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  FLY ME TO THE MOON. (rw)

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MessageSujet: FLY ME TO THE MOON. (rw)    FLY ME TO THE MOON. (rw) EmptyMar 13 Aoû - 17:00



crédits ~ martybrodeur/tumblr.

Roxanne Aislinn Witter
VINGT-SIX ANS ≈ MAÎTRESSE  ≈ fiancée

❖ ❖ ❖

≈ the world is an imperfect place.
≈ originaire de: Hollville.  ≈ date de naissance: 04/12/1987. ≈ lieu de naissance: Hollsville.≈ nationalité: Américaine, lointaine origine française. ≈ orientation sexuelle: Hétérosexuel  ≈ signe astrologique: sagittaire, ascendant lion.  ≈ depuis combien de temps vis-tu à Hollsville ? Elle y est née, elle connait cette ville comme sa poche.  ≈ qu'en penses-tu ? Elle l’apprécie sans pour autant lui vouer une affection particulière. C'est la ville qu'elle a toujours connu, tout simplement.   ≈ quel genre de voisin es-tu ? Têtu, ouverte, franche, jovial, déterminé, assez ferme mais, communique facilement avec les autres. Les gens aiment être en sa compagnie.  ≈ groupe: from the beginning.
≈ le massacre du jeudi 18 abril 1996: Roxanne n'avait que sept ans lors de la tragédie. Elle se trouvait dans une classe accolé à celle où est entré le tueur, en plein cour de dessin. La panique avait rapidement gagné les rangs des élèves et l'une des rares choses dont elle se souvient c'est qu'elle tenait fermement la main de sa soeur jumelle Hollie au creux de la paume. Aujourd'hui encore, alors qu'elle travail sur ce que l'on pourrait nommer le lieu du crime, il lui arrive de s'enfermer dans les toilettes de l'établissement pour verser quelques larmes amères. Une photo de la classe touché par la tragédie est suspendu au dessus de chaque tableau des coquettes salles de classe.

≈  we're all pretty bizarre, that's all.Roxanne aime la couleur du ciel lors d'un coucher de soleil ou aux prémices de l'aurore quand les cirrus se colorent d'orange. La mélodie des vagues lorsqu'elles se fracassent contre une falaise, comme une douce plainte destinée aux cœurs endolories. Sentir la présence de son amant tout contre son torse lorsqu'il se réveille le premier, le matin et qu'elle s'est glissée auprès de lui pendant la nuit. Le regarder dormir, parfois sourire et se demander s'il pense à elle lors de ses songes. L'odeur de la cannelle durant la période des fêtes de fin d'année, le doux crépitement du feu dans la cheminée pendant que chacun découvre ses présents. L'art subtil et délicat de la cuisine. Les vieux films des années soixante qu'elle regardait avec sa grand-mère lorsqu'elle n'était encore qu'un enfant, peu de temps avant sa mort. Roxanne apprécie également énormément la série mondialement connu aujourd'hui d'Harry Potter qui représente tout de même une grande partie de son enfance et adolescence. C'est d'ailleurs une amante de lecture et elle possède une collection tout à fait impressionnante de roman de Sephen King, son auteur favoris. Elle aime traîner en ville, souvent pour ne rien faire, juste se balader et profiter de l'air si revigorant de la Pennsylvanie. Toutefois elle n'aime pas les jours de pluies qu'elle trouve très dépriment et qui l'empêche de peindre à l'extérieur. Elle déteste d'ailleurs tout ce qui se rapproche de près ou de loin à l'idée du froid. Elle n'a jamais fait de vacances en montagne, pour skier, par exemple.  Avoir à rendre des comptes à quelqu'un, elle chérie son indépendance et se sentir libre, Roxie n'apprécie pas qu'on essaye de lui mettre des limites. L'odeur de la noix de coco tout comme la texture du fruit lorsqu'il est frais. Sean,  fut même dans l'obligation de changer de gel douche lorsqu'ils ont emménager ensemble tellement cette fragrance lui est insupportable. La plupart des groupes de musique populaire du moment qu'elle trouve d'une fadeur sans nom. Les émissions de divertissements à la télévision qu'elle regarde que sommairement. Se faire draguer dans les bars par des garçons éméchés, c'est assez dégradant. Pire encore, que l'on fasse des avances à sa compagnon alors qu'elle est près d'eux. Lamentable. Les gens qui jouent du banjo, heureusement ça ne court pas les rues.  D’un naturel particulièrement exigent, Roxanne a tendance à vouloir ce qu’il peut y avoir de mieux. En ce qui le concerne lui autant que les autres.

Prénom/peudo: Acid Burn, Selene. Âge: Trop vieille.   Avatar: Jenna-Louise Coleman.  Ton avis sur Life: Il est comme sa fondatrice, le Gremlins, il pue des pieds. What a Face   Fréquence de connexion: Autant que possible. C'est votre dernier mot ? L'autre jour, j'ai failli perdre ma montre. Elle était arrêtée et moi je continuais à marcher. What a Face 




Dernière édition par Roxanne Witter le Sam 21 Sep - 16:33, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: FLY ME TO THE MOON. (rw)    FLY ME TO THE MOON. (rw) EmptyMar 13 Aoû - 17:00



❖ ❖ ❖
I SEE THE COLOURS OF THE WORLD, THEY'RE REARRANGING
THE CENTER SENTINELS ARE LEAVING BUT ARE CHANGING.
imagine dragons, destination.


