Le temps était long, entre deux nouvelles, exagérément long. Il se sentait pitoyable, ridicule à s’inquiéter de la sorte. Il se voyait dans la peau d’un enfant naïf, apparaissait à ses propres yeux comme un symbole d’immaturité et de ridicule. Parfois, il passait devant un miroir et croisait ses iris teintés d’anxiété et maudissait son manque de force ; d’autres fois, se réveillait en écoutant ses propres complaintes, se remémorait les récentes conséquences de sa propre faiblesse et il s’en voulait. Quatre ans, quatre ans qu’il l’avait quittée, qu’il était parti - quatre ans après ce baiser, la naissance et sitôt, la mort d’un amour qu’il croyait pourtant s’être résigné à abandonner depuis le début.
Il en dormait mal, ne pouvait se défaire de ces mauvaises sensations, ne pouvait s’empêcher de perdre son sourire lorsque ses pensées glissaient sur le visage de la belle blonde qu’il n’avait cesse d’aimer. Inébranlable, irremplaçable, indestructible - et lui, soldat vaincu à l’armure brisé, ployait sous le poids de sa propre lâcheté. Il ne s’était pas battu, car au fond, il ne savait pas s’il aurait le courage de la regarder dans les yeux. Il avait failli, il était tombé dans la perfidie de son manque d’aplomb. Cycle vicieux destiné à être répété, histoire brisée par ses propres soins. Il s’en voulait pourtant, il s’en voulait de son propre égoïsme.
Il se détestait de lui envoyer ses sms avec tout l’amour du monde, il se détestait de broyer du noir, de noyer dans l’ennui entre deux messages de Celestia. Il se haïssait pour l’amour qu’il lui portait, amour qu’il se jugeait bien loin de mériter. Il était loin, le Kawhi si sûr de lui qu’on voyait, il était loin, le blond au regard glacial qui toisait autrui avec arrogance. C’était d’un paradoxe ridicule - car elle, qui l’avait aidé à construire ce masque, était bien la seule à avoir le pouvoir de le briser par sa seule présence. Et aujourd’hui comme toujours, il le portait - aujourd’hui, il supportait ce rampart entre sa fragilité et ce monde cruel qu’il refusait d’affronter.
Pitoyable garçon, et c’est en inversant les rôles qu’il avait réussi à s’en sortir - contrôlant, dirigeant, se cachant aux yeux d’autrui. Il était à l’abri derrière tout ça, et c’était ce qui le rendait si confiant - cette sécurité qu’il s’était lui-même créé en enfermant ses faiblesses dans la cage isolée de son bonheur. Il se sentait si bien, avec ce sourire détendu et ce regard léger qu’il posait sur le monde, il avait l’air heureux, avec son travail qui lui donnait tant de temps libre ; il semblait comblé, quand il achetait une place pour l’unique film qu’il n’avait pas encore vu malgré son emploi du temps tellement léger. Aux heures, bien sûr, de tranquilité sans précédent.
C’est comme ça qu’il se présenta, une main dans la poche, l’autre bras accoudé sur le comptoir pour feindre la familiarité. Il jouait si bien la comédie, Kawhi, la comédie de son propre bonheur. Et c’est sans sourire qu’il montait le couloir vide pour le mener à son film, son énorme sachet de pop-corn dans une main - réservoir géant de sucre anti-peine. On lui avait dit pas de portable, mais ça ne l’empêchait pas de sortir le sien pour regarder ses messages - unique lueur dans l’obscurité d’une salle vide, mais tout ça, il s’en moquait. Et cette fois, l’absence de réponse lui laissa le goût d'inachevé alors qu’il rangeait son téléphone pour observer l’écran.
Une lueur l’aveugla à son tour - décontenancé, au début, croyant s’être emmelé les pinceaux, il se rendit compte qu’il ne s’agissait pas de son propre portable ; et, par la même occasion, de la présence d’une autre personne. Sceptique, se pencha par réflexe pour regarder l’écran et fut étonné de voir son propre prénom, si peu courant, s’afficher sur l’écran de la personne assise devant lui. Il cligna des yeux, envisageant une hypothèse impossible - et pourtant, elle était bien réelle, quand il faisait face à la crinière d’or qu’il avait manqué de noter, le nez plongé dans son portable. Il resta bouche-bée, dans l’incapacité la plus totale, alors que la vérité de sa présence lui claquait au visage.
Et tout lui glissa des mains - de ses pop-corns à son masque, alors qu’il observait, paralysé d’un étonnement qui se diluait lentement dans son bonheur, le visage de Celestia. Le visage d’un amour, si longtemps gravé dans son esprit - depuis toujours et à jamais.
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Sujet: Re: we only accept the love we think we deserve ●●● celestia Ven 27 Juin - 0:40
we only accept the love we think we deserve.
Kawhi & Celestia.
Celestia sourit, et ce pour la énième fois de la journée. Les yeux rivés sur l'écran de son téléphone portable, la jeune femme réfléchit un instant avant de se mettre à taper frénétiquement sur les touches. Ce manège est devenu routine depuis déjà quelques années maintenant. Une routine que Celestia adore et chérit de tout son être. Envoyer des sms à Kawhi est maintenant aussi naturel que de marcher, dormir, manger ou respirer. Mais malgré ça, qu'est-ce qu'il lui manque, c'est affreux! Lorsqu'il est parti, Celestia s'est sentie comme abandonnée, un peu comme si son départ avait creusé un énorme fossé en elle, qu'elle n'arrive pas à combler. Et les messages qu'ils s'envoient tous les jours sont une assez maigre compensation face à ce manque évident...Pourtant notre jolie blonde s'en contente, se disant tous les jours que c'est mieux que rien. Tout vaut mieux que le silence le plus total. Que de rester dans l'ignorance. Que de couper les ponts et de renoncer? Sans ça, elle n'aurait peut-être pas pu accomplir tout ce qu'elle avait accompli: Kawhi était rapidement devenu l'un de ses points de repère dans la vie et le perdre aurait eu un énorme impact sur elle.
Parfois, Celestia se demande si ça va les mener quelque part, tout ça: Après tout, à quoi bon continuer, s'ils ne peuvent pas se voir de temps en temps? Ou tout le temps. Elle préférerait être à ses côtés et le rester, mais sait bien que ce n'est pas possible. Alors elle pourrait avancer. Oui, elle pourrait. Sauf qu'elle en est incapable. Les pauvres types qui osent s'approcher d'elle, n'arrivent pas à l'intéresser, à l'intriguer. Pas comme Kawhi l'a fait, il y a cinq ans et des poussières. Jamais Celestia n'aurait imaginé qu'un jour elle pourrait aimer avec une telle force, même si elle ne lui avait montré que cinq minutes avant qu'il ne parte. Et elle l'aime toujours, alors qu'ils ont passé des années et des années séparés, sans pouvoir se voir. Ses amies la traitent souvent de folle et d'inconsciente, lui répétant inlassablement qu'elle est trop jeune pour n'aimer qu'une seule personne. Elles lui conseillent de laisser Kawhi derrière elle, de ne plus penser à lui: Sauf que c'est hors de question. En ce qui le concerne, elle s'évertue à n'en faire qu'à sa tête.
Soudain, une main rentre dans son champ de vision, ce qui la coupe en plein milieu de sa réponse. Ses yeux couleur lagon se relèvent et aperçoivent Hannah, l'une de ses nouvelles amies, qui partage également son cours d'art moderne. Toute deux sont avec deux autres filles, au beau milieu de ce cinéma. Et alors que Hannah lui fait signe d'avancer parce que la file a considérablement diminué depuis leur arrivée, Celestia soupire avant de ranger son téléphone dans sa poche: Elle doit remettre sa réponse à plus tard, et ça l'ennuie beaucoup. Pourtant la blondinette ne montre pas le léger agacement qui l'habite, sourit comme à son habitude et commande avec son pot de pop-corn, un sachet de skittles. Elle a toujours adoré les skittles, sauf les verts: Elle en est allergique. Pourtant ça ne la freine pas et Celestia pourrait en ingurgiter toute la journée si elle s'écoutait! Ensuite, les bras chargés, elle suivit ses amies jusqu'à la salle quasi vide, où elles ne perdirent pas de temps pour s'installer. Celestia posa ce qui l'encombrait de part et d'autre de son siège, avant de se tortiller sans le but de faire sortir son téléphone de sa poche tout en restant assise pour ne pas gêner l'éventuelle personne assise derrière elle. Hannah la regarde faire, apparemment hébétée au début, puis amusée en voyant Celestia brandir triomphalement son mobile, comme si elle venait de gagner une guerre ou de terrasser le plus terrible de ses ennemis. Pour toute réponse, Celestia tira la langue et le noir complet se fit dans la salle, ce qui la surpris...Mais ça ne l'arrêta certainement pas!
