattait dans son dos gênait d'autant plus sa visibilité. Pourtant, Laszlo faisait fi de ces désagréments et en trois longues enjambés se retrouvait à ces côtés. Sa chevelure avait perdu de son éclat ambré, ou peut-être que son visage vide de tout expression ternissait sa délicate fraîcheur usuelle. « Nous ne pouvons pas rester ici. » Affirmait-il simplement en déposant ses doigts sur son bras, en quête de réaction. « Vous risquez de tomber malade. » Une sueur froide, moite, coulait le long de son échine jusqu'à la naissance de ses reins alors qu'il n'obtenait toujours aucune réponse. Prudemment Laszlo retira son manteau pour le déposer sur les épaules de la jeune femme et dans un mouvement tout aussi calibré fit glisser sa main le long de son avant bras pour atteindre son poignet qu'il encercla de ses phalanges. Soudainement, face à son inertie, le jeune homme pris l'initiative de la faire entrer dans le véhicule sans toutefois savoir s'il allait la conduire à son domicile ou à l'hôpital. La main froide de Shanna frôla sa nuque alors qu'il marquait une longue pose pour ouvrir la portière des passager ce qui lui fit prendre conscience de sa proximité. Un bourdonnement sourd emplissait déjà ses poumons. « Je suis désolée. Je ne m'étais pas rendu compte de l'heure. Je ne t'appellerai plus, promis. » Assurait-elle soudainement brisant le silence qui régnait dans l'habitacle de la Chevrolet tandis que Laszlo venait de regagner la route principale. Interloqué, il cligna plusieurs fois des yeux avant de prendre conscience de ses mots. Un peu trop brusquement il arrêta l'automobile dans un coin de verdure pour se tourner vers la nymphe à ses côtés. Ses prunelles ancrés dans le brouillard, elle ne fit attention à lui uniquement lorsqu'elle sentait le poids de son bras au-dessus de sa tête. Shanna ne bougeait pas et ses yeux réussirent à rencontrer les siens l'espace de quelques secondes. « Shanna, si je t'ai communiqué mon numéro personnel c'est justement pour éviter qu'il advienne quelque chose de malheureux. Surtout, il ne faut pas que tu rechignes à l'utiliser, jamais. » La situation manquait de lui échappait, Laszlo le savait. Trop proche d'elle à présent, il arrive presque à sentir son haleine sucrée contre sa peau. La tension qui s'est sournoisement installé durant ces six mois de thérapie existait belle et bien, elle est réelle. Il la ressentait au plus profond de son être, c'est une tension à la limite de la douleur, tellement puissant qu'il s'attend à vaciller. Shanna lève les sourcils un moment avant de s'adoucir et sourire. Comme si elle venait de comprendre un fait qui échappait à la conscience du garçon. Elle amorça le premier pas qui les faisaient tomber tout deux dans le précipice. Elle attrapa sa nuque pour la deuxième fois, mais, c'était loin d'un simple frôlement inconscient. Ses phalanges se soudaient à son épiderme sensible alors que le contact visuel s'amarrait . Il eut à peine à se pencher pour déposer ses lèvres sur la gourmandise des siennes. Toute la passion de Laszlo se manifestait dans ce baiser, ses violents désirs s'exprimaient alors qu'ils les communiquaient à Shanna aussi prompt que lui à lui répondre avec la même ferveur adoration. Ils la traversent dans un éclair et met sa propre insatiabilité à nue. L'homme ne luttait plus contre la vague de folie qui finie par l'emporter et il goûtait avec une avidité trop longtemps contenue à ce qu'il découvre être un éden de sensation. La tentation lui était devenue douloureuse, pouvoir lui céder permettait de soulager le poids de son coeur. Le langoureux ballet s'interrompait que trop tôt à son goût et après avoir inspiré une hâtive bouffé d'air frais, il déposait ses lèvres mutines de nouveau sur celles de sa partenaire. Ils les caressaient avec une infinie douceur se nourrissant de souvenir. C'est un effleurement atone. Elle laissait échapper un soupire vibrant dans la bouche de son partenaire toujours fermement liés, sa main toujours bloquée contre sa nuque. Elle cajolait la pale carotide qui palpitait contre son pouce. Une partie de Laszlo, la plus grande partie pour être honnête, était littéralement submergée par ce sentiment nouveau et n'arrêtait pas de le savourer. Mais l'autre partie, sa conscience, essayait de lui dire quelque chose...
Quelque chose qu'il ne voulait pas à comprendre. Il souhaitait simplement continuer de se vautrer dans ce tourbillon d'émotions sans penser aux conséquences. Conséquences qui elles, ne tarderaient pas à arriver. La vibration qu'il n'avait que sourdement ressenti jusqu'à lors devint plus intense. Il la percevait maintenant avec clarté, elle semblait si limpide. Pourtant, il n'arrivait toujours pas à la définir. C'était comme s'il s'éveillait d'un rêve, beau, très émouvant, un de ces rêves dont vous ne voulez pas vous réveiller, ou l'un de ceux dont vous ne voudriez pas qu'il se finisse une fois ouvert les yeux. Oui, juste un beau rêve que l'on assume pas le lendemain.
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