Sujet: C'est peut être aujourd'hui que...(Victoria) Ven 4 Oct - 21:07
C’était plus qu’une comète parce qu’elle avait apporter tant de choses dans sa vie
Il y a longtemps, alors que je devais avoir tout juste quinze ans, que ma vie n'avait pas encore pris une tournure totalement dénué de sens, j'ai vu une comète en regardant dans le télescope de mon voisin et ami de l'époque. Je crois me souvenir qu'il s'est moqué de moi ce jour là. Prétendant qu'il s'agit d'une simple étoile filante alors que pour ma part, j'étais persuadé d'avoir vu une chose mille fois plus belle qu'une simple étoile filante. Pourtant, cette nuit là, j'ai tout de même fait un voeux. J'ai fais le voeux que ma vie soit plus belle, meilleure. Une chose est sûre : mon voeux n'a pas été réalisé. C'est même tout l'inverse qui s'est produit. J'ai toujours pensé que la vie était une chienne redoutable, qu'il fallait combattre chaque jour. Jusqu'à maintenant elle m'a toujours prouvé que j'avais raison. Jusqu'à ces derniers temps, jusqu'à ce que je sorte de prison. Pour la première fois depuis des années, j'ai enfin le sentiment d'être véritablement maître de mon destin. J'ai loupé beaucoup d'années, c'est une réalité, notamment avec Nathan mais je sais que cette fois je peux y arriver. Je peux faire taire tous ces cons qui pensent que je ne suis qu'un minable. Je peux leur prouver qu'ils ont tord. Je suis sorti de prison depuis environ huit mois et même si au départ, j'avais l'impression que tout était encore pire que là bas, j'ai finalement décidé de laisser une nouvelle chance à la vie de me prouver qu'elle pouvait être belle. Je crois que c'est ce qui est en train de se produire et cela, je le dois en partie à une personne.
Victoria Witter ! Je n'ai jamais connu une femme comme elle durant toute ma vie. Il faut dire que j'ai passé huit années en prison et que là bas, les femmes sont plutôt rares. Autrefois, dans mon adolescence notamment, j'ai eu l’occasion de côtoyer un bon nombre de femmes. Avouons le, j'ai toujours été un dragueur avéré. Comme beaucoup d'hommes, j'aime plaire et bien entendue, j'aime le sexe. Pourtant, en passant tant de temps en prison, j'avais presque oublié ce qu'était une femme. La douceur qu'une femme peut laisser percevoir, le réconfort qu'elle peut apporter et même la sensualité qu'elle peut dégager. En sortant de prison, je n'ai même pas trouvé d'intérêt particulier à toutes les demoiselles qui sont venues vers moi, dans ces bars miteux, juste parce qu'après autant de temps en prison, j'avais la tête du mauvais garçon. Vous savez ce qu'on dit, le mauvais garçon attire toujours les filles ?! Mon objectif était clair. Pas de filles. Je devais impérativement me réinsérer et pour cela, je devais trouver du travail. Notamment, pour pouvoir garder mon appartement. La seule chose qui m'importait vraiment de toute manière, c'était de renouer un semblant de contact avec Nathan, que je ne voyais plus du tout aujourd'hui. Et puis, il y avait eu Victoria. La seule femme sur Terre qui procure en moi, quelque chose de presque indescriptible. Jamais je n'avais vu une femme dégager tant de douceur, tant de sensualité et jamais je n'avais jamais été aussi bien, à côté de l'autre sexe. Chose certaine, elle me plaisait mais je n'étais plus l'adolescent d'autrefois. Je devais freiner mes ardeurs. Premièrement, elle était ma patronne. La seule qui avait accepté de me prendre à l'essaie dans son restaurant en tant que cuisinier, bien que je sortais de prison et que ma formation de cuisinier avait été faite là bas. Deuxièmement, j'étais un mauvais gars. Un ancien détenue, qui avait tué un homme. Je ne pouvais prétendre à avoir à mes côtés une femme aussi forte, belle et intelligente qu'elle. Victoria Witter était connu comme le loup blanc dans cette ville. Tout le monde la connaissait et tout le monde la respectait. Elle semblait toujours tellement sûre d'elle et tellement heureuse. La tête sur les épaules, prête à endosser toutes les responsabilités. Et pourtant, me concernant, je voyais autre chose en elle. Je voyais une femme, pas si heureuse que cela finalement. Une femme dont le regard trahissait des envies d'ailleurs, des envies d'évasions. Nous n'étions peut être pas si différent après tout. Quoi qu'il en soit, ce que j'appréciais autant chez elle, c'était la discrétion dont elle pouvait faire preuve. Concernant mon passé d'abord, même sa grande famille ne le savait pas, ou du moins pas tous, et ensuite, j'appréciais qu'elle ne m'ai jamais demandé ce que j'avais pu faire. De toute manière, je crois que si je lui avais dis, elle ne m'aurait jamais regardé comme elle me regarde. Personne ne m'a jamais regardé de cette manière là. Elle ne me juge pas. Et croyez moi, après huit ans derrières les barreaux, c'est plus qu'agréable.
Il était environ deux heures du matin cette nuit là. Le bar venait de fermer. Les gens avaient terminé de manger depuis longtemps, mais bien que j'étais le cuisinier, il m'arrivait de rester plus longtemps pour aider au bar. Victoria n'était pas toujours là mais les soirs où nous avions autant de monde, elle était toujours dans les parages. C'était une femme très consciencieuse dans son travail. Pour ma part, je l'étais aussi. Je me rendais compte de la chance que j'avais d'avoir un emploi depuis six mois alors que je sortais à peine de prison. Je devais le garder et je travaillais dur pour cela. Je venais de terminer la vaisselle dans l'arrière cuisine et j'étais sur le point de rentrer chez moi, néanmoins, je n'étais jamais réellement pressé de rentrer. Etre seul dans mon appartement, n'était pas très facile. J'avais eu l'habitude pendant huit ans de dormir dans une cellule avec du bruit toute la nuit, le silence avait tendance à m'angoisser. Je n'étais pas un surhomme et j'avais moi aussi mes faiblesses, même si je ne les laissaient jamais paraître. Accoudé contre le mur qui séparait le bar de la cuisine, je regardais Victoria qui était en train de ranger l'arrière du bar. Qu'est ce qu'elle était belle ! Je l'avais toujours pensé mais ce soir, c'était encore plus flagrant que d'habitude, sans que je puisse expliquer pourquoi. "Victoria ?" ais je dis d'une voix calme et douce. J'avais toujours eu cette manière de parler, depuis que j'étais gosse. Une voix grave avait bien sûr remplacer ma voix d'enfant mais je parlais toujours calmement. Même lorsque j'étais en colère d'ailleurs, pourtant très impulsif. Elle sursauta et j'ai donc laissé échappé un léger sourire. "Désolé, je ne voulais pas te faire peur." Je me suis alors approché du bar, lâchant le mur qui me servait d'accoudoir. "Je ne suis pas pressé. Quelqu'un t'attend peut être alors je peux finir le rangement si tu veux rentrer.." C'était une réalité. Victoria avait sûrement un charmant mari ou petit ami qui l'attendait chez elle. Nous étions très discrets sur nos vies. Nos conversations avaient toujours été strictement professionnelles, même s'il m'arrivait de vouloir plus. J'avais tellement peur qu'elle en apprenne sur moi, que je préférais rester silencieux, ne pas parler de moi et donc ne pas parler d'elle. Elle aurait pu me poser des questions par la suite.