Comptant bien profiter des publicités pour terminer sa réponse à Kawhi, Celestia appuya sur une touche et la lumière de l'écran apparut, discrète, mais apparemment pas assez pour ses voisins. Elle grimaça alors et tâcha de faire vite. Soudain, il y eut comme un bruit, venant de derrière. Au début, Celestia ne releva pas, trop occuper à taper. Une fois le sms envoyé, elle entendit Hannah pouffer de rire. Le regard azur de Celestia suivit celui de son amie et elle finit par voir tout un tas de pop-corn par terre. Elle se sentit tout de suite mal pour la personne qui venait de les acheter et paraissait bonne pour aller en chercher d'autres et plus par gentillesse que par politesse, elle demanda immédiatement: "Oh, mince! Est-ce que ça va?". Sans même savoir pourquoi. Elle releva les yeux et rencontra le regard de son voisin de derrière: Et le temps sembla s'arrêter, s'étirer à l'infini. Celestia cru tout d'abord à une hallucination. Une grosse, énorme illusion d'optique. Oui, c'était forcément ça! Kawhi lui manquait tellement qu'elle se mettait maintenant à le voir partout! Mais après l'avoir longuement regardé et après que ses paupières aient papillonné à plusieurs reprise, le visage de cet homme était toujours celui de Kawhi. Alors, les yeux écarquillés, figée par la surprise, Celestia plaqua doucement une main contre sa bouche, l'autre tenant fermement son téléphone, le serrant à s'en faire blanchir les doigts. Et là, elle hésita: Devait-elle se lever? Le prendre dans ses bras? Crier? Pleurer? Tout ça en même temps? Non là, à cet instant précis, la seule chose qu'elle était capable de faire, c'était de simplement le fixer. ”
C’était comme l’unique élément coloré d’un tableau fade et aux teintes grisâtres - la touche brillante sur un paysage de désolation ; il observait, sans comprendre, l’objet de ses désirs se dresser devant lui. Kawhi avait rêvé plusieurs fois du jour où il reverrait Felicia. Dans un bar, peut-être, un soir de match, ou bien dans un supermarché avec les enfants qu’elle aurait eu d’un autre - en effet, son inconscient ne regorgeait pas d’éloges à son sujet. Il ne se voyait pas mériter son amour, il ne se voyait pas la mériter du tout. Il s’était toujours vu seul, seul plutôt qu’avec une autre ; et elle, avec quelqu’un de renommée - un jeune homme beau, apte à la protéger, apte à l’aimer. Et plus que tout, apte à se faire aimer.
Combien de fois avait-il regardé son corps frêle avec dégoût ? - observé son visage, sa coupe improvisée, désordonnée - ce regard froid, méfiant, bien loin d’imaginer qu’il était différent quand il se posait sur Celestia. Bien loin de s’imaginer avec des yeux d’amoureux - le Pendu, résolu à son propre sort, et il se maudissait de son propre pessimisme ; se haïssait pour cette dépression qu’il comptait chez autrui. S’il n’avait pas eu sa soeur, Kawhi aurait certainement eu bien du mal à tenir les repères de son existence, car l’absence de Celestia pesait, chaque jour, manque insoutenable qu’il s’efforçait de combler en plaisirs malsains, adrénaline de l’oubli.
Le danger était une drogue comme Celestia avait pu l’être autrefois - et comme elle continuait de l’être, même à présent, apparaissant comme le centre indescriptible de cette vie qui n’avait pas de sens. Sans chez lui, sans parents, le blond s’était longtemps senti transparent, comme une marque temporaire qui s’effaçerait au fil du temps, au gré de l’irrégulier souffle du vent. Métaphore pitoyable qui résumait sans détours l’impact qu’il espérait avoir sur le monde - mais ça, c’était sans compter Celestia. L’intérêt qu’elle lui avait porté l’obligeait à se remettre en question, les mots qu’elle lui écrivait n’avaient cesse de le convaincre qu’il était forcément quelqu’un. Qu’il existait, même au travers d’elle.
Et en cet instant plus rien ne semble compter. Plus rien n’existe, car elle est revenue.
Il hésite, quelques instants même - ses deux saphirs balayent la salle, se méfient d’une dernière mise en scène. Observation. Doute. Mais la présence de Celestia dérègle son train de vie, lui fait perdre ses moyens, sa confiance - il sent son monde s’écrouler, son image s’effriter pour ne laisser que le Kawhi qu’il a toujours été. Invisible, inexistant sans elle - rien de plus qu’un garçon éperdument amoureux, mis-à-mal par ses propres sentiments. Alors il hésite, il pense à elle, envisage l’éventualité qu’elle ait quelqu’un d’autre. Il laisse sa bonté le guider, s’accroche à sa raison - trop sous le choc pour y croire, se contente de briser la distance entre eux. Il se tient en face d’elle, la dévisage avec surprise.
Il n’en revient pas. Il cligne des yeux une dernière fois, décide de se résoudre à cette vision. Il a du mal à penser que c’est elle, elle qui le regarde, elle qui lui envoyait ce message avec tant d’intérêt, jusqu’à en oublier ses amies. Il a du mal à penser qu’il est si important, si méritant vis-à-vis d’elle. Et Kawhi s’en rend compte, de nouveau - en se remémorant cette gentillesse, cette affection, à quel point elle est magnifique. Il prend conscience de son importance, de son identité - se sent exister de nouveau. La réalité lui semble si simple qu’elle est dure à avaler - il met de côté tous les scénarios loufoques qu’il a imaginé, les moindres choses qu’il aurait pu lui dire. Des excuses, un discours amoureux - frustration, quand il se rend compte qu’il est bien incapable de balbutier le moindre mot. Le coeur touché, la tête déboussolée - il ne réalise que tardivement qu’il doit agir ; que cette fois, il ne peut pas fuir.
Alors il se penche vers elle, effaçant la moindre hésitation, et pose délicatement ses lèvres sur les siennes. Un baiser amoureux, puissant et passionné, qu’il cherchait à lui rendre depuis maintenant des années. Et, plus que tout, qu’il voulait lui rendre. Lui offrir.
- Je n’arrive pas à me dire que c’est réel, souffla-t-il, presque paniqué. Tu m’as manqué Cely. Terriblement.
Il se mord la lèvre, baisse la tête pour embrasser le sol du regard. Il se sentait presque obligé de le lui dire, de lui partager jusqu’à quel point il l’aime, jusqu’à quel point il était misérable sans elle. Il aurait voulu lui transmettre ses sentiments d’un contact, lui faire comprendre qu’elle représentait maintenant tout ce qu’il avait, tout ce qu’il désirait. Il aurait même voulu la changer, lui ôter cette solidarité qui l’amenait à être aimée de tous. Car Kawhi savait lui, et pourtant, il était incapable d’agir avec l’entiereté de son égoïsme. Incapable de changer celle qui, dans son esprit, occupait la place de la perfection. Et accessoirement, celle d’entre ses bras, dégoulinant d’affection - dénués de honte. Protecteurs de ces regards de jugement.
- Je suis désolé, murmura-t-il, fatalement - écrasé de culpabilité.
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Sujet: Re: we only accept the love we think we deserve ●●● celestia Ven 27 Juin - 10:00
we only accept the love we think we deserve.
Kawhi & Celestia.
Celestia a l'impression d'être en plein rêve. D'être en train d'halluciner, seule dans cette bulle invisible qui s'est installée autour d'eux. Puis elle sent la peur panique de le voir disparaître d'un coup arriver, lui coupant le souffle soudainement telle une main serrant sa gorge sans ménagement. Son coeur bat plus vite, plus fort et elle sait qu'elle tremble peut-être un peu. Maintenant, son corps et son esprit ne semblent pas être connectés car si l'un meurt d'envie de la forcer à se lever, l'autre ne semble pas suivre le mouvement, tétanisé tout simplement. Mais le fait que Kawhi la dévisage avec la même surprise finit par la convaincre que tout ça, c'est bel et bien réel. Totalement et définitivement réel. Le souffle court, elle passe une main dans ses cheveux, attrape la mèche qui flotte devant ses yeux et la passe derrière son oreille, mais elle ne quitte pas Kawhi du regard. Jamais. Elle n'en a pas envie, à la fois parce qu'elle heureuse mais aussi parce qu'elle a peur de s'apercevoir qu'il a disparu en un instant si elle a le malheur de s'éloigner de lui. Et pour la première fois depuis longtemps, Celestia ne sait pas quoi dire: Elle ne trouve tout simplement pas les mots. Pourquoi étais-ce plus facile avant? Pourquoi tout était plus simple de dire ce qu'elle pensait et ce qu'elle ressentait dans ses messages? Mais là, une fois devant lui, elle a la ridicule impression d'être maladroite...Et peut-être, pourquoi pas, d'avoir l'air idiote.
Kawhi aussi, de son côté, semble chercher quoi dire. Bien qu'ils soient dans le noir presque complet, seulement séparés par le dossier du siège de Celestia, la jolie blonde voit d'ici les méninges de Kawhi s'activer. Lorsqu'il est en proie à la réflexion, intense ou non, il fait toujours la même tête: Elle a su lire en lui dès le début et ça la rassurait...Quoi que. Celestia n'avait tout de même pas vu qu'il était amoureux, à l'époque: Alors elle lisait certainement tout ce qu'il voulait bien lui montrer.
Pourtant, elle ne s'attendit pas au baiser. Ici, il y a pas eu de ralenti, pas de signes. Il s'est simplement penché et tout s'est fait naturellement. Comme un automatisme, une habitude que pourtant, ils sont loin d'avoir. Près d'elle, elle sent ses amies s'agiter et entend au loin de halètement de stupeur d'Hannah. Sauf qu'elle n'en a rien à faire, elle oublie tout. C'est Kawhi, il est là, près d'elle: Et elle l'aime. Elle l'aime tellement fort qu'elle fait abstraction d'absolument tout. Alors Celestia répond au baiser avec la même intensité: Celui-ci paraît tellement plus fort que le premier qu'ils ont échangé. A l'époque, c'était elle qui avait fait le premier pas, d'ailleurs: Apparemment aujourd'hui Kawhi l'a devancée. Mais elle ne s'en plaint pas, loin de là. Ensuite, les émotions la submergent complètement. Elle se sent engourdie, elle a chaud et elle ne peut s'empêcher de sourire. Elle a l'impression de briller, d'avoir enfin retrouvé la partie d'elle-même qui lui manquait. En ouvrant ensuite les yeux, Celestia se rend compte qu'elle s'est levée. Son corps semble lui appartenir et lui obéir à nouveau. Alors, ignorant totalement ses amies ainsi que toutes les personnes présentes dans la salle, elle contourne son siège pour rejoindre Kawhi. Sa voix la fait frissonner et c'est là qu'elle se rend compte que même elle, lui avait manqué.