Apathie. Ces moments dans lesquels tu reçois seulement ta voix intérieure, celle qui te pousse à ne pas t'activer, celle-là qui cependant, contraste avec ta volonté d'action morale. La morale. Qu'est-ce qu'est la morale durant ces périodes ? Rien. Rien était sa réponse préférée. Et c'était ce qu'elle avait bien choisi de faire aujourd'hui. Le cuir de son blouson, uni à l'argent qui ressortait sur l'obscurité de la couleur accolée, détachait sur l'immaculée de sa chemise. Le long mois de septembre allait bientôt disparaître comme ces prédécesseurs l'avait fait avant lui et il semblait enclins à laisser aux étudiants du Walter Payton High School l'habituel brise d'automne qui procuraient au moindre espace de peau découverte un ruisseau de frissons. Voilà, le climat était l'une des rares choses qui ne l'importunaient pas. Après, presque dix-sept années d'existences, elle s'était finalement habitué aux températures instables de la région et aux crépitements fréquents de la pluie qui rafraîchissaient l'air. Cet après-midi, peu d'heures avant le coucher du soleil, alors que le gardien n'empêchait pas encore aux étudiants de rentrer ou sortir des murs de l'établissement, Roxanne, debout et appuyé de son épaule à la porte d'entrée, observait le ciel orangé, parsemé d'autant de cirrus qu'ils en troublaient la couleur. L'astre solaire était invisible, caché entre les branches des arbres qui occupaient la plus grande partie du parc de l'école mais le rouge poudreux de son couché occupait l'essentiel du spectacle naturel. Peu était les étudiants qui étaient restés dehors, à cette heure, pour jouir jusqu'au dernier rayon bienfaiteur et nombreux étaient ceux qui continuaient à lui passer à côté pour entrer dans l'école et peut-être aller se détendre à la bibliothèque, pour les plus chanceux ou suivre le dernier cours de chimie, comme elle. D'un coup de reins, Roxanne se hissa sur ses jambes, droit et en descendant les marches qui lui faisaient face, s'approcha de la fontaine qui occupait le centre de la cour. Elle passa une main sur la structure face à lui et suivi les lignes d'une des statues qui la surplombait. Elle était froide. Elle s'éclaircit la voix que la brise avait fait sécher, humidifia ses lèvres et se mit à examiner les alentours comme pour apercevoir quelqu'un de familier. La journée avait été bien trop calme à son goût. Elle se regarda les mains et commença à jouer avec la bague d'argent qu'elle portait sur son indexe gauche, comme si elle venait à peine de se rappeler son existence. Elle le faisait toujours. C'était presque devenu un vice. « Roxanne, je sais que tu n'es pas particulièrement maligne mais, habituellement, lorsque la cloche retentis cela signifie que le cour va commencer. » Mesquine, la voix qui s'élevait dans les airs, n'était que trop familière aux oreilles de la jeune fille. C'était sa jumelle, Hollie, qui près de la grande porte en chêne l'attendait sans même plus prendre la peine de cacher son air agacé. Depuis quelques semaines leur rapport s'était considérablement détérioré sans que Roxanne ne sache exactement l'origine de cette dégénérescente.  Il fallait bien avouer qu'aucune des deux adolescente n'avait fait l'effort d'aller de son propre chef vers l'autre pour remettre les choses en place et , au contraire, se contenter plutôt d'attendre que ce soit la seconde à faire le premier par. Ego oblige. Toutefois cette stratégie ne semblait pas porter ses fruits et, au contraire, la rancœur semblait s’ancrer plus en profondeur chaque jour qui passait. « Comme tu veux.  »  Fut tout ce qu'elle souffla entre ses lèvres rose tout en l’ignorant superbement. Hollie n'était après tout pas là pour surveiller les faits des gestes de sa jumelle, elle décida donc de lui laisser faire ce que bon lui semblerait même si cela incluait se mettre dans l’embarras ou  en danger. Évidemment, la première option était favorisé. « A-A-Alf-fie Pe-pe-peterson, C'est bi-bientôt- » Son visage glissa lentement vers le grillage où elle percevait l'écho de son qu'elle n'arrivait pas encore à identifier. Poussé par la même curiosité qui l'obligeait à faire que trop souvent des erreurs elle s'en approcha avec une discrétion nouvelle. « Kenny, c'est toujours un plaisir de te voir » Soufflât le second garçon, mauvais. « Je remarque que ton bégaiement s'améliore nettement. Tu arrives en-en-enfin à prononcer mon nom de famille avant que la cloche du matin ne sonne. » Le jeune américain se fit bousculer par une série de quatre étudiants alors qu'il levait vers Alfie un doigt bien choisis de son anatomie. Quel bon garçon ce Kenny, pensa le brun. Pas très grand, mince, les joues roses et tellement myope qu'il fleurerait avec la cécité, c'était le martyre idéal. Sa valeur était d'autant plus grande qu'avant qu'il puisse articuler chaque syllabe d'une insulte, vous aviez le temps de vous moquer de lui encore une bonne dizaine de fois. Aujourd'hui Alfie ne pût entendre qu'un « v-va t'faire, c-c-connard ! » amorti par les quinze centimètres de bois de la porte qui se ferma derrière lui. Il n'adressa pas un seul regard à Roxanne lorsqu'il passa près d'elle mais, comme il ne le faisait jamais elle ne s'en formalisa pas. Alphonse, dit Alfie, Peterson était l'un de ses camarades. Bien qu'ils étaient dans l'exacte même classe le garçon était de presque deux ans son aîné ce qui laissait sous entendre qu'il avait redoublé au moins à une reprise. De ce fait il avait ce petit quelque chose, plus mature, plus robuste qui manquait aux autres garçons qui l'entourait. Jamais la jeune fille n'aurait cependant avoué le penchant qu'elle vouait en secret pour empoté, la gène l'aurait certainement tué sur place si cela avait été le cas. C'est tout du moins ce-donc elle était formellement convaincu. « Alors, mec, on t'a cherché durant toute la pause... » L'adolescent demanda une cigarette au garçon à sa droite, ignorant intentionnellement ce que les autres racontaient. Roxanne s'était mêlé astucieusement au groupe qui ne faisait pas réellement attention à sa présence. Ou étaient-ils plutôt tellement habitué à la voir mettre son nez partout ?  « Ce n'est pas ce qui m'a semblé Kyle, lorsque je t'ai vu en train d'essayer de manger le visage de la petite nouvelle. » Les deux adolescent se jetèrent un regard complice avant que le prénommé Kyle ne s'esclaffait en un rire sincère. Il n'y avait qu'Alfie pour pouvoir lui parler ainsi, après tout, ils se connaissaient depuis toujours. Le frère qu'il n'avait jamais eu. Le plus jeune prit une grande inspiration sur sa clope. Ces papilles gustatives émettaient un long gémissement de joie et se laissaient glisser en un long orgasme qui atteint le précipice avec les ultimes notes du précieux objet. Il faut bien jouir de chaque particule de goudron qui finit dans nos poumons, non ? Un nuage de fumée translucide les enveloppaient maintenant. « C'est bientôt l'heure du cour de biologie. »  Fit-il remarquer. « Cela dérange l'un d'entre vous d'enfreindre le règlement ?» Question rhétorique, il connaissait déjà la réponse naturellement.



« J'te conseille de te calmer, Blanche Neige. » Lança un garçon plus âgé qu'eux d'au moins trois ans. L'alcool ayant déjà bien entamé ses facultés cognitives et ses inhibitions, Aflie lança un regard septique au groupe et éclata d'un rire gras. « Vraiment ? Sinon quoi ? Simplet va aller se plaindre chez Grincheux ? » C'était la remarque de trop. Le jeune homme de haute stature se rua vers l'adolescent et lui asséna un coup de poing violent en plein dans la mâchoire. Qui aurait pu penser que cette soirée aller finir ainsi ? Quelques heures plus tôt seulement, la jolie troupe dansait, inoffensive, sur la piste. Comme à son habitude Alfie avait convaincu, sans trop de mal il fallait tout de même l'avouer, ses camarades de passer une soirée agréable. Après tout, c'était lundi et quelle meilleure manière de commencer la semaine qu'avec un peu d'alcool et des filles ? Pourtant, les ennuis ne traînaient jamais loin de l'européen. Il avait surtout des bien piètres manières pour s'exprimer auprès des autochtones américain ou alors une malchance qui n'avait pas d'égale. Les jeunes présents dans la pièce c'étaient amassés autour du couple qui se battait. Apparemment les Romains n'ont jamais vu aussi juste que lorsqu'ils ont construit le Colisée. La violence, l'odeur âpre et acide du sang et de la sueur, ça plaît beaucoup à l'espèce humaine. Chaque groupe restait en retrait sans oublier néanmoins de surveiller leur australopithèque sur-le-champ de bataille. Un sourire satisfait tordait le visage de l'un d'eux lorsque Alfie enfonçait son genou dans le ventre de son adversaire, le faisant tomber à la renverse. Celui-ci ne durant pas longtemps puisque le jeune homme se reprit très vite (trop vite ?) et bondis pour se jeter sur l'étudiant. C'était pour mieux abattre son poing contre la tempe du reporter, qui une nouvelle fois n'arriva pas à l'éviter et fut frappé de pleins fouets par le membre lourd. « Ne me dis pas que t'a déjà ton compte, tu ne vaux pas mieux qu'une gonzesse. » Étonné par ce soudain geste, Alfie resta penché vers l'arrière, en retrait, tout en scrutant minutieusement l'individu qui lui fait toujours face. De la sueur perlait le long de son front blanc et il se léchait inlassablement les lèvres, le regard fou. « A ce propos, peut-être que j'pourrais prendre la tienne. » Fit-il tout en indiquant de la tête une jeune fille à la longue chevelure corbeau qui regardait la danse dangereuse des adolescents sont visage décomposé par l'anxiété. « Ça devrait lui plaire d'avoir un vrai homme à ta salope. »  Lentement il repliait le membre sur lui-même provoquant un craquement sec alors qu'un hoquet de douleur échappe de la bouche de l'idiot. Par contre, la tête d'Alfie, sous l'élancement, commençait à devenir lourde et le temps ne l'aidait pas se sentir mieux. Alors qu'il allait relâcher l'homme sous son emprise, sa colère calmée et fatigué par ce jeu malsain, on le frappait dans le genou qui le fit basculer en arrière, manquant de tombant de pleins fouets contre le sol froid. Un coup, puis un autre, un pied frôla une oreille tandis qu'un nouveau poing s'abattait sur une tempe. Son compagnon de jeu ne semblait pas en meilleure forme, apparemment, son nez était cassé. Les mouvements fluides des opposants rendaient le combat particulièrement ardu à suivre, surtout pour les amis du plus jeune qui, tout en se bousculant entre-eux, ne savaient s'ils devaient intervenir ou non. Alfie se ruât à son tour sur son adversaire et passa son bras sur le côté pour toucher son épaule. Contrairement à ce qu'il escomptait, celui-ci ne perdit pas connaissance. Mais il était tombé à genou. « Tu vas me payer ça, enfoiré !» Une douleur lancinante parcourait l'espace supérieur du crâne de l'orphelin et un liquide pourpre commençait déjà à brouillé sa vue. Le plus sage aurait été, sans l'ombre d'un doute de prendre Roxanne par la main, cette merveilleuse, douce et délicate main qui ne demandait qu'un peu d'attention et de partir. Mais sous le claquement de l'insulte, Alfie n'était alors qu'une boule de nerfs prête à implosé aux moindres frottements. De la paume il fit reculer subtilement sa ravissante nymphe derrière lui, la dominant de tout son long et ne lui offrit que la vue de son dos tendu sous la douleur.  « Petite leçon qui devrait t'être utile dans le futur, abruti. On ne provoque pas quelqu'un de plus fort que sois et on ne manque pas de respect à une femme. » D'un geste vif il se saisit du bras du plus âgé, le tordant vers l'arrière d'un mouvement brusque, sans ciller et ajouta. « Particulièrement quand il s'agit d'une personne que j'apprécie. » Le sourire qu'il lui adressa à ce moment-la lui retourna l'estomac, lui faisant monter la bile à la gorge et un cran d'arrêt apparu soudainement dans sa main droite. Un brouhaha incompréhensible prit alors la pièce à la gorge. « Alphonse » Cria une voix féminine trop près à son goût. « Fait attention ! » Le jeune homme évita de justesse la lame aiguisé qui frôla son blouson en cuir. Certains se ruaient vers la sortie, tandis que d'autres venaient en aide à leurs amis. Un assaillant fut jeté contre un mur, le front en sang, tandis que deux autres réussirent à arracher un tuyau de canalisations et commencèrent à l'utiliser pour frapper leurs victime. A l'improviste, une voix immense et caverneuse domina toute la pièce. « Quelqu'un a appelé les flics ! Cassez-vous ! »  Alfie fit un effort monstre pour se redresser. Sa jambe n'était peut-être pas cassée mais, sa cuisse commençait à prendre des teintes dangereusement violine et son volume avait pratiquement doublé. Impossible de prendre la fuite dans ces conditions. « Appuie toi sur moi, je vais te sortir d'ici. » Le haut de ses cuisses le pliais au martyr tandis qu'il fléchait les genoux pour se retourner. De hautes instances ne semblèrent pas touché par sa douleur puisque, à peine eût-il fini la manœuvre que le bas de son corps lâcha sous la tension. Heureusement un bras gracile se faufila dans le bas de son dos pour le soutenir. Directive, la voix s'éleva dans les airs une seconde fois. « Ne te gêne pas, je suis plus solide que j'en ai l'air. »  Cette remarque arracha un sourire au jeune homme alors qu'il jetait un coup d'oeil vers la porte d'entrée, espérant qu'aucun policier ne rapplique pour le moment. Roxanne, sa jeune camarade de classe, ils allaient au lycée ensemble, l'aidait précautionneusement à se diriger vers sa voiture qui se trouvait dans une ruelle accolé à la rue principale. Arrivé alors qu'il disparaissait de l'établissement scolaire elle avait finalement décidé de suivre le joyeux groupe dans leur expédition clandestine faisant fi des réprobations de ses amis voulant être certaine que le jeune homme n'allait pas faire une nouvelle fois preuve de témérité. Elle avait clairement eu raison, décidément, il ne changerait jamais. Debout au milieu de la route désert, leur corps pressé l'un contre l'autre, Alfie la remercia intérieurement de s'être élevé contre l'avis des autres et les avoir suivis tandis qu'elle se questionnait sur la santé mentale de l'énergumène contre elle. Elle tut cependant cette pensée, hors de question qu'il le sache, il sinon de nouveau lui poser problème. « Tu n'aurais pas dû venir, Roxie. » Soufflât-il étrangement doucement, comme s'il souhaitait n'être entendu par personne d'autre. « Tu vas prendre du retards dans tes cours de biologie, c'est intolérable pour toi... »  Le rire cristallin de la demoiselle s'éleva dans les air en une harmonieuse mélodie alors qu'ils approchaient d'un petit véhicule de couleur blanche. La carrosserie ne semblait pas toute neuve, l'auto-radio était capricieux et fonctionner uniquement lorsqu'il en avait envie mais, elle fonctionnait correctement et Roxanne n'en demandait pas plus à une voiture. « C'est ainsi que tu remercies la 'jeune personne que tu apprécies' et qui vient de te sauver la vie ?  » Répondit-elle simplement, en un souffle avant d'ajouter malicieusement. « Aurais-je dû te laisser là-bas pour te regarder ramper vers l'extérieur ? » La pluie battait fort contre le front ivoirin de la jeune fille, collant ses cheveux auburn contre ses tempes, troublant sa vu. Les lourdes cordes d'eau réprimandaient Alfie pour sa conduite dès plus déplacé alors qu'un nouveau gémissement traversa ses lèvres rosâtre. La douleur était cinglante. Son front, ouvert à vif, le brûlait atrocement malgré la traînée fraîche qui glissait le long de ses formes sculptural, nettoyant dans son passage la plaie du sang qui s'épanchait. Les gouttes perlaient mutines et lourdes contres les corps présents et offerts. Il était si rare pour elles de trouver par ce temps des individus qui voulaient encore jouer avec elles et ses lubies glaciales. Le vent aussi, jaloux de ne pas avoir été invité à la fête, commençait à les rejoindre en souffle discret. Ils restèrent un moment sans bouger, profitant de la chaleur corporel de l'autre.  « Le sarcasme ne te sied pas Rox. » Soufflât-il entre deux gémissements avant que son regard ne se glisse vers la droite, une anatomie précise de l'adolescente mise en avant. « Au moins la vue n'est pas désagréable à défaut d'obtenir un peu sympathie. » Intrigué, Roxanne suivi l'axe que ses iris fixaient pour remarquer que c'était son décolleté. Dépité, elle hésita un instant, peut-être devait-elle le lâcher et le laisser là, il ne méritait pas mieux. Heureusement, il avait ce sourire qui faisait tout oublier, le voyou. « Tu n'es qu'un sombre crétin Alfie. » Comme toujours, il ignora sa remarque. Leurs doigts se mêlèrent étroitement alors qu'il permettait à son coeur de retrouver sa cadence normal, délicieusement rêveur. Un dernier coup d'oeil à sa droite; une chevelure brune qui flamboyait comme la terre au soleil, une peau si laiteuse qu'elle en paraissait transparente et un regard émeraude où en ruisselait la mélancolie. Roxanne était vraiment mignonne en réalité, il ne l'avait jamais remarqué jusqu'à aujourd'hui.



 
❖ ❖ ❖
YOU CAN GET ADDICTED TO A CERTAIN KIND OF SADNESS.
LIKE RESIGNATION TO THE END.
gotye, somebody that i used to know