Et elle sourit de plus belle, touchée par cette simple déclaration qui signifie tellement de choses. Alors, transportée par sa joie, elle pose son front contre celui de Kawhi et passe un bras autour de son cou, sa main venant toucher les cheveux se trouvant à la base de sa nuque. "Tu m'as manqué aussi, affreusement.", souffle-t-elle en réponse. "Je n'arrive pas à croire que tu sois vraiment là!" Tout est très naturel, absolument pas calculé. Celestia se laisse guider par son instinct et ça semble plutôt bien fonctionner. Dos à l'écran, elle ne sait pas si le film à déjà commencé ou non, et dans le fond elle s'en moque, le monde extérieur semble tellement futile à côté de Kawhi. Elle ne voit que lui pour l'instant et ça lui suffit. Puis ses sourcils se froncent alors qu'il s'excuse. Elle ne comprend pas pourquoi il le fait: Après tout, il n'est coupable de rien. Celestia recule alors légèrement et penche sa tête sur le côté, surprise. "Pourquoi?", demande-t-elle. Crois-t-il être réellement coupable de quelque chose qu'il lui aurait fait? Pourtant elle sourit, cherche à le rassurer et surtout à profiter du fait qu'ils se soient enfin retrouvés. Du coin de l'oeil, elle regarde son téléphone, qu'elle a abandonné sur son siège: L'écran est certes éteint, mais elle se rend compte qu'elle n'aura plus à attendre de réponse, qu'elle n'aura pour l'instant plus à compter les secondes, les minutes, avant d'entendre la douce sonnerie signifiant que Kawhi lui avait répondu.
Soudain, un bruit la sort de sa rêverie: Le film commence. Alors, sans prévenir, elle se détache de lui à regret et attrape sa main. Puis, laissant ici toutes ses affaires: son sac, la nourriture, ses amies...Et surtout le fameux téléphone dont elle ne se sépare jamais, Celestia entraîne Kawhi dehors. ”
C’est maintenant, après toutes ces années loin d’elle, maintenant qu’il était libéré de cette solitude pesante et de cette perpétuelle culpabilité qu’il en était certain : il était éperdument amoureux d’elle. Sentiments inégalables qui bousculaient ses pensées, lui ôtaient toute réflexion et en venaient à lui octroyer une spectaculaire nonchalance envers l’entiereté du monde extérieur. Plus rien ne comptait, plus rien n’avait d’importance ; il avait longtemps pensé à ce qu’il ferait s’il devait choisir entre elle et tout ce qu’il avait. Il avait longtemps envisagé l’hypothèse de devoir faire face à un dilemme - et il n’y a que maintenant, embrassant la chaleur de son corps, le bonheur de sa présence, qu’il était certain de sa réponse. C’est elle qui voulait - plus que quiconque, plus que tout autre.
Il s’en voulait pourtant, de penser que tout était inutile quand elle était là. Il s’en voulait de traiter toutes ses amitiés comme du vent, cruauté sous le joug d’un chagrin bien trop imposant. Il s’en voulait, de ne pas accorder une pensée à sa soeur - incapable de faire face à un tel choix. Mais coincé dans cette puissante euphorie, étouffé par ce bonheur soudain, il semblait prêt à le faire. Il semblait prêt à tout, différent - si heureux qu’il aurait pu en affecter le moindre de ses proches ; balayer toute dépression, toute peine. Il n’avait jamais été aussi doué que Celestia pour partager son bonheur avec autrui, pourtant, son sourire était si sincère, tant empli de bonheur qu’il semblait apte à tout - à n’importe quoi, sauf se séparer d’elle.
Kawhi n’avait même pas réfléchi à son geste quand il l’avait embrassé, prisonnier de ses propres sentiments - mais au fond, l’empathie de la demoiselle l’avait soulagé. Elle comprenait et partageait son ressenti, elle semblait, elle aussi, toute aussi amoureuse qu’il l’était. Et c’est ce qu’il lut dans ses yeux, quand elle posa son front contre le sien ; de la sincérité et de l’amour. Il observa ses iris, saphir contre émeraude, et les fit glisser ensuite sur la totalité de son visage. Plus mature, mais au fond, toujours la même. Tout simplement sublime, tout simplement parfaite. Il aventura l’une de ses mains la crinière d’or de Celestia pour caresser ses cheveux avec douceur, les doigts brûlant d’une affection sans nom.
Lui aussi lui avait manqué, il le savait, et pourtant, sa réponse lui arracha un nouveau sourire. Même sa voix, au fond, n’avait jamais quitté sa tête - il l’entendait, l’imaginait, mais rien ne valait le véritable son qui sortait de sa bouche. Alors Kawhi soupire - soulagement intense, qui s’échappe de lui, toute l’anxiété, la culpabilité et autres pensées noir qui le hantaient depuis son départ. Pourtant il s’est excusé, pour son départ. Il s’est excusé de cette souffrance à laquelle elle a dû faire face, de cette solitude qu’elle a dû supporter - la comprenant mieux que quiconque. Pourtant, il ne cherche pas à lui répondre à se justifier - il détourne le regard, garde cette pensée pour lui. Il se refuser à effacer ce si beau sourire de son visage.
Il marmonne juste un “C’est rien” en la regardant, le son du film qui commence ne le sortant même pas de sa torpeur. C’est lorsque Celestia rompt le contact que le retour à la réalité s’opère, qu’il se rend compte réellement d’où il est, de l’attention qu’on leur porte. Il s’en moque au fond, mais le film commence et le contexte semble bien déplacé pour leurs retrouvailles. Elle l’a bien comprise et elle le saisit par la même, l’entraîne dehors - et, déserrant la poigne de fer sur son téléphone, le jette à côté de celui de Celestia. Il sait lui aussi, qu’il n’aura plus à s’en servir de la sorte - à rester plongé dedans ; angoissé, paranoïaque - dépendant. La lumière du jour lui semble presque fade, comparé à la brillance de sa bien-aimée - il se laisse traîner, sa main serrant celle de Celestia, ignorant superbement les regards d’une file d’attente nouvelle.
- Je suis arrivé il y a quelques semaines, dit-il. C’est la nouvelle destination de mes parents. Ils sont décédés quelques jours après leur arrivée, donc, forcément, je vais rester ici.
La nouvelle n’est pas vraiment joyeuse et pourtant, il tient à lui dire maintenant. Il n’a pas de sourire forcé ni d’accablement dans sa voix, la peine est passée et Kawhi ne tient pas à recevoir de la pitié. Au fond, ça ne l’a pas affecté tant que ça - il n’était pas si proche de ses parents en plus d’avoir déjà fait face à un décès. Il sait qu’elle en est conscience, il sait qu’elle est forte - qu’elle saura comprendre et plus encore, lui faire oublier. Comme elle l’avait toujours fait, comme elle continuera de le faire. Avec toi, c’est même ce qu’il aurait voulu ajouter - et il la suivra au bout du monde, même si ça inclut de tout laisser tomber. Ne laissera plus jamais à la vie le loisir de le séparer d’elle.
- Du coup, j’ai démarré en tant que programmateur. Je suis à Sunflower Street.. numéro 69, glisse-t-il avec un sourire entendu. Je te ferai visiter quand tu voudras. Tu as faim ? Je t’interdis de refuser cette invitation, ils ont des Maltesers hors de prix ici.
Mais jusqu’où saura-t-il s’ouvrir, jusqu’où pourra-t-il être différent ? Des sourires sincères, des regards amoureux - même un humour qu’il ne s’était jusque là jamais découvert. Avec elle il le pouvait, avec elle il pouvait faire tomber le masque. La tragédie n’avait que trop duré.
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Sujet: Re: we only accept the love we think we deserve ●●● celestia Ven 27 Juin - 18:24
we only accept the love we think we deserve.
Kawhi & Celestia.
Dehors, la lumière artificielle aveugle légèrement Celestia dont les paupières se plissent un instant. Une fois totalement hors de la salle, de retour dans le hall qu'elle a traversé pour rentrer quelques minutes avant, elle se rend compte qu'elle tient encore fermement les doigts de Kawhi. L'idée même de devoir le lâcher ne lui plait pas des masses. Avec lui, elle a toujours été assez tactile, plus qu'avec n'importe qui d'autre: Kawhi a cet effet là sur elle. Il la met en confiance par le simple fait d'être présent. Et lui se laisse entraîner sans broncher, sans rien dire. Les gens présents les regardent passer, elle le voit bien, et Celestia s'en moque. Tout lui passe au dessus, et puis de toute manière, de quoi ils se mêlent? Pourtant, elle ne peut s'empêcher de se demander ce qui passe par la tête de ces inconnus qui voient soudainement une jeune femme sortir de la salle sans hésiter, un sourire jusqu'aux oreilles et les yeux brillants d'émotion, en train de tenir fermement ce grand type qui parait tout aussi transporté même s'il a une manière bien différente de le montrer.
Mais ils finissent par s'arrêter, leurs mains toujours fermement enlacées, comme si, si l'un des deux avait le malheur de lâcher l'autre, le verrait être aspiré dans un trou noir. Ou le verrait tout simplement s'en aller: Mais soyons sérieux, ça n'arrivera pas. Aucun de ces deux scénarios et ça, Celestia en est consciente. Puis il se met à parler, comme ça, sans qu'elle n'ait rien amorcé ou demandé. Le fait qu'il lui annonce qu'il a débarqué depuis quelques semaines eut pour effet d'agrandir son sourire déjà assez présent: Tout ça, c'était censé être un signe du destin, ou non? Le fait qu'ils soient arrivés à peu près en même temps ici, qu'ils se croisent dans ce cinéma ou carrément, qu'ils se mettent l'un derrière l'autre dans cette salle obscure! Sincèrement, quelles étaient les chances, dans le fond? Pourtant, le sourire de Celestia s'évanouit instantanément lorsqu'elle apprit que les parents de Kawhi et sa soeur avaient perdu la vie il y a peu de temps. Celestia n'a jamais été à l'aise à propos de ça, de la mort, de la maladie. Toutes les choses radicales à ce point lui fichent toujours une angoisse monstre, une trouille bleue. Pourtant, ça ne l'empêche pas d'avoir de la peine et de compatir. Elle sait ce que c'est que de vivre seule, de ne plus avoir ni père ni mère: Pourtant ses propres parents sont en vie et en bonne santé, quelque part. Kawhi lui, même si elle sait depuis qu'ils se sont rencontrés il y a cinq ans, qu'il n'a jamais été très proche de ses parents, vient tout de même de les perdre. Ce n'est pas rien. Du moins pas aux yeux de Celestia. Mais elle ne fait aucun commentaire, se contente de faire un simple pression sur la main de Kawhi, les lèvres pincées et l'air plus sérieuse. Puis elle détourne le regard et appuie son dos contre le mur derrière elle:
"C'est une bonne idée.", répondit-elle d'une voix légère et claire. Oui, c'est définitivement une bonne idée qu'il reste. Ainsi, ils pourront être ensembles, se voir souvent. "...Moi aussi je suis arrivée il n'y a pas si longtemps. Quelques semaines, en fait. Je ne me sentais plus à ma place à la maison: Là bas je n'étais qu'une ombre, je passais mon temps avec mes amis ou enfermée dans ma chambre. Mon père, après que j'ai fini le lycée, a pris de plus en plus de distances, jusqu'à ce que je craque. J'en ai eu marre alors du jour au lendemain, j'ai décidé de prendre ma vie en main et de m'en aller...Un nouveau départ, une nouvelle vie, tu vois?" Son regard couleur lagon se pose sur Kawhi et elle sourit, balançant leurs bras doucement, comme le font les enfants lorsqu'ils sont petits et insouciants. "Ici, tout me paraît plus tranquille. Cette ville est mon coup de coeur, et je crois que je sais pourquoi maintenant.", poursuit-elle, à la fois sérieuse et amusée.