Le ciel obscure était brodé de mille perles. La nuit était particulièrement chaude pour le mois de juin et une moite pesanteur planait dans l'air. Ses cheveux auburn collaient à ses tempes alors elle les avait relevés en un chignon assez lâche qui bougeait au rythme de ses pas. Sa petite robe en coton vert pâle était si courte qu'elle flirtait avec les limites de l'indécence mais, puisqu'elle se retrouvait seule à la maison avec sa soeur jumelle elle n'y prêta pas une grande attention. Comme à son habitude c'est sans frapper qu'elle pénétra dans la chambre d'Hollie, pièce accolé à la sienne. Cette dernière était tranquillement prélassée dans son lit, calé contre deux moelleux coussin de couleurs pastel, avec le dernier best seller de l'année dans les mains. The Da Vinci Code de Dan Brown. Depuis qu'il était sorti en avril dernier tout le monde l'avait lu ou au moins, avait déjà essayé de le faire. Apparemment sa soeur était à un autre stade puisqu'elle avait déjà entamé une bonne partie du roman, du reste, elle s'approchait dangereusement de la fin. Un grognement lui parvint de la couche alors que la pièce était plongée dans une lumière blafarde, l'unique source de clarté résident en une lampe de chevet en céramique blanche. Roxanne possédait sa copie conforme dans sa propre chambre, tel un vestige de l'époque où les deux jeunes filles s'adoraient au-delà des mots. « Tu n'aurais pas vu mes boucles d'oreilles ? » Demandait l'intruse pas le moins du monde découragé par la mine renfrogné que lui lançait sa jumelle par-dessus son ouvrage. Elle poussait même l'audace jusqu'à déambuler distraitement dans la pièce en déposant ses prunelles curieuses sur toutes les frivolités qui trônaient sur le bureau de chêne près de la fenêtre ouverte. Une légère brise s'était levé et enveloppait la pièce dans une nouvelle quiétude. La caresse du vent contre son front était délicieusement agréable. « Tu sais combien je déteste que tu rentres dans ma chambre sans y être invitée Roxanne. » Lui répondit Hollie sans lui adresser un regard. « Et ta question est un peu vague, ce n'est comme si tu avais qu'une seule paire de boucles d'oreilles. D'ailleurs, ce n'est pas mon problème si tu es incapable de prendre soin de tes affaires. » Cela faisait des mois maintenant que la rancune s'était installé entre les deux jeunes filles tel le plus dangereux des poisons. Il sinuait dans leurs veines, se nourrissait des ressentiments qu'elles éprouvaient l'une pour l'autre, exacerbait leurs sensations d'incompréhension et d'abandon. Après tout si elles s'aimaient autant qu'elles le disaient, les choses ce serait remis en place naturellement. C'est en tout cas ce que chacune prônait de son côté. Telle des enfants capricieuses. L'une était devenue une traîtresse en trompant un pacte silencieux que toutes les meilleures amies se faisaient, on ne convoite point le même objet de désirs. L'autre en ce murant dans le silence et cette froideur apparente l'avait lâchement abandonnée au moment exacte où elle désirait le plus avoir sa compagnie. Plus le temps passaient et plus la rancœur embuée leurs cœurs fertiles aux excès. Elles taisaient néanmoins leurs émotions dans un océan de silence. La jeunesse s'accommodait facilement d'une doucereuse vanité. « Je parle de celles qui s'accordent si bien avec le collier en perle de maman. Je les portais dimanche dernier, tu es certaine de ne pas les avoirs vus ? » Ajoutait-elle en une accusation à peine voilé par le ton aimable de sa voix. Si c'était cette dernière qui les avaient empruntés sans lui demander au préalable son autorisation elle lui offrait un moyen de les lui rendre sans pour autant qu'un scandale n'éclate dans la maison. Elles étaient acclimatées à ce type de chantage, la force de l'habitude en quelque sorte. Hollie ne quitta donc pas sa page des yeux même si elle relisait pour la quatrième fois la même phrase. Se concentrer était une tâche quasiment impossible lorsque Roxanne était près d'elle, comme si chacune des plus petites particules de son être rejetaient celles de l'autre avec férocité. Par chance d'ici moins de trois mois elle serait libérée de sa présence puisqu'elle s'envolerait pour l'Europe poursuivre son rêve. Hollie était la plus ambitieuse des filles Macrae sans l'ombre d'une hésitation. Elle nourrissait le désir de devenir un jour un grand chirurgien et Londre portait pour le moment tous ses rêves en son sein. Roxanne était de son côté bien plus discrète et souhaitait simplement devenir institutrice. Toutefois, et assez paradoxalement d'ailleurs, Roxie pouvait s'avérer être plus vicieuse que sa soeur lorsque ses intérêts étaient en jeux. « Pourquoi aurais-tu besoin des perles de maman ? » Fut tout ce qu'elle put souffler alors qu'elle se résignait à ne pas finir sa lecture, bien que passionnant dans l'immédiat. Elle pinça l'arrête de son nez entre son pouce et son indexe alors qu'elle voyait sa jumelle ouvrir l'un des tiroirs de sa commode. Dieu ce qu'elle pouvait détester lorsqu'elle touchait à ses affaires. « Pour aller avec ma robe évidemment. Pour le bal de fin d'année, tu sais, dans une semaine. Juste après notre remise de diplôme. » Ses intonations faussement mièvre témoignait de l'estime assez basse qu'elle accordait à sa jumelle. Dans un geste particulièrement ample elle déployât la tenue de satin qu'elle tenait à son bras. Une longue robe noire dont le décolleté dévoilerait certainement la naissance de ses seins et qui mettrait par l'originalité de la coupe en avant la chute de ses reins. Roxanne avait dans l'idée de marier sa tenue avec une paire d'escarpin argenté qu'elle avait acheté quelques jours plus tôt dans une boutique en ville. Rien de très extravagant mais, assez de petits détails pour rendre l'ensemble irrésistible. Elle était ceci-dit étonnée que sa soeur avait pu oublier une date si importante de leurs fins de terminal, il lui semblait même avoir entendu parler d'un certain garçon d'une classe voisine qui l'avait invité mais, elle n'était pas allée vérifier cette information à la source. Après tout pour ce qu'elles se disaient il était parfois préférable de se taire. « J'imagine que c'est Alfie ton cavalier pour la soirée ? » S'enquérissait-elle les dents serrées avec des intonations pleines de venins. Les yeux de Roxanne glissaient souvent vers la gauche pour juger des réactions de sa compagne d'infortune. Elle voulait la terrasser, littéralement. Qu'elle ressente un accablement qui n'ait d'égale que le cumul de mois et mois de souffrance. Qu'elle côtoie sa réalité. Les lèvres humides, sa langue claqua contre son palet dans un son typique. « Absolument. Cela te gêne-t-il tant que qu'il m' accompagne ? » S'enquit-elle, faussement concerné. Une nouvelle fois Hollie secoua la tête de droite à gauche, de gauche à droite. Sachant pourtant parfaitement que sa jumelle connaissait depuis le temps la vérité sur ses sentiments. Mais on ne parlait pas de ce que l'on ressentait, pas chez elles en tout cas. « Comment trouves-tu ma tenue ? Je l'ai acheté à la friperie au coin de oakfield street et tempe avenue. » Une pointe de fierté, un sourire joyeux sur les lèvres, elle plaça sa découverte devant elle comme pour permettre à sa jumelle de mieux juger de l'effet que cela donnera une fois qu'elle se sera glissée à l'intérieur. La douceur du tissu sous ses doigts la ravissait. L'air critique, toujours allongé sur son lit, Hollie scrutait sommairement le vêtement sans lui trouver ni de franche qualité ni beaucoup de défaut. Il lui apparaissait assez banal mais adéquate à la morphologie de sa jumelle qui différait légèrement de la sienne. Toutefois, les lèvres pincées, une lueur mauvaise au fond de ses prunelles elle répondit avec la première méchanceté qui lui vint: « Tu vas avoir l'air boudiné là-dedans. » Sans un mot de plus elle attrapa son roman et replongea dans sa lecture fermement décidée à terminer son chapitre tout en ignorant la réponse cinglante que lui offrit sa jumelle.



Dernière édition par Roxanne Witter le Lun 23 Sep - 11:35, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: FLY ME TO THE MOON. (rw)    FLY ME TO THE MOON. (rw) EmptyMar 13 Aoû - 17:01


 
❖ ❖ ❖
WITH EVERY SMALL DISASTER I'LL LET THE WATER STILL,
TAKE ME AWAY TO SOME PLACE REAL
gabrielle aplin, home