Soudain, elle éclate de rire. Un rire clair et cristallin. Mais un rire puissant qui attire les regards, aussi. "Tu...Quoi? Je veux dire, tu es sérieux?!", demande Celestia en s'approchant de Kawhi en mordillant sa lèvre inférieure. Lui a l'air un peu largué et ça n'a rien d'étonnant. Mais il vient de lui annoncer quelque chose qui l'as surprise, et pas qu'un peu! La blondinette se décide alors à éclairer sa lanterne: "Moi aussi, je vis à Sunflower Street! Appartement 68! Merde alors, comment est-ce qu'on a fait pour se louper alors que ça fait des semaines qu'on est voisins?!" De sa main libre, Celestia tape légèrement son front de sa paume tout en riant à nouveau, sidérée. A cet instant précis, elle eut le sentiment de retrouver son meilleur ami pour de bon. Le voir là, lui parler, l'entendre faire de l'humour un peu spécial, lui sourire. Oui, c'est bel et bien Kawhi. Un Kawhi adulte, mais Kawhi tout de même. Lorsque celui-ci parla de nourriture, Celestia sentit la faim s'éveiller. Elle qui avait acheté une tonne de sucrerie en arrivant, n'a pas eu l'occasion de ne serais-ce que les entamer. Mais si elle hocha la tête avec un large sourire, ce n'était pas à cause de la proposition ou même de la faim: C'est juste parce que c'est Kawhi qui lui a posé la question.
Ils se remettent alors en marche et Celestia poursuit: "Mais soyons clairs, même si nous sommes voisins, je tiens à visiter ton appart'! Après tout, je ne suis jamais allé chez un programmateur...D'ailleurs, en quoi est-ce que ça consiste, exactement?" Intriguée et réellement intéressée, Celestia reporte ses yeux bleu ciel, qu'elle avait rivé vers le sol, sur Kawhi. Il est encore plus beau que dans ses souvenirs et ça la déstabilise. Pourtant elle essaie de ne pas vraiment le montrer, sinon elle se mettrait certainement à rougir comme une collégienne! Il ne manquerait plus que ça... ”
Elle est là, elle est la même, elle est toujours rayonnante. Il n’a cesse de se le répéter à chaque seconde, ne se lasse pas de renouer avec cette même pensée chaque fois qu’il croise son regard. Il a peur de la quitter des yeux, car il se refuse à affronter la sensation de la solitude - craint de croire, même durant un instant, qu’elle n’est pas à ses côtés. Il a du mal à s’y résoudre, au fond, du fait qu’elle soit réapparue si vite. C’est un bonheur si grand, un cadeau tant inattendu qu’il doute de ses croyances. Pourtant il sait au fond, que c’est la vérité, il sait qu’elle est l’unique personne à pouvoir le faire sourire de la sorte ; à pouvoir naturellement, comme il l’est, sans le moindre complexe. Sa soeur fait peut-être exception, tant elle était là pour lui - relation qui marche dans l’autre sens, mais les liens du sang sont différents.
Ce double attachement est ce que Kawhi a toujours redouté. Il sait que le cruel destin que sa vie l’engage à suivre a de fortes chances de le forcer à faire un choix - le coeur ou le sang, décision qui paraîtrait pourtant évidente à certaines personnes. Lui ne savait pas, et pourtant, il continuait de s’enfoncer dans cet amour, s’attacher à ce qui se transformait peu à peu en dépendance. Incapable de se défaire de ses sentiments, mais plus encore, non désireux de le faire. Celestia était tout, et il s’en portait très bien - sa famille constituait l’autre partie de sa vie qu’il tenait également à garder. Il se savait capable de côtoyer les deux bords, jouer sur deux facettes, il était assez fort pour le faire - si tant est qu’elles n’en venaient pas à s’entrechoquer.
C’est un grognement de mécontent qui s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’il s’extirpe de ses songes, retourne une énième fois à la réalité. C’est le plus beau moment de sa vie dont il essaie de s’évader, et il se maudit de ne pas en profiter davantage. Il se mord la lèvre, cligne des yeux, recherche son regard pour s’y perdre à nouveau - ces joyaux verts que Kawhi ne se lasse jamais de contempler. Même pour quelques heures seulement, il oublie ses doutes, ses hésitations, sa culpabilité ou ses peurs futures. Il voudrait les chasser définitivement, désireux de passer bien plus que quelques heures à ses côtés, mais il s’en sait incapable. Il sait qu’il ne peut pas rester sans penser, qu’il est bien trop perfectionniste et paranoïaque pour ne pas faire fonctionner sa cervelle - mais plus encore, il sait que Celestia saura lui faire oublier ça.
Et sa voix le fait frissonner de nouveau - il sourit, attendri par ce son qu’il affectionne, soulagé par cette approbation. Bien sûr que c’est une bonne idée, et maintenant qu’il l’a retrouvée, il n’envisage pas de se priver du bonheur de sa compagnie. Il en est bien incapable, alors il l’écoute, tandis qu’un regard pétillant d’intérêt dévorant le visage de la blonde. Il l’écoute et, presque machinalement, sa main se glisse dans sa poche pour en sortir son paquet de cigarettes. Sans la moindre attention pour ses gestes, il hoche la tête pour répondre à la question de Celestia, se rendant alors compte de ce qu’il fait. Fumer est devenu presque une habitude, une façon de dissiper l’anxiété de son absence. Un soutien temporaire.
- Tu es mon unique coup de coeur, souffle-t-il avec un sourire.
C’est sincère, presque murmuré pour lui-même. Il observe le sol un instant puis pose à nouveau son regard sur elle tandis qu’elle éclate de rire. Décontenancé, il fait abstraction de sa magnificence, cligne des yeux, cherche à comprendre ce qui la fait rire - elle lui pose une nouvelle question, à laquelle il ne sait quoi répondre. Il rougit, persuadé qu’elle répond au compliment qu’il avait du mal à lui adresser, se rend compte une énième fois de sa faiblesse en sa compagnie. Perdant toute réflexion, tout second degré - vulnérable jusqu’aux os ; comme une poupée de porcelaine. Alors, elle écarte toute cette gêne de son visage en dévoilant la vérité - deux appartements côte à côte, une coïncidence qui le surprend à nouveau. Nouvelle vague de bonheur - il est heureux, si heureux qu’il en rit à son tour. Si proches l’un de l’autre.
Il sourit alors, imagine déjà la perspective de la recevoir chez lui. Tout est si rangé, si parfait - il a peur de ressembler à un robot, de perdre cette image délirante qu'il a créé durant deux ans. Stupide, paranoïaque, se méfiant du moindre trouble, du moindre changement qui pourrait bouleverser leur relation. Il sait que c'est idiot, il sait qu'elle aimera son chez-lui comme elle l'aime - tout comme lui ne peut se résoudre à détester la moindre part de Celestia. Il l’écoute, et dans le même temps, observe son paquet de cigarettes. Il sait qu’il n’en a plus besoin - alors il le jette, en glissant une dans sa poche. Un souvenir - qu’il gardera, pour ne jamais oublier les pires années de sa vie. Années qui sont dès à présent derrière lui.
- Je travaille chez Lewis FM, et je choisis les musiques qui y sont diffusées. Je fais une playlist avec différentes musiques, celles qui me plaisent, et c’est ce qui passe. En général, je me plie à ce que veut l’audition, mais je peux aussi diffuser de nouveaux artistes histoire de leur donner une chance de se faire connaître. Du coup, je passe quelques heures à créer ma playlist et le reste du temps, j’écoute de nouveaux albums et décide lesquels diffuser. Courte pause. Cette part du boulot, on pourra la faire ensemble.
Car passer du temps avec elle était la plus belle chose qu’il puisse jamais faire de ses journées - et son travail deviendrait le meilleur du monde s’il pouvait le faire avec elle. Il s’y voyait déjà, assis sur son lit à diffuser des musiques toujours nouvelles, choisissant à ses côtés - écoutant peut-être, parfois, les CD qu’il recevait de ce travail, rangé dans cette gigantesque étagère dans le coin de la pièce. Cette vie simpliste, il ne pouvait pas rêver de mieux. Il était si euphorique qu’il faillit louper le stand de nourriture, s’arrêtant finalement devant. Il pouffa devant sa propre négligence et serra un peu plus la main de Celestia, lui glissant quelques mots.
- Tu veux retourner voir le film ? Je ne sais plus le titre, mais le cinéma, ça déchire comme première sortie amoureuse. En plus, j’ai laissé mon portable, j’ai pas très envie qu’on regarde mon fond d’écran - même si c’est le plus beau de tous.
C'est toi.