Les ondes vocales typiquement rauque de Bruce Springsteen, dit le Boss, envahir petit à petit la cabine de son pick-up dodge ram. C'était une imposante automobile bleu de Prusse, quoiqu'un peu rouillé, couleur qui seyait extrêmement bien au conducteur. La coutume associe souvent cette teinte au calme, à la paix et à l'eau. Pourtant, cette dernière n'était rien de cela, au contraire. Le plus imprévisible, voire dangereux, des quatre éléments. Rien n'est capable de l'arrêter quand elle se déchaîne. L'eau est un chemin vers l'infini, symbolique de la passion, de l'imaginaire et l'aventure. Les conquêtes maritimes, les voyages au bout du monde, vers l'inconnu. Les plus grands rêveurs ont surplombé, essayé en vain de dominer cette dame rebelle, l'ont aimé davantage qu'aucune femme de chair. Même si Alfie n'était pas de cela, il ne l'admirait pas moins pour autant. Ses vieilles Rayban aviator sur le nez, le garçon faisait glisser habillement le volant entre ses mains. La tête haute-perchée, le regard au loin, il appréciait particulièrement la quiétude que ce moment lui procurait. Dans son esprit tout était délicieusement calme et il se complaisait dans cette sensation. Sa vie semblait être perpétuellement accroché qu'à un fil, prête à basculer dans le vide à n'importe quel moment, alors ces instants étaient d'autant plus précieux qu'ils étaient si rare. La voiture longeait à présent la plage où l'air marin s'engouffrait par les fenêtres ouvertes. C'était décidément la chose la plus agréable que l'homme connaissait, il en était certain. Le parfum subtil de l'iode, un bouquet floral, végétale et l'odeur si particulière du plancton, de l'humus. Ces effluves marins d'une indicible délicatesse. Toutes ces fragrances, tous ces goûts, ravissaient Alfie. Il rangeât donc son véhicule sur le bas côté et se penchât vers sa partenaire.  « Hey, chérie, réveille-toi, on va faire un tour. » Murmura-t-il doucement aux oreilles de la jeune femme endormie à sa droite. Il caressa brièvement la base de son cou avant de sortir hors du véhicule, claquant la portière derrière lui. Émergeant peu à peu, le visage crispé, elle lança un regard méfiant à son compagnon de route mais, le suivi néanmoins. Il avait un don pour l'importuner, c'était sans l'ombre d'un doute son domaine de prédilection. L'esprit encore embrumé dû à son réveille brutal, elle se glissa hors du véhicule et murmura d'une voix anormalement grave. « Tu es réellement horripilant parfois. Si tu n'avais pas envie de conduire, il fallait simplement me le dire au lieu de nous mettre encore plus en retard que l'on est déjà. Hého ! Tu pourrais, au moins, avoir la délicatesse de faire semblant de m'écouter, non ? » Celui-ci se retourna, une expression de grandes satisfactions plaquée au visage et dit. « Évidemment, je pourrais, mais où serait la distraction dans ce cas-là ? »  Il ignora la réponse cinglante qu'elle lui offrit, semblait-il, de bon coeur et lui fit signe de le suivre. Leurs pas les guidèrent vers la plage et ils restèrent un moment immobiles pour savourer le spectacle qu'offrait cette étendue majestueuse d'eau qui perçait l'horizon. Elle était d'un bleu profond, vif, plein de caractère, qui ne pouvait que captiver l'attention de ses observateurs. La façon dont les vagues s'écrasaient contre le rivage, destructrices, était fascinante. Au large, l'océan, tout émoustillé, semblait anticiper l'imminente baignade et se préparait à accueillir le couple. Subitement une bourrasque violente s'abattit sur eux. Le vent était si fort, si puissant, que pendant quelque seconde Roxanne eu l'impression de s'envoler avec lui. Puis plus rien, le coin était redevenu passible, comme si ce qu'il s'était passé n'avait été qu'un rêve éveillé. Chacun lança à l'autre un regard septique avant d'éclater d'un rire commun. Emporté par cette inattendue mais, tant espéré bonne humeur, l'homme se glissa, taquin, au côté de sa belle, qui semblait se délecter de l'air pur qu'offrait le rivage et d'un coup de main habile lui déroba son appareil photo. D'abord, pantoise, elle le regarda s'éloigner, avant de partir à sa poursuite. « Je n'ai pas envie de jouer Alfie, rend le-moi immédiatement ! »  Le dit Alphonse ne semblait pourtant pas de cet avis et ne faisait qu'afficher un air détestablement fier tout en balançant l'objet de ses désirs devant elle. S'en suivi une folle course poursuite sur la plage, zigzagant, s'entrechoquant, lancent à son adversaire les projectiles qu'ils arrivaient à attraper au vol. Toutefois, l'allégresse de son partenaire s'avéra contagieuse et la brunette se surprit à apprécier le jeu. Leurs pieds frôlaient à présent le liquide turquoise. Malgré leurs différents, ils semblaient pleinement savourer ces quelques minutes d'éternités, jouant malicieusement avec les ondes. Une quantité non négligeable d'eau s'affalât inopinément sur le flanc gauche de l'européen. « Nom de dieu ! » s'insurgeât-il en se tournant à moitié vers l'élément perturbateur, indéniablement féminin. « Si c'est la guerre que tu veux.... » Comme seule réponse il ne reçu qu'un ricanement, mélange de fierté et provocation, ce qui lui fit froncer les sourcils. D'une démarche assurée il s'avança donc, comme prêt à lui sauter dessus, le regard fou. Malgré tout, elle restait impassible attendant l'attaque qui se faisait toujours plus imminente. Le jeu s'amorça réellement quand d'une enjambée Alfie bondit en sa direction et qu'elle se déroba, lui échappent de peu. Le ballet ne se termina que lorsque les deux parties s'écroulaient d'un même mouvement dans l'eau bercée par leurs éclats des rires enjoués. Les flots s'écrasaient durement contre eux, répandent le liquide salé sur leurs corps chauffées par le soleil. La lumière miroitait sur l'eau claire, se faisait aspirait par celle-ci et entama une langoureuse danse. Les vagues, mutines, s'échouaient sur le rivage avec à chaque fois un plus de force. Alfie s'hissa sur ses pieds et intima à la jeune femme de ne pas faire un seul mouvement ou il lâcherait l'appareil à l'eau. Visiblement inquiète, elle obtempéra. Il commença alors à faire la chose qui lui semblait la plus indiquée, des photographies. Il aurait fallu être stupide pour ne pas profiter de la magie de l'instant. Elle était si sublime. Tandis qu'il déposait son regard d'ébène sur la fluette jeune femme, un sentiment qui lui était jusqu'à lors inconnu s'infiltra progressivement en lui. Une émotion qu'il ne se crut jamais plus capable d'éprouver ou, tout du moins, pas en être aussi affecté. À cet instant précis une inexplicable bouffée d'espoir lui tordait les entrailles, sinuait dans ses veines telle la plus pure et dangereuse des drogues. On peut ne pas admettre, par fierté ou peur, d'avoir trouvé l'objet de notre bonheur. Il pensait ne plus y croire. Malgré tout, cette chaude journée d'été, sur cette plage de Long Island , Alfie se rendit compte que cette félicitée dont il aspirait tant se trouver peut-être là, devant lui. Et que, même s'il se trompait, ce n'était pas si grave, du moment qu'il pouvait l'avoir à ses côtés. Cette magnifique jeune femme avait peut-être déjà irrémédiablement changé le cour de son existence. Malgré toute sa bonne volonté et dieu seul sait qu'il en avait, une longue chevelure doré ne cessait de hanter son esprit. « Tu as fini avec ces idioties ? On peut y aller ? » Avait soufflé des intonations typiquement féminines, à qui il s'empressa de répondre. « Que vous être autoritaire mademoiselle. Tenez, je vous remets ceci. » Il l'aida à se relever et déposa entre ses mains humides le précieux objet. Elle lui offrit un sourire grimaçant, clairement ironique. Son être semblait imbibé d'eau et c'est avec une certaine difficulté qu'elle se déplaçait entre les ondes pour rejoindre la côte. Ses pieds s’enfonçait dans ma moiteur du sable, Roxanne faillit d'ailleurs perdre sa chaussure droite qui, par fortune, était enlacé assez solidement autour de son pied. Cela aurait été gênant  d'aller rendre visite à la famille de son compagnons pieds nus, bien que l’état dans lequel elle se trouvait actuellement l'était tout autant.  Lorsqu'elle arriva sur le rivage, avec la précieuse aide d'Alfie, elle retira ses converse dans un soupire de soulagement et essora ses chaussette jaune gorgé du liquide salé. Il ne fallait pas rêver, elle ne pourra pas les remettre de la journée. Même si par miracle elles sécheraient durant le voyage, elles serraient bien trop rigide et irritante pour qu'elle puisse les porter. « Je vais t'aider. » Dit Alfie tandis qu'il posait un genoux à terre devant elle. Roxanne lui tendis sa chaussure droite alors qu'elle retirait son haut couleur de suif, le faisant glisser par dessus sa tête. Elle n'avait que faire maintenant de l'état de ses cheveux, tout aussi trempé que le reste de son corps et puisqu'ils étaient vraisemblablement seuls sur la plage la pudeur n'avait plus aucune raison d'être. Et quand bien même, quelle était la différence entre un soutien gorge et un maillot de bain si ce n’était la matière du tissu ?  Le jambe toujours en l'air pour qu'Alfie l'aide à retirer le dernier rempart qui empêchait à son pied de sécher à l'air libre, elle commençait à gondoler d'avant en arrière en perdant petit à petit son équilibre. Roxanne lui lançait son regard le plus septique tandis que son petit ami n'esquissait pas l'ombre d'un mouvement dans sa direction. Toujours dans la même position, sa main plongée dans  la poche arrière de son blue jeans, il la fixait le regard plein de malice. Quelque peu agacé, la jeune fille décida de poser son fardeau à terre, la posture n'était pas des plus agréables et les lèvres pincer elle amorça sa descente vers sa cheville pour exécuter le travail qu'Alfie semblait avoir dédaigné avant que ce dernier ne l'arrête. Un écrin de velours dans la main, l'image se fit soudainement plus précise aux yeux de la jeune américaine de vingt-ans. A court de souffle, elle restait immobile, inerte, incapable de formé une pensé cohérente. « Roxanne. » Finit-il par dire alors que cette dernière, les yeux fixé dans le vide, n'arrivait pas à sortit de sa léthargie. « Je sais qu'il va nous falloir du temps et du courage pour que l'on arrive un jour à pleinement profiter de l'éventualité d'un nous, dans tout ce que ce pronom signifie et inclus. Mais je veux être là pour toi, que tu te sentes libre d'être toi-même, sans barrière ni contraire. J'ai besoin de toi. Je ne sais pas exactement pourquoi mais, je me doute que cela à un lien avec tous les  sentiments que tu provoque en moi alors, j'ai besoin de toi à mes côtés. » Déclara-t-il alors qu'il l'observait de l'azur de ses yeux. « Et tu veux que je te dise ? Tu as également besoins de moi, ai-je tord ? Pour te soutenir, même si l'on se bat en permanence et que l'on ne s'entend pas toujours. Tu as besoin de quelqu'un pour t'aider à te relever lorsque tu tombes, quelqu'un qui t'aide à soigner tes blessures et vois-tu, j'aimerais vraiment être cette personne. Épouse moi. » Il y avait en elle quelque chose d'étrange, une indéniable capacité de résistance qui avait  certainement un lien avec sa nature différente, une mutation génétique qui la rendait la plupart du temps physiquement insensible et inébranlable face à la douleur. Elle supportait depuis qu'elle été né. Elle supportait la douleur ou la peur, elle savait la nier. Elle supportait l'absence d'un quelconque point de référence qui la guidait. Comme réaction elle se laissait être la victime de n'importe quelle tempête qui voulait l'écraser contre des rochers, comme un jouet brisé. Et dans le fond sa tendance à vivre en se consumant petit à petit ce n'était pas une destruction mais, plutôt un vaccin. Rien d'autre sinon la forme blindée, inoffensive, plus faible, d'une maladie violente. Ainsi Roxanne s'infectait, elle s'empoisonnait le sang, les yeux et les pensées, pour ne pas imploser. Pour ne pas arriver à ce point sans retour, qu'elle voyait s'approcher d'elle chaque jour un peu plus, lumineux et brûlant, quasiment capable de l'effleurer à présent. Le rejet. « C'est si soudain Alfie, je ne sais pas quoi dire. Depuis quand as-tu prévu de me faire ta demande ? Tu es sérieux au moins ? »  Sa voix fluette s’élevait dans les airs d'un ton abasourdi alors qu'elle prenait finalement conscience de ce qui venait de se dérouler devant ses yeux ébahi. Malgré l'absurdité de sa réaction, qu'elle savait enfantine, elle avait des difficulté à mettre un semblant d'ordre dans ses sensations et c'est le cœur lourd qu'elle regardait son futur peut-être fiancé ce mettre sur ses pieds. Il lui attrapa la main gauche et glissa à son annulaire une bague d'or blanc sertie d'un discret mais gracieux solitaire. Le bijoux lui brûlait la peau pourtant elle n'était pas certaine que la sensation était désagréable ou non. « Tu ne peux pas simplement dire oui, comme les filles normales ? » ajoutait-il rhétoriquement un sourire taquin tordant ses traits harmonieux.



 
❖ ❖ ❖
PENSER QUE LA VIE HUMAINE NE PEUT ETRE RÉGIE QUE PAR LA RAISON,
C'EST NIER LA POSSIBILITÉ MÊME DE LA VIVRE.
into the wild


« Comment peux-tu me faire cela ? Hm ? » Croassa sa petite amie alors que ses poings se serraient progressivement autour du volant de son véhicule et que les jointures de ses doigts blanchirent sous la pression. « Ce n'est plus possible Alphonse, on ne peut pas continuer ce petit jeu. » Lorsqu'elle l'appelait par son prénom complet, c'était rarement un bon signe. Les personnes faibles se cachent souvent derrière un masque. Une fine pellicule d'indécence, d'impudence et d'audace recouvrent parfois chaque partie de leurs corps. Elles deviennent de grand rochers tellement robuste et imposant, de telles masses, que rien ne semble capable de pourvoir, ô grand jamais, les faire s'écrouler. C'était probablement très stupide de se bercer de l'illusion qu'ils étaient des personnes expérimentés et beaucoup plus fortes ou puissances. Puisque ce n'était pas le cas. Malheureusement, tout le monde n'a pas la capacité de regarder dans un miroir et de se voir tel qu'il est réellement. Parfois, c'est plus facile de transfigurer la réalité. Même si, au final, ça nous pousse à jeter sur les autres notre propre frustration. « Tu es vraiment mignonne lorsque tu te mets en colère. » Affirma le garçon insolent pour détourner la conversation alors que ses lèvres s'étiraient en le plus hardi des sourires. La voiture accéléra soudainement, allant jusqu'à narguer la vitesse maximum qui était autorisé sur la Charleston Road. Elle serpentait entre les autres automobiles, transporté par la rage qui habitait sa conductrice. « Vraiment ? Alors, attend encore cinq petites minutes et je vais devenir foutrement adorable. » Assénât-elle sèchement, toute once d'humour disparut de son ton. « T'es un abruti. » Finit-elle par dire, ne trouvant pas d'autre mot pour résumer ce qu'elle ressentait à présent à son égard. Incapable de nier, Alfie haussa distraitement les épaules en signe de consentement sans paraître, pourtant, le moins du monde intéressé à l'idée de changer. Il caressait l'air ailleurs les bandes de tissus blanc qui recouvrait son avant bras. L'odeur du désinfectant qui s'y dégageait lui donnait presque la nausée. « J'en ai assez, comprends-tu ? De ces histoires sordides, des lieux malsains que tu fréquentes pour ton travail et de devoir aller te chercher au poste de police ou pire encore à l'hôpital parce qu'un tel ou un autre te devait de l'argent et que vous vous êtes battus. » La voiture braquait vers la droite alors que la jeune femme prenait une ruelle un peu plus étroite pour éviter le trafic. « C'est lui qui m'a attaqué, je n'ai fait que me défendre. » Indiqua le brun avec le flegme dont il semblait fait. Quelques heures seulement auparavant, il s'était essayé au métier de bookmaker durant un combat de boxe illégal, qui ressemblait plus à un combat de rue qu'autre chose. Même si la soirée n'avait pas été infructueuse, au contraire, maintenant que ses membres le lancinaient d'une douleur cuisante il se demandait si cela avait été une si bonne idée. Des plaques de sang séchés recouvrait une partie de son t-shirt tandis que son arcade sourcilière était fendu et un peu enflé. Ça avait été un vrai capharnaüm. Il l'avait en partie provoquée donc, il n'avait pas à se plaindre. Sauf peut-être pour les tambours qui jouaient dans sa tête. Néanmoins, il n'arrivait pas à savoir si échos désagréable dans son crane, qui semblait décuplé les sons aux alentours, était dû au nombreux coups consécutifs qu'il avait reçu ou à l'absence de jus d'orange dans ses cocktails. Roxanne, sainte Roxanne, belle Roxanne, était venu le chercher à l'hôpital comme elle le faisait toujours. « Tu te trouves toujours des excuses, c'est fatiguant. » Dit-elle alors que ses yeux brillaient très clairement de désapprouvement. « Tu es pourtant un garçon intelligent Alfie, merde, pourquoi te sens-tu obligé de devoir tout gâcher ? Tu te fais du mal et à moi aussi par la même occasion. » Elle sortit de la voiture sans omettre de claquer la portière le plus violemment possible. Le message était clair: les connards dorment seuls.



Dernière édition par Roxanne Witter le Lun 23 Sep - 11:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: FLY ME TO THE MOON. (rw)    FLY ME TO THE MOON. (rw) EmptyMar 13 Aoû - 17:01


 
❖ ❖ ❖
WOULD YOU LIE WITH ME
AND JUST FORGET THE WORLD ?
snow patrol, chasing cars