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Sujet: Re: we only accept the love we think we deserve ●●● celestia Sam 28 Juin - 16:36
we only accept the love we think we deserve.
Kawhi & Celestia.
Celestia veut tout savoir. Elle veut connaître le moindre détail de la vie de Kawhi, un peu comme si elle pouvait se rapprocher de lui encore plus. Elle a toujours été rassurée de savoir qu'il ne l'avait pas oubliée, qu'il était toujours là pour elle et qu'il lui avait laissé une place dans sa vie...Mais elle n'était pas là pour tout voir, pour tout vivre avec lui: Alors oui, Celestia veut rattraper ce qu'elle a manqué. Parfois, il lui arrive de flipper, d'avoir totalement peur de ses sentiments pour Kawhi. C'est souvent trop fort, trop puissant: Encore plus aujourd'hui, alors qu'elle vient de le retrouver. Avoir quelqu'un pour seul point de repère, une personne pour laquelle on trouve la force de se lever le matin, d'avancer. Ça tient à si peu qu'en effet, Celestia ressent l'envie d'en faire toujours plus, tout en ayant justement peur d'en faire trop. De trop montrer à quel point son amour démesuré est puissant. Et si jamais ça le faisait fuir?! Tout, mais pas ça.
Et c'est émerveillée que Celestia écoute Kawhi parler de son métier, qui parait passionnant: Être payé pour écouter de la musique et en faire des playlist! Elle trouve ça génial et intéressant. C'est vrai qu'elle n'avait jamais réellement cherché à comprendre comment les radios faisaient pour programmer les musiques à l'avance comme ça et maintenant tout prend son sens. La jeune femme se voit déjà en train de le regarder bosser: tout ça lui rappelle l'école, lorsqu'ils étaient ensemble pour faire leurs devoirs...Celestia a gardé en mémoire le visage de Kawhi, concentré. Magnifique, comme toujours. Mais la prochaine fois qu'elle aura la chance d'être seule avec lui dans un contexte similaire, Celestia se promet de le dessiner. Tous les croquis qu'elle n'a jamais pu faire de Kawhi ont été guidés par sa seule mémoire: Elle n'a pas eu l'occasion de capturer son expression sur le moment et l'avait toujours plus au moins regretté dans le fond.
Alors elle hoche simplement la tête, acceptant l'invitation. Evidemment qu'elle l'aiderait, si jamais il lui proposait. Pourquoi refuserait-elle de passer du temps avec lui, exactement? "Avec plaisir, même si je pense que je ne ferais que te gêner avec mes commentaires toutes les trois minutes! Tu en auras vite marre de moi, tu verras!", lance-t-elle sur le ton de l'humour, léger et aérien. "...En tout cas, ton travail a l'air tellement passionnant! Lewis FM, tu dis? Je crois que j'irais écouter une fois ou deux, alors. Juste pour voir." Elle ment. Elle sait très bien qu'elle écoutera tous les jours et que tous les jours, elle aura un sourire en immense en pensant à Kawhi. Elle sera tellement fière de lui, de sa réussite. Quoi que: Elle l'est déjà, si elle ne l'a pas toujours été.
Mais en dehors d'eux deux, il y a la réalité. Il y a tout un monde, qui lui parait maintenant étranger. Retourner dans la salle? Celestia a failli hésiter, ne comprenant tout d'abord pas vraiment le sens de tout ça: Voulait-il qu'ils se séparent à nouveau, qu'ils repartent chacun de leur côté, réellement? Pourtant, les mots magiques furent prononcés: Sortie amoureuse. Le coeur de Celestia loupa un battement alors que ses paupières papillonnent légèrement à plusieurs reprises. Pourtant c'est parfaitement logique. Ils sont amoureux et leurs retrouvailles sont apparemment en train de se transformer en rendez-vous. Le tout premier. Et le plus mémorable jusque là. Riant alors discrètement, Celestia passe une main dans ses cheveux, puis sur sa nuque: "Evidemment, rien de mieux que d'être dans une salle plongée dans le noir, pas vrai?", répond-t-elle malicieusement. Mais elle lui emboîte tout de même le pas, le nouveau paquet de pop-corn qu'elle vient de commander entre les mains, sans discuter ou réfléchir. Soudain, elle souffle lorsqu'un détail lui revint en tête. "Bon sang, j'ai carrément abandonné mes amies là bas. Elles vont me tuer, je le sent...Ou alors me faire passer le pire interrogatoire de ma courte vie!" Se souvenir qu'à la base, elle n'était pas venue seule l'amusa et la fit flipper en même temps. Pour en être une, Celestia ne sait que trop bien comment sont les femmes, surtout en ce qui concerne les hommes! Elle entend d'ici les questions, voit d'ici leur expression intéressée et les remarques déplacées. Elle laisse alors échapper un sanglot exagéré, totalement faux. Ou presque. Celestia libéra alors l'une de ses mains pour passer son bras autour de la taille de Kawhi avant de poser sa tête sur son épaule. "Tu me protégera d'elles si elles m'attaquent une fois le film terminé, hein?"
Mais de toute manière, cinéma ou pas, que Kawhi soit là ou non, Celestia sait pertinemment que ses amies vont l'attendre au tournant. Alors elle choisit de les oublier encore une fois. Aujourd'hui et durant tous les jours qu'elle aura la chance de passer avec lui, il n'y aura qu'eux deux. Les autres, bien qu'elle les adore, passeront en seconde position. Et alors qu'ils entrent à nouveau, laissant leurs yeux se réhabituer à l'obscurité presque totale, Celestia ne lâchera Kawhi qu'au dernier moment. Elle ne reprend pas sa place initiale près de ses amies et abandonne là ses affaires. Elle ne se préoccupe pas du reste et prend place à côté de lui, ignorant le pop-corn encore au sol, sous ses pieds. La seule chose qu'elle s'autorise à faire ensuite, c'est d'attraper leurs deux téléphones, encore posés là. Elle range le sien et alors qu'elle allait tendre le sien à Kawhi, elle se souvint de ce qu'il avait dit: Il ne voulait pas que l'on regarde son fond d'écran. Tout ça piqua sa curiosité alors elle déverrouilla le téléphone pour tomber sur...elle-même.
Et alors qu'elle ne croyait pas ça possible, ce détail fit tomber Celestia encore plus amoureuse. ”
Il fronce les sourcils suite à la remarque, puis se mue en un sourire tendre. Elle est charmante Celestia, elle est parfaite - elle l’a toujours été. Lui, il se sent fade, se sent vide et ordinaire quand il la voit éclairer la vie des gens, son regard s’assombrit et l’inutilité lui écorche le coeur quand il se compare à elle. Il n’aime pas au fond, que sa lumière profite à d’autres. Il n’aime pas qu’elle ne lui appartienne pas entièrement - et il se haït pour ces pensées comme il se haït pour être tellement banal. Il aimerait être meilleur mais il ne le peut pas, il aimerait être différent mais il sait qu’elle ne le voudrait pas, qu’elle l’aime comme il est. Alors il le cache mais il s’en veut, il s’en veut d’être une si piètre compagnie - mais Kawhi n’est pas du genre à désepérer ou à baisser les bras. Il essaie, alors, chaque seconde, d’être meilleur. C’est ce qu’il fait depuis des années, dans l’espoir de la revoir. C’est ce qu’il a toujours voulu faire, dans son intérêt.
Même si vous ne le remarquez pas, c’était tout prévu. Il avait remarqué depuis longtemps l’appartement près des boutiques et du stand de pizza, ce n’est pas pour rien qu’il l’avait acheté. Le grand lit et la salle de bain à double lavabo, ça n’avait pas non plus été un pur hasard. Il savait aussi que son métier était cool - intelligent, il n’aurait sûrement pas eu de mal à faire un bon métier. Cadre ou médecin, ce n’était pas un problème, mais il se doutait qu’il était bien plus cool de parler musique plutôt que la maladie de la femme qui habite à l’autre bout de la rue. Il savait Kawhi, que sa tenue de jeune en jetait bien plus que le costard, que les cheveux désordonnés lui collaient bien plus qu’une coiffure trop carrée. Depuis le temps, il avait apprit à se coller un t-shirt blanc pour faire ressortir ses yeux bleus, à se coller ce sourire charmeur et cet air nonchalant.
Depuis le temps, il avait appris à faire semblant. Et devant Celestia, c’était totalement différent - car elle lui ôtait tout ce qu’il pensait s’être construit, lui qui semblait si sûr de lui. Cet air ennuyé et je-m’en-foutisme mettait moins d’un instant à disparaître, ces détails qu’il avait si bien travaillé lui semblaient anodins. Il est maniaque le Kawhi, il est perfectionniste - et il a voulu tout contrôler, parce que ça lui semblait plus simple. Il a voulu tout préparer, parce que ça avait l’air d’être la meilleure des solutions. Mais maintenant, maintenant qu’il se retrouvait avec elle, goûtait à la chaleur de sa main et au bonheur de la savoir à ses côtés ; il s’en moquait. Tout lui semblait superficiel, inutile - et ce contrôle qu’il tentait de garder, ce contrôle sur lequel il veillait, lui glissait des mains en un instant. Cette fois, pourtant, il s’en moquait - tournait le dos à ses principes pour embrasser le naturel de ce qu’il était.
Et il s’imaginait déjà, Kawhi, dans cet appartement si bien choisi, en train d’écouter ses musiques avec elle. Il s’imagine en plein bonheur, et l’idée qu’elle l’embête lui semble bien loin. Il va sûrement rire à ses commentaires, se délecter de sa si douce voix et la dévorer du regard comme il aimait le faire. Il est pressé, en réalité, mais aimerait en même temps que la journée qu’il vit ne s’arrête jamais. Trop heureux d’être avec elle, trop malheureux de ne pouvoir l’être éternellement. Il sourit, l’imagine déjà allumer sa radio pour écouter le programme que Kawhi lui-même a choisi. Il a envie de re-préciser qu’il ne choisit pas pour lui, par peur qu’elle n’apprécie pas les goûs de l’audition. Il aimerait qu’elle ne remarque pas le soin maladif qu’il met dans ses choix - playlist symétrique, morceaux choisis au millimètre - jurant au fond de lui, de se dédier encore plus à ce qu’il faisait, pour la satisfaire davantage.