Roxanne ne pût pas entendre ce que son partenaire allait lui répondre puisqu'un second véhicule, plus gros, plus massif, rentrait soudainement en collision avec eux. Le crissement strident des pneus sur l'asphalte envahis ses cavités auditives, résonnant dans son crane. Aujourd'hui encore elle arrivait à l'entendre dans le silence de la nuit, comme une ombre menaçante qui planait au-dessus d'elle. Une menace qui guettait le moment propice pour la rendre folle. L'impact fut brutal, plus que tout ce qu'elle avait auparavant jamais vécu. Les véhicules se heurtaient de plein fouets dans un amas de ferrailles. Un fracas indescriptible. La tête de son époux heurta de tableau de bords, tandis que sous le choc, le pare-brise se brisait, des milliers de minuscules particules de verre venant se loger dans la chair humaine. A peine avait-elle eu le temps de tourner son propre visage vers le gaucher pour essayer de lui venir en aide que son propre crâne vint à la rencontre de la fenêtre. La force centrifuge fit dévier le véhicule vers un point plus à l'est de la route et une seconde voiture les percuta, cette fois, par l'arrière. Sous la violence de celui-ci Alfie fut éjecté hors de la voiture, a une dizaine de mètre. Roxanne voulut crier son nom mais, le son se perdit au fond de sa gorge. Le sang commençait déjà à s'épancher par les blessures que le premier incident avait provoqué. Ses muscles le brûlait alors que, sous lui, il pouvait sentir le bitume gelé et légèrement humide. Son corps avait glissé sur le sol rugueux quelques secondes seulement avant de l'immobiliser mais, cela avait été largement suffisant pour que tout le côté droit de son anatomie soit dénudée, quelques lambeaux de tissus peinaient encore à tenir en place, et sa peau s'était déjà teinté d'une couleur vive. La voiture continuait elle sa trajectoire vers les bandes extérieures de la route avant de s'échouer dans un ravin. Ainsi logé sur le côté, à la verticale, le danger était deux fois plus important. Sonné par le choc, les membres de Roxanne l'élançaient affreusement, tout était particulièrement pénible et, incapable de faire le moindre mouvement, seul un feulement déchirants s'échappait de ses lèvres gonflées. Les larmes lui brouillaient déjà les yeux alors qu'elle avait de plus en plus de difficultés à respirer, elle pouvait sentir le goût d'acier du sang dans sa bouche. Les effluves caractéristiques de la fumée venaient chatouiller ses narines alors que l'atmosphère se faisait de plus en plus lourdes. Deux minutes étaient passées depuis que l'impact avait eu lieu mais, l'ont pouvait déjà entendre les sirènes des secours si l'on tendait suffisamment l'oreille. Avec le peu de force qui lui restait Roxie réussi à se libérer de sa ceinture de sécurité mais, elle fut incapable d'esquisser le moindre mouvement. Le côté passager contre terre, elle aurait normalement dû crapahuter vers la portière du conducteur, se hisser sur la carcasse du véhicule et sauter par-dessus celle-ci pour réussir à s'extraire de la voiture mais, incapable de quitter sa position elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait pas en faire autant. Un soupire traversa néanmoins ses lèvres lorsqu'elle se rendait compte qu'elle sentait toujours la_bas de son corps, la colonne vertébrale était vraisemblablement intact par chance. Un nuage de pourpre brouillait sa vision et s'est en portant sa main droite, non sans douleurs, vers son visage qu'elle sentit un liquide chaud et poisseux recouvrir ses phalanges. Du sang. Il commençait déjà à noircir. Un deuxième sanglot s'éleva de son abdomen alors qu'un poids entravait sa respiration pendant qu'elle respirait. « Il y a encore quelqu'un dans la voiture ! » S'écriât un homme dont elle ne reconnaissait pas les inflexions, tout près d'elle, ou ce qu'elle soupçonnait, étant parfaitement incapable de se relever pour vérifier toujours coincé dans le siège du passager. Le visage contre la vitre, son coeur battant dans ses tempes, tout était enveloppé d'un étrange brouillard opaque dans son crane. Tout devenait de plus en plus flou. C'est fou comme les secondes peuvent paraître infiniment plus longues lorsque la douleur déchire notre chair. Les secours étaient arrivés depuis quelques minutes seulement et sur la route un chaos sans nom régnait déjà alors qu'un groupe d'ambulancier prenait soin de Alphonse, maintenant inconscient et qu'un autre attendait l'arriver des pompiers qui allaient débarquer sous peu. « Mademoiselle pouvez-vous m'entendre ? » Un visage apparut à travers la portière à sa gauche qui grinça sinistrement lorsqu'elle s'ouvrit. Au prix d'un effort qui durant une seconde lui apparut presque impossible Roxanne réussie à mimer des bouts des lèvres une réponse positive sans que pourtant aucun son ne sorte de sa bouche. Sa gorge sèche lui faisait mal, chaque bouffé d'air était comme un morsure brûlante. Roxie n'arrivait d'ailleurs pas à trouver un seul endroit de son anatomie qui n'était pas dangereusement douloureuse. « Pouvez-vous bouger ?»  Ajouta le jeune homme la tête toujours perché au-dessus d'elle. La jeune femme se sentait étrangement apaisé par sa présence, jamais encore elle n'avait été aussi heureuse de voir un homme en blouse verte. S'il était là c'est qui lui restait une chance de survie, car malgré l'élancement qui torturait son corps la dernière chose qu'elle souhaitait était de perdre la vie. Très prévenant il lui laissa ce qui lui parut une éternité pour reprendre son souffle et formuler des mots. Même si dans la réalité cela ne s'étendait qu'à quelque secondes. « 'Peux pas. » Fit-elle d'une voix inhabituellement rauque qui se brisa à la dernière seconde. « Terriblement mal à l'épaule. » Elle voulait ajouter qu'elle faisait référence à celle de droite mais, en fut parfaitement incapable. Le jeune homme, qui devait être à peine plus âgé qu'elle, hocha précautionneusement la tête avant de disparaître de son champ de vision. Des larmes s'échappèrent de ses yeux sans qu'elle ne cherche à les retenir tandis que toutes ses sensations la traversaient. C'était bien trop difficile de gérer la douleur et la peur en même temps. Au-dessus du véhicule, la main surplombant ses yeux comme une visière, l'ambulancier regardait au loin mais, aucun véhicule de pompier ne se profilait à l'horizon. Il jura. Ces empotés n'étaient jamais là quand il le fallait, pensât-il alors que la colère parlait pour lui. Un nouveau gémissement déchirant s'échappait de sous ses pieds et c'est après avoir fermement pris sa décision qu'il retira son blouson. Il faisait froids en cette saison de l'année et le vent mordant lui glaça un instant les bras.  « Ash, espèce de couillon, qu'es-tu en train de faire ? Merde, mec, reviens immédiatement ! » Cependant, il n'écoutait déjà plus et infiltra l'habitacle du véhicule avec une agilité presque féline. Roxanne sentait sa présence près d'elle alors qu'il se penchait pour examiner les dégâts. Malgré son air contrit et concentré il lui adressa un sourire polie qui la mis un peu plus à l'aise. « Ne vous en faites absolument, je vais vous sortir de là. » Dit-il tout simplement comme si la situation était parfaitement normale. Ce qui dans un sens était assez logique puisque son métier le mettait toujours face à des situations plus ou moins délicates même si la grande majorité des cas étaient des événements sans réel urgence médicale. Par chance les accidents aussi graves n'arrivait pas tous les soirs. Il la surplomba et fit une analyse rapide de son état général. Pupilles réactives, pas de blessures graves apparentes, parfaitement consciente bien qu'un peu sonnée. Il attrapa avec une délicatesse encore inconnu à Roxanne son poignet. Les battements de son coeur semblaient réguliers. « Je vais essayer de vous bouger, cela risque d'être douloureux. » L'ambulancier l'attrapa par les épaules et alors qu'il voulut la soulever un gémissement qui se mua rapidement un hurlement, s'échappait de ses lèvres charnues. Bien que perplexe un court instant, il localisa assez rapidement l'origine de son mal. « Vous avez une luxation de l'épaule. Je suis désolé mais, cela va faire extrêmement mal. Il va pourtant falloir que vous supportiez la douleur juste quelque instant. » Il positionna ses mains de part et d'autre du corps féminin alors qu'il plongeait l'océan de ses yeux dans les siens. Roxanne prit encore une fois une profonde inspiration sachant parfaitement que l'élancement serait cette-ci plus fort encore que les précédentes. Extrêmement fatigué, elle était comme léthargique, tout son corps ankylosé par la souffrance ne lui répondait plus et elle ne prenait pas la peine de réfléchir préférant exécuter simplement les ordres qu'on lui soufflait. Le bout de ses doigts irradiait une chaleur qui contrastait avec l'air autour d'eux. Ce fut la chose la plus agréable de la soirée. « Tout va bien se passer, d'accord, faites-moi confiante. Tout ira bien. » C'était une litanie qui s'élevait autour d'eux. Elle hochait péniblement la tête et fermait ses yeux aussi fort que possible dans l'espoir naïf d'oublier le monde qui l'entourait, oublier cette soirée, l'accident, la douleur et s'oublier elle-même dans le processus. L'amertume de son cri lacéra la nuit alors qu'Ashley la soulevait à la force de ses bras pour la dégageait de siège. Ses Jambes nues étaient couvertes de débris de verres qui s'étaient logés dans la chair tendre tachant son vêtement de vermeille. Elle semblait recouverte de sang mais, tout lui appartenait-il ? Ses dents plantées dans ses lèvres la dernière chose qu'elle sentait était la morsure de l'air frais contre sa peau et les aboiements des ambulancier qui aidait le garçon à la sortir du véhicule. Roxanne pouvait encore sentir sa respiration lourde contre sa nuque alors qu'il la soulevait au-dessus de sa tête dans un effort qui lui semblait sur-humain. L'adrénaline vous faisait faire des choses folles, elle vous maintenait en éveil, prêt à bondir. L'écho de la déflagration, puis le néant. Des nuages gris s'élevaient dans les airs disparaissant dans un ciel bien plus sombre.