- Je mettrai une chanson pour toi, promit-il. Demain, à 19h pile.
Il lui sourit, se repasse en tête tous les artistiques qu'il connaît. Il y en a énormément qui pourraient coller, bon nombre de chansons d'amour profondes et magnifiques - mais aucune, en réalité, qui saurait exprimer ce qu'il ressent à l'égard de Celestia. Il range donc cette idée dans un coin de sa tête, se jure de chercher la chanson parfaite à lui présenter - refusant de se donner plus de temps, de la faire voguer dans l'impatience. Il se permettra un moment seul, qui lui sera cependant dédié - et il l'aura définitivement, cette musique qui exprime ce qu'il peut bien ressentir à son égard. Un amour indescriptible, un amour fini, un amour si fort qu'il n'aurait su le concevoir lui-même. Il pense à des artistes, est tenté de sortir son iPod de sa poche pour chercher dès maintenant mais se reprend et se décide à l’écouter.
C’est presque une déchirure lorsqu’elle lui lâche la main pour saisir ses pop-corns et il manque de regretter son choix. Il reste stoïque pourtant, croit laisser entendre un petit son de déception mais se reprend. Il ne veut pas montrer sa faiblesse, refuse d’exprimer sa réelle dépendance à son égard. Il veut rester fort, Kawhi, être celui sur qui elle pourra se reposer et non l’inverse. Il veut garder cette force, mais refuse de laisser ce désir de protection empiéter sur ses sentiments - alors il fait la part des choses, s’impose une limitation à peine contraignante. Il sourit à son allusion mais ne va pas chercher sa main, meurt cependant d’envie de créer un nouveau contact - et il l’écoute, intéressé, se refuse à se laisser aller. Il s’arrête au mot ami, presque déçu de devoir partager Celestia avec d’autres personnes.
Kawhi fait la moue, reste silencieux à ses mots. Il a envie de lui dire qu’il refuse qu’elle parle à d’autres, qu’il ne veut pas qu’elle s’éloigne de lui, mais il sait que c’est inhumain. Le sanglot, clairement faux, le fait grimacer intérieurement, mais il se contente de poser ses iris sur elle, ne sachant réellement de quelle façon réagir à ça. Mais c’est elle qui lui offre la réponse - l’une de ses mains vient le saisir à la taille alors que sa tête se repose sur son épaule. Des mots d’amour qui le surprennent tellement qu’il sent ses jours s’empourprer, se sachant loin du regard de la blonde. Bien sûr qu’il la protègera, autant pour elle que pour lui, car elle a toujours été sa raison de vivre. Il sera là, barrière à tout malheur, la protégeant contre toute peine, quitte à encaisser à sa place. Il balaiera la honte d’un revers de main, laissera sa gêne et ses normes pourrir au fond d’une fosse si ça pouvait l’aider à bien aller. Tout faire pour elle, tout, et si ça ne faisait pas, il ferait plus encore.
- Evidemment ! Je leur dirai que tu es à moi, et qu’elles devront me passer sur le corps ! Et puis… que pourraient-elles reprocher à la perfection ?
Il avait dit ça naturellement, lui avait presque soufflé dans l’oreille. Ce n’était pas préparé ou quelque chose à quoi il avait pensé, c’était juste spontané, sincère. Un compliment qui venait du coeur - et même la salle d’obsidienne lui semblait éclairée quand il se trouvait à ses côtés. Kawhi s’assit, en oubliant même son téléphone qu’il tenait à récupérer avant que quiconque ne voit son écran - et le déclic ne vint que lorsqu’elle appuya sur le bouton pour déverrouiller et que la lueur de son portable éclaira son visage. Il resta silencieux quelques instants, trop surpris qu’elle y ait songé avant lui, ne lui ôtant que délicatement le portable après qu’elle ait eu le temps de le voir. Incapable d’être brusque, incapable d’être vraiment en colère contre elle. Il se glaça en un sourire de honte, gêné qu’elle ait vu ce qu’il pensait pouvoir dissimuler encore un moment. Il se sentit rougir, à nouveau, et ça lui semblait ridicule - deux fois, qu’il laissait ses émotions le submerger de la sorte ; deux fois à rougir, et c’était bel et bien évocateur. Il était amoureux, bien plus qu’il n’aurait pensé l’être - et franchement, ça n’était pas si mal.
- Des années que j’ai le même. Je ne pensais pas que tu pouvais devenir plus belle que tu ne l’étais déjà, mais visiblement je peux me tromper.
Il sourit, s’assit plus confortablement dans son siège. Son bras se glissa derrière la tête de sa bien-aimée et il tourna son portable, fixant l’objectif vers eux. Le flash tourna tous les regards en leur direction mais il s’en moquait, car la photo qu’il venait de prendre valait tous les jugements du monde. Il lui envoya en message et, sans attendre, la mit en fond d’écran - hésitant même, un instant, à se découper ; mais il savait qu’elle n’apprécierait pas. Il rangea donc son portable, simplement, puis posa son regard sur l’écran - ne doutant pas une seconde qu’il ne pourrait s’empêcher de la regarder d’ici peu de temps.
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Sujet: Re: we only accept the love we think we deserve ●●● celestia Lun 30 Juin - 12:44
we only accept the love we think we deserve.
”Kawhi & Celestia.
Celestia se demande si c'est réellement possible d'aimer à ce point. Vraiment, est-ce qu'on peut être capable d'aimer aussi fort? De devenir dépendant de quelqu'un, de ne jamais vouloir le quitter sous peine de devenir totalement cinglé? Toute cette situation semble totalement irréelle et Celestia se sent étrangement bien, légère. Rassurée. Comme avant. Nostalgique, elle retrouve en effet les sensations que Kawhi lui faisait ressentir il y a bien longtemps déjà. Elle n'a pas envie de la journée se termine, n'a pas hâte de quitter Kawhi, bien qu'elle se doute qu'ils feront très certainement le chemin du retour ensembles étant donné qu'ils sont voisins...Mais elle se sent tout de même triste à l'idée de le laisser pour rentrer dans son appartement vide où traînent des fringues ici et là, sans parler des crayons et des dessins qu'elle éparpille sans trop savoir où les ranger.
Mais en même temps Celestia a hâte d'être au lendemain pour pouvoir écouter à 19 heures précises, le morceau que Kawhi a promis de diffuser pour elle, puis au jour suivant et encore au suivant...et ainsi de suite. La jeune femme veut voir ce que le futur leur réserve, elle veut apprendre à connaître par coeur Kawhi. Oui, elle a du mal à tenir en place rien qu'en pensant à tout ça. Au futur. Aux projets qu'ils pourraient faire tous les deux. Bon, peut-être qu'elle à tendance à s'emballer, à voir trop loin, trop tôt: Mais elle a été trop longtemps séparée de lui. La jolie blonde a pris place auprès de Kawhi, les joues encore brûlantes. Franchement, quelle idée il a eu de lui dire comme ça, qu'il l'a trouvait parfaite? Elle qui a l'impression d'avoir pas mal de défaut, elle qui préfère idéaliser Kawhi ou même ses amis, qui ont déjà un boulot, pris leur indépendance depuis longtemps alors qu'elle-même a l'impression de démarrer à peine sa vie. Celestia n'a pas réellement l'habitude des compliments sauf ceux que lui donnent ses professeurs parfois...Mais en ce qui concerne Kawhi, la moindre de ses paroles touche Celestia, irrémédiablement. Sur le moment elle n'avait pas osé répondre, alors qu'elle avait envie de lui dire que non, elle n'était pas parfaite. Que oui, elle avait des défauts, mais connaissant Kawhi et se connaissant aussi, ça aurait pu se transformer en débat et ils en auraient eu pour un bon moment!
Et puis avait suivi le coup du fond d'écran. Vraiment? Elle fut surprise de voir son propre visage, son propre regard, vieux de quelques années. Ses yeux bleus encore légèrement écarquillés, sous l'effet de la surprise, Celestia s'était tournée vers lui, le laissant reprendre son téléphone. Il eut l'air gêné et elle ne compris pas pourquoi. Parce qu'elle avait vu ce fond d'écran maintenant alors qu'elle aurait fini par tomber dessus un jour ou l'autre?! Alors elle se contenta de sourire, juste pour le rassurer, pour lui dire silencieusement qu'elle ne trouve pas ça ridicule ou risible. Non, aux yeux de Celestia, c'est tout simplement romantique et sentimental. Et ça ne rend Kawhi qu'encore plus parfait pour elle. Puis elle mordilla sa lèvre inférieure tout en détournant le regard, gênée. Celestia n se trouve pas si jolie que ça. Elle est trop maigre, ses cheveux sont lisses et blonds: Elle ne les teint pas et ne se ruine pas en soin. Elle ne s'applique toujours qu'un très léger maquillage et ses fringues sont des plus basiques. Sans parler de son visage de bébé! Elle fait tellement jeune que parfois on lui demande encore son âge à certains endroits.
"Arrête", souffle-t-elle, gênée, tout en passant une main dans ses cheveux. "Je n'ai pas changé depuis qu'on s'est quitté." Kawhi, lui, est encore plus beau que dans ses souvenirs. Ses traits se sont durcis, lui a évolué, grandi. Il est bien loin, l'adolescent en retrait, le petit nouveau qu'elle a rencontré y'a longtemps: Non, elle a un homme en face d'elle, aujourd'hui. Bien qu'à l'intérieur et de par sa façon de se conduire, il semble être toujours le même: C'est bel et bien physiquement qu'il a le plus changé. Puis elle le voit se pencher vers elle avant de brandir son téléphone: Celestia comprend alors directement ce qu'il compte faire et pouffe de rire avant de sourire à l'objectif. Le flash éclaira partiellement la salle, mais ça lui passa au dessus, elle n'y pensa même pas. Elle vit ensuite Kawhi mettre le tout nouveau portrait d'eux deux en fond d'écran pour remplacer l'ancien, déjà trop vieux, ce qui l'amusa. Elle eut envie de faire de même avant de se dire qu'elle avait le temps: Oui maintenant Celestia aura même le temps d'en faire plein d'autres avec lui.