(...)


Sa tête maintenue sur le brancard, elle ouvrait péniblement les yeux sans réussir à qualifier l'endroit dans lequel elle se trouvait. Était-elle morte ? Était-ce à cela que devait ressembler le purgatoire ? En chemin pour le paradis ? L'on lit souvent que, lorsqu'on l'est en danger, nous voyons notre vie défilée devant nos yeux. Dans un certain sens, cela était vrai pour Roxanne mais, à une vitesse tellement folle qu'elle ne réussissait pas entièrement à en avoir conscience. Ses échecs étaient ce qui demeuraient le plus présent dans son esprit, comme pour la torturer une dernière fois. Elle avait l'impression que tout chancelait autour d'elle, emprisonné dans un brouillard épais. La douleur était maintenant bien plus supportable mais, elle ressentait toujours un poids contre sa poitrine qui broyait ses organes vitaux. « Ou suis-je ? » Finit-elle par souffler en entremêlent ses mots sur sa langue à travers le masque à oxygène qu'elle avait devant le visage. Cela n'avait été qu'un soupir quasiment inaudible, elle se sentait si faible qu'il lui paraissait impossible qu'elle réussisse à parler encore une fois dans sa vie. L'aridité de sa gorge la gênait encore beaucoup. Par chance l'un des ambulanciers était assis près d'elle et tenait consciencieusement la civière pour qu'elle reste le plus immobile possible durant le voyage. Il s'était penché vers elle dès qu'il l'avait vu ouvrir les yeux, une certaine inquiétude faisant briller l'eau de ses prunelles. « Nous vous emmenons au Houston Medical Center. » Il se retenait de lui dire, encore une fois, que tout allait bien se passer puisqu'il était en réalité parfaitement incapable de le savoir. D'un coup d'oeil rapide il vérifia ses constances sur une machine près d'elle et ne put réprimer un hochement quand il remarqua que tout était parfaitement normal. Incapable de faire le moindre mouvement ses yeux restaient fixés sur le plafond de l'ambulance mais, Roxanne reconnut immédiatement les intonations masculines qui se répercutait dans l'habitacle. C'était les mêmes que celle du garçon qui l'avait sortis de son véhicule avant qu'elle ne s'évanouisse. Car c'était apparemment bien ce qu'il avait dû se passer, aucune autre explication ne lui venait à l'esprit. Réfléchir était une tâche douloureuse encore maintenant alors elle ne s'attardait pas sur cette question. Malgré tous une agréable chaleur se dégageait dans ses membres engourdis. Une subtile caresse veloutée. C'était probablement dû à la piqûre morphine qu'il lui avait administré quelque secondes avant de la faire monter. Le bruit étouffé des sirènes résonnaient à l'intérieur en une morbide mélodie. « Alffff, Afffii- » Soufflait-elle du mieux qu'elle pouvait sans pourtant arriver au résultat escompté. Ash se pencha plus près de sa bouche dans l'espoir de réussir à comprendre ne serait-ce qu'une bride de ce qu'elle peinait à raconter. Non seulement le masque camouflait ses mots, les déformants en des grognements confus mais, il lui réclamait beaucoup d'énergie. Parler et respirer était une tâche en général assez compliqué à effectuer alors, au vu de ses nombreuses blessures, aussi superficiels pouvaient-elles êtres, ce n'était pas conseillé. Délicatement les doigts du jeune homme se déposèrent sur son avant bras dénudé qu'il pressa pour lui signifier de se calmer. Son touché suffis à faire taire Roxanne. « Économisez vos forces vous allez en avoir besoin. » Fit-il avec une douceur qui déconcerta la jeune fille. Sa voix était comme du miel, sucré, chaude, si apaisante, qu'elle se laissa submerger. Ses doigts toujours fermement encré contre sa peau, elle profita de ce contact qui lui donnait l'impression d'être encore en vie. Sentir la tiédeur d'un autre épiderme, ta texture, les effluves d'un parfum discret mais présent, c'était des détails auxquels nous ne prêtions jamais réel importance dans la vie de tous les jours alors qu'ils étaient l'assurance de notre exaltante existence. « Vous vous inquiétez pour votre compagnon ? » Présuma Ash alors qu'il la voyait de nouveau s'agiter pour reprendre sa respiration. Roxanne plissa les yeux longtemps, assez en tout cas pour qu'il comprenne que c'était sa manière acquiescer puisqu'elle était dans l'incapacité de bouger sa tête ou de faire usage de sa voix. Le message était apparemment passer puisque l'ambulancier donna deux coups contre la parois qui séparait l'arrière du véhicule de la cabine du pilot. A peine avait-il frappé qu'une tête surgie de l'avant, un homme à peine plus âgé que lui à première vu mais, de sa position Roxanne n'arrivait pas à voir correctement ce qui l'entourait. Elle n'écoutait pas non plus avec attention ce qu'ils se racontaient luttant malgré elle contre le sommeil qui voulait de nouveau l'envahir. « Il va bien, ne vous en faites pas. Des collègues l'ont emmené à l'hôpital peu de temps avant que nous partions-nous même. » Ce qui indiquait qu'il était allé s'informer sur la question auprès de son collègue. Soulevé d'un poids les traits du visage de Roxanne se détendirent pour la première fois de la soirée alors qu'elle relâchait la pression qu'elle avait accumulée. Allongé, inerte, elle posait ses yeux sur le visage près d'elle en le voyant véritablement pour la première fois de la soirée. Des boucles soyeuses de sa chevelure aux reflets roux à ses pommettes saillantes qui faisait ressortir l'éclat de ses yeux. L'odeur de l'iode transparaît de son visage quand il souri. L'essence de l'eau, du sable. Elle pourrait presque en sentir l'amertume sur le bout de sa langue. Verrait-elle encore une dernière fois la mer ? Serait-elle à nouveau capable de sentir la fraîcheur des vagues contre ses pieds, le bruit du ressac bercé ses pas ? Ou allait-elle mourir ici, dans la froide indifférence de cette ambulance autour de gens qu'elle n'avait auparavant jamais vu ? La rougeur de ses joues contrastait avec la pâleur des siennes. La moiteur de sa peau détonner face à la froideur de la sienne. Son souffle profond, complet semblait bien loin des bouffés timides qu'elle réussisait à prendre au prix d'un effort toujours plus grand. Avant même de pouvoir le prévenir ses prunelles se gorgeaient d'eau, pas aussi salé ni vitale que celle des océans mais, encore plus précieuse. « Je vais mourir. » Sa voix sonna étrangement, bien au-delà de la simple gêne que constituait le masque. Le temps figé ne semblait plus s'écouler qu'au rythme de sa respiration douloureuse alors qu'elle prenait conscience de cet état de fait. Tendu au possible Ashley voulu protester mais, ne trouva aucun mot aussi impuissant qu'elle fasse à cette situation. Des gens mourraient chaque soir à l'hôpital, certain perdait la vie ici même, devant ses yeux, à l'exacte même place où elle se trouvait actuellement. D'autre par contre n'avait même pas l'occasion d'y entrer puisqu'il perdait la vie quelque minutes avant que son équipe et lui n'arrive. Non seulement la mort faisait partie de la vie mais, était dans son cas, une partie intégrante de celle-ci. Il était ainsi incapable de trouver les paroles nécessaires pour lui venir en aide, existait-elle seulement ? « J'ai peur. » Une larme brûla sa joue encore plus que l'avait fait la glace durant l'accident. Étrangement touché et cela malgré lui Ashley attrapa sa main qu'elle laissait pendre sur le côté de son corps moulant sa soudant sa paume contre la sienne. Ses phalanges se serraient comme des étaux tandis que de nouvelles larmes affluaient, traîtresses de toutes les émotions qu'elle avait refoulées jusqu'à maintenant. Leurs doigts étroitement entremêlés, dans la pénombre de l'ambulance, Roxanne se sentait nonobstant la situation étrangement en paix et elle fermait ses paupières pour ce qu'elle croyait être la dernière fois.



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