La blondinette cala ensuite son dos contre le dossier du siège avant de poser sa tête au creux du cou de Kawhi. Elle fit ensuite courir sa main le long du bras de Kawhi de manière assez aérienne avant de glisser ses doigts entre les siens. Puis elle ferma les yeux, se désintéressant totalement et complètement du film, de tout ce qui les entoure. Elle sentit son odeur et s'en imprégna, refusant de bouger d'un pouce. Il lui a trop, beaucoup trop manqué! "Ne me quitte plus, Kawhi, d'accord? Plus jamais", murmure-t-elle, très sérieuse, avant d'ouvrir les yeux qu'elle fixe finalement sur l'énorme écran. Maintenant c'est fini pour elle: Elle est devenue définitivement dépendante de lui. Se séparer encore la tuera sûrement et si ça ne le fait pas, elle souffrira le martyr. Bien qu'il n'y ai plus rien ni personne pour les séparer aujourd'hui, Celestia ne peut s'empêcher de se montrer tactile, et possessive, protectrice. Et oui...Il devra s'y faire. Elle l'aime, c'est comme ça.”
Lui a remarqué. Il a remarqué tous ces changements, son regard plus imposant, son visage plus adulte, ses mains moins potelées. Il la regardait tous les jours cette photo, s’attardait quelques minutes dessus à la regarder. Il la connaît par coeur maintenant, certain de pouvoir la re-dessiner à la perfection si on lui en donnait l’occasion - et bien sûr, le talent sans conteste de Celestia. Il l’écoute contester, sourit avec amusement, mais il sait qu’il a raison. Il sait qu’elle est différente, qu’elle est plus que mignonne comme à l’époque, qu’elle est devenue belle. Au-delà de la jolie fille qui attirait les regards des collégiens, elle est une magnifique jeune femme. Qui, en plus de ça, n’a de yeux que pour lui - détail qui faisait toute la différence, contribuait à son bonheur. Kawhi savait, pour en faire l’expérience, qu’on ne se voyait pas changer avec le temps à force de se regarder dans la glace - ces moments passés à regarder son propre visage avec ennui jouaient énormément dans son avis à ce sujet.
Le blond sourit, s’imaginant lui-même, quelques années plus jeune auprès de la Celestia qu’il imaginerait encore trouver sous ses yeux en allumant son téléphone. Ils auraient pu gagner du temps, s’il en avait eu le courage, mais il ne regrettait rien. Il savait qu’il avait toute une vie à passer avec elle, que ce temps passé n’avait pu qu’entretenir ses sentiments à son égard et leur avait été nécessaire. Il ne la quitterait plus, c’était la promesse qu’il lui avait faite silencieusement. Quand sa main se glissa dans les cheveux d’or de Celestia, il lui assurait toute la protection du monde, la dotait de tout cet amour bien trop fort pour lui. Parfois, lui-même s’effrayait dans son propre ressenti, mais il avait apprit à n’en tirer que la bonne part. Il n’agirait plus comme lâche, ne se déroberait plus au nom d’une quelconque norme - ce serait elle et lui, seulement, et il piétinerait les lois du monde si c’est ce qu’il leur fallait.
Kawhi se redresse légèrement, se replaçant dans un mouvement délicat pour lui éviter toute perturbation. Méticuleux, cherchant à lui écarter le moindre désagrément. Avec elle, plus que jamais, ce besoin de contrôle ressortait - il voulait pouvoir tout décider pour que jamais elle n’ait à connaître la moindre peine, tout diriger de sorte que le monde se modèle selon son bon vouloir. Il voulait plus, toujours plus pour elle - et c’est sa main libre qui se crispait face à cette impuissance, son regard qui reflétait cette colère intérieure ; masquée derrière la lueur d’un film bien trop inintéressant à présent. C’était un mensonge pourtant, il n’avait pas oublié le titre : il n’oubliait jamais rien de ce genre, bien trop perfectionniste pour se permettre ça. Il se surprenait pourtant, à ne plus voir d’intérêt à le regarder - la présence de Celestia avait fait passer tous ses désirs au second plan. Même ce film qu’il attendait depuis un an, suite d’une trilogie magnifique.
Mais leur histoire lui paraissait mille fois plus belle que ces neuf heures de film. Il observait le début du tiers restant avec intérêt, son attention cependant bien retenue par une Celestia plus parfaite qu’il n’aurait su l’imaginer en dix ans. Elle avait grandi tout autant que lui, mais au fond, elle avait raison : elle n’avait pas changé, gardant cette brillance sans égale. Il détourne le regard, le pose sur son visage aux yeux clos quand elle lui murmure quelques mots, phrase qui le déchire à nouveau de culpabilité. Il n’aurait jamais dû partir, et bien qu’il sache qu’il ne pouvait rien face à ce qui apparaît maintenant comme une fatalité, il s’en veut terriblement. Comme s’il avait voulu la quitter, comme s’il avait pensé à la quitter - et comme si maintenant, il voulait ne serait-ce que rompre ce contact si chaleureux entre eux. Auprès d’elle, dans ses bras pour l’éternité - qui, elle aussi, lui semblerait insignifiante.
- Plus jamais, je te le promets. Je serai toujours là, quoi qu’il advienne de moi, ou même de nous. Je t’aime Cely... plus que tout au monde.
C’était presque une supplication adressée à une quelconque divinité, celle de ne jamais les séparer. Sa personnalité était ainsi, et il y pensait quelques fois, au destin, Kawhi. Il se disait que son chemin était sans doute tout tracé, et à l’instant, qu’il pourrait le fouler aux côtés de Celestia. Il ne disait qu’il ne saurait accepter de la perdre, même pour cette raison, qu’il se battrait contre son propre futur pour demeurer avec elle. Et il avait beau dire de sa grosse voix, ce cher Smaug, il n’y avait aucune fatalité. Il serait bien entré dans cet univers fantastique pour prouver à ce dragon que rien n’est jamais décidé, mais il savait que le hobbit qui servait de héros à ce chef d’oeuvre lui montrerait bien assez vite quelle était la réalité du monde. C’était comme ça que finissait toutes les histoires, et maintenant plus que jamais, Kawhi espérait vivre un conte de fées. Lui qui, petit, les détestait tant - il savait qu’en réalité, à l’époque, il n’avait simplement pas trouvé sa princesse.
- Tu n’as qu’à demander, et moi j’irai foutre ce dragon en pièces pour toi, glissa-t-il avec humour. Enfin… lui voler une pièce c’est déjà pas mal, si tu pouvais te contenter de ça.
Irrécupérable.
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Sujet: Re: we only accept the love we think we deserve ●●● celestia Mer 9 Juil - 21:01
we only accept the love we think we deserve.
”Kawhi & Celestia.
Non, Celestia n'a plus envie de lâcher Kawhi, de ne serait-ce que penser le laisser partir. Elle veut rester à ses côtés jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus d'elle et là encore, elle s'accrochera à son bras, elle le sait. Voilà à quel point elle l'aime. Pathétique, non? Pourtant c'est bel et bien réel: Tout ce qu'il y a de plus vrai. Et elle se sent légèrement ridicule d'avoir osé dire à haute voix à Kawhi de ne plus la quitter, de ne plus s'en aller. Comme si elle avait tous les droits sur sa vie, alors que ce n'est pas le cas, parce qu'on ne possède pas les gens. Si ça ne tenais qu'à elle, évidemment qu'elle l'aurait joué égoïste et qu'elle aurait gardé son petit ami rien que pour elle...Pourtant, lui n'a pas l'air de la trouver ridicule, ou d'être effrayé par la soudaine franchise dont à fait preuve Celestia. Au contraire, il la rassure, du mieux qu'il peut. Et il lui dit qu'il l'aime. Les mots, rien que les mots lui apportent tout de dont elle avait besoin. Kawhi a toujours su quoi lui dire, quoi faire sans qu'elle n'ait à vraiment demander, un peu comme si il lisait en elle comme dans un livre grand ouvert. Il l'aime et il ne partira plus. Celestia ne se souvient que trop bien de lui, avec quelques années en moins, lui annoncer qu'il était obligé de déménager. Elle ressent encore la sensation des doigts de Kawhi glisser contre les siens alors qu'il reculait avant de lui tourner le dos et de s'en aller. Tout ça s'était passé après le baiser qu'elle avait elle même initié, juste pour lui dire au revoir, pour lui montrer qu'elle comprenait et qu'il allait lui manquer. Elle regarda leurs mains encore enlacées et se dit que plus jamais, elle ne voudrait vivre à nouveau ça. Le départ de Kawhi. Tout comme Celestia, ne lui fera jamais un tel coup. Il tiennent trop l'un à l'autre. Ils sont complètement foutus. Mais ils s'en fichent, c'est clair. Ils s'aiment.
Cely. Voilà un surnom qu'elle n'a pas entendu depuis un bon moment! Et c'est maintenant qu'elle se rend compte que ça lui avait beaucoup manqué qu'on l'appelle comme ça...Surtout si c'est Kawhi qui le dit. Alors elle le regarde et sourit. Voilà plusieurs fois qu'il lui avoue ses sentiments, mais elle, l'a-t-elle fait? Lorsqu'il est parti, elle l'a embrassé, certes. Mais après? Et maintenant? Bien sûr, elle l'aime, de tout son coeur. Elle l'aime comme elle n'a jamais aimé personne et pourtant, elle est réputée pour apprécier tout et tout le monde. Pourtant, Celestia est effrayée à l'idée de le lui dire à son tour: Et si ça faisait trop cliché? Et si il pensait qu'elle le lui disait uniquement parce que lui venait de le faire? Oui, les doutes s'installent petit à petit dans son esprit et elle se sent bizarre. Jamais un garçon, pas même ses ex', ne lui avaient fait se poser ce genre de question auparavant...Peut-être parce qu'eux, elle ne les aimait pas. Ou du moins, pas vraiment. Alors elle souffla avant de détourner le regard un instant, son visage toujours posé contre l'épaule de Kawhi. Elle regarde l'écran sans vraiment le voir, puis le reste de la salle. Ses amies sont toujours là, apparemment captivée par le petit homme qui entre dans une sorte de grotte à l'écran. On lui a volé tout son pop-corn et elle ne voit plus non plus les bonbons qu'elle s'était acheté avant d'entrer dans la salle, mais elle s'en fiche. Tout ça, c'est secondaire maintenant. Tout ça, ça passe après. "Moi aussi je t'aime. Je t'aime tellement que j'ai l'impression d'être coupée en deux quand tu n'es pas là...Et maintenant tu es coincé avec moi, ce n'est vraiment pas de chance!"
Là, elle regarde le dragon, imposant et hideux, prenant tout l'écran. Il fait peur, sa voix la fait frissonner d'horreur. Effectivement, Smaug est plus que riche, ce qui est étrange pour un animal qui n'est pas censé exister. Comme s'il allait s'en servir un jour. Puis Celestia se recular pour pouvoir se tourner vers Kawhi. "Attends une minute...Donc tu sous entends que sous prétexte que je suis une femme, je ne pourrais pas aller combattre le dragon?" Celestia soutient son regard sans bouger durant quelques secondes, avant d'éclater de rire et de lui donner un léger coup de coude. "Respire, je plaisante! Il va vraiment falloir que tu te réhabitue à mon humour douteux, Kawhi!" Sincèrement, quelle fille n'aimerait pas que son petit ami lui propose d'aller combattre un dragon? Puis, ignorant l'accoudoir séparant leurs deux sièges, Celestia passa ses jambes sur celles de Kawhi dans l'unique but d'être plus proche de lui. La position n'a en soit rien de très confortable, mais elle s'en moque, c'est même là le cadet de ses soucis. "...J'espère que tu n'as rien de prévu pour le reste de la soirée, au fait: Parce qu'après le film, je compte bien te kidnapper! Enfin, si mes amies me laissent sortir d'ici vivante, évidemment."
Moi aussi je t’aime. C’est un coup direct au coeur, une révélation qui pousse cet instant de pure rêverie sur le tableau du réel. À présent, définitivement. Pourtant, ce n’est que la confirmation d’une évidence certaine, mais il ne peut s’empêcher de sourire. C’est ridicule, stupide, immature, mais c’est réel. C’est déjà évident, ça saute aux yeux et c’est niais, mais pour lui c’est le bonheur dans sa forme la plus absolue. Elle est là, celle qu’il a toujours attendue. Elle est là et elle lui appartient jusqu’à la moindre parcelle de sa peau et ça jusqu’à son dernier souffle. Tout comme lui est à elle, et ne s’offrira jamais à une autre. Il est tellement tenté de se frapper pour sa propre stupidité qu’il finit par laisser tomber, déposer les armes et se résoudre à sa vraie nature. Fini les sourires, les énigmes et l’air antipathique. Avec elle il est stupide, il est simple et drôle, avec elle il est soumis comme il est possessif ou sera certainement jaloux jusqu’à en être ridicule. Mais avec elle, il est lui-même, avec elle il est amoureux.
Il s’enfonce un peu plus sur sa chaise, accueille les jambes de Célestia avec un sourire et écoute ses paroles. Son visage se tord en une grimace comique quand il entend cette modestie agaçante sortir de sa bouche. Il grogne, pose un faux regard de réprimande sur elle qui ne peut que s’adouçir quand il s’attarde un peu sur elle. Décidément, il ne peut pas lui en vouloir, une faiblesse qui lui semble presque humiliante. Il soupire, résolu, et se concentre à nouveau sur le film. Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour elle. C’est tellement dur d’offrir la moindre parcelle d’attention à cette trilogie pourtant si entraînante quand il a Célestia juste à côté. Il a envie, en ce moment, d’être seul avec elle dans son appartement, de ne l’avoir que pour lui, mais il sait qu’il le regrettera tout comme le fait de rester ici.
Dans le doute, il préfère ne pas la déranger et garder son derrière bien enfoncé dans son siège et accessoirement dans les quelques pop-corns qu’il avait la flemme d’écarter en s’asseyant. Confort. Il profite, sourire satisfait aux lèvres, observe Smaug avec amusement. La promesse qu’il vient de faire semble incapable à tenir maintenant qu’il entend la grosse voix de Benny qui résonne dans la salle, mais il sait qu’il pourrait le faire si c’était le cas. Peut-être qu’il est suicidaire et idiot, comme quoi l’amour rend vraiment stupide, mais il a du courage. Ou bien un peu trop de stupidité qui s’est fondue avec sa témérité, au choix. En tout cas, son courage lui semble bien loin quand Célestia se tourne vers lui, car son regard est bien plus dur à combattre que n’importe quel dragon. Il reste stoïque quelques instants et finit par détourner le regard, vaincu, provoquant l’hilarité de sa compagnie. Kawhi fait la moue et marmonne.
- Ah, oui oui, désolé, c’pas ma faute, j’ai plus l’habitude. Et puis j’ai déjà du mal à réfléchir quand t’es avec moi, m’en demande pas trop…
Il ferme un oeil, pose un regard amusé sur elle et se fend en un léger sourire. Il n’en rate jamais pour placer un compliment du genre, c’est comme ça qu’il marche. Il se fait pardonner en étalant un peu plus son amour et en général, c’est plutôt efficace. De toute façon, il doute de pouvoir vraiment supporter une dispute avec elle, même pour s’amuser. C’est peut-être effrayant, ou au contraire amusant, mais lui préfèrerait lui donner raison plutôt que se priver d’elle. La fierté l’importe peu dans ce genre de cas, ou disons qu’elle l’importe bien plus que sa fierté ne saura jamais le faire. Alors oui, Kawhi se moque bien de louper le Hobbit ou de pourrir la soirée entre amis qu’elle avait prévu, et ça a beau être d’un égoïsme sans égal, il la veut pour lui seul. Quoi qu’elles en disent, Célestia passera la soirée avec lui ce soir - et tous deux ne dormiront pas de la nuit s’il fallait ça pour qu’il soit enfin satisfait. Il la retrouvait enfin, et il n’était pas près de la lâcher de sitôt, pas avant qu’il ne soit certain qu’elle ne reparte jamais. Il était fatigué de rêver de ce jour, et il était bien décidé à vivre cette réalité jusqu’à ce que son cerveau l’ait enfn admise dans sa totalité.
- Toutes mes soirées vous seront dédiées, princesse, et sachez que celle-ci ne fera pas exception, lâcha-t-il en pouffant de rire. Tu es à moi, ce soir comme pour tous les autres.
C’était entre la supplication et l’affirmation, soufflé dans son oreille comme une complainte, mais il ne doutait pas qu’elle approuve. C’est ainsi qu’il passa les trois heures, glissant sa main dans celle de Célestia, sa tête déposée contre la sienne et leurs jambes entremêlées. Comme une seule personne, comme une seule âme, les souffles nouées comme l’étaient leurs coeurs, dans une empathie parfaite. Les trois heures défilèrent en un éclair, si bien qu’il crut ne voir que l’interprétation cinématrographique d’une courte nouvelle. Il n’avait rien manqué pourtant, entre le jeu des acteurs, la bande son et la fin éclatante d’une trilogie qu’il avait apprécié à l’inverse de beaucoup de gens. Au diable les grandes guerres du Seigneur des Anneaux et les 1000 pages de chaque tome qui réclamaient leur cohérence avec l’histoire, lui avait mangé du Smaug sur Grand Ecran et ça suffisait à son bonheur. Surtout qu’il avait fait ça avec Célestia, alors forcément, ça ne pouvait que grimper dans son top de films.
Moment historique. Il sortit, laissant Célestia s’expliquer avec ses amies tandis qu’il prit un bol d’air frais. Il arriva devant l’entrée et sortit sa cigarette qu’il observa avec intérêt, décidé à la fumer maintenant. C’était presque nécessaire pour lui, afin de tirer un dernier trait sur sa vie. Il la porta à ses lèvres, l’alluma et tira une latte. Soupir d’aise, puis une deuxième, et ainsi pendant quelques minutes, alors qu’il observait une famille nombreuse se rendre au cinéma. Quelques enfants, qu’il observa avec un sourire. Il n’aimait pas les enfants d’ordinaire, mais aujourd’hui, il avait un seuil de tolérance particulièrement élevé. Kawhi sourit, surpris de voir l’un d’eux s’écarter de sa famille. Il s’approcha, interloqué, à seulement quelques mètres et remarqua l’enfant suivre un insecte sur le sol. Rictus amusé, jusqu’à ce qu’une voiture prenne un virage serré à toute allure.
Alors la cigarette glissa des lèvres du blond qui s’élança sur l’enfant, faisant barrage de son corps entre le véhicule et le gosse. Ses bras vinrent entourer sa taille pour le protéger et le jeune homme tenta de se dégager à temps, mais la voiture vint frapper son dos alors qu’il était accroupi, le projetant sur le sol avec violence. L’homme avait ralenti, mais trop tard : l’intervention avait été décisive pour l’enfant, mortelle pour Kawhi lui-même. Il roula sur le dos, permettant à l’enfant presque indemne de se dégager. L’impact était violent, si bien que son visage taché de sang à cause de l’impact avec le béton était tordu dans une expression de douleur. Un choc en pleine colonne vertébrale, il savait que ce ça pouvait signifier. La vue floue, il fit les gens s’amasser, la voix alertée des hommes en appels. Le conducteur se fondit en excuses qui sonnaient comme des sons incompréhensifs pour ses oreilles hors-service. Une chance qu’il n’ait pas terminé sous les roues de la voiture, certes, mais ça pouvait signifier bien pire pour lui. Et pourtant, lui n’avait qu’une pensée.
- Cely… marmonna-t-il dans la douleur.
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