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 › MEIKON - a thief in the house of memory

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MessageSujet: › MEIKON - a thief in the house of memory   › MEIKON - a thief in the house of memory EmptyDim 6 Juil - 23:49


EVERYTHING GOES BLACK
La nuit est noire, calme. Quatre heures. C'est l'époque de la pénombre tranquille, alors que les fêtards se sont évanouis, et que dans les chaumière, tous ont été emportés par Morphée. Tous, sauf moi. Mes yeux sont toujours grand ouverts, fixant les étoiles fluorescentes engluées a mon plafond. J'aimerais dormir, j'aimerais rêver. Je voudrais, comme les autres, pouvoir échapper à la réalité, vivre une utopie l'espace de quelques heures, mais je ne puis. Je suis coincé dans le vrai, avec pour seul compagnons ses astres en plastique, l'obscurité, et un infini de secondes éternelles. Ce n'est qu'une injustice de plus. Pourquoi ceux qui mériteraient le plus un sommeil paisible ne peuvent le trouver? Pourquoi l'homme ayant aucun soucis peut-il s'évader vers encore plus de perfection, alors que le pauvre est confronté a sa réalité sans arrêt? La mort est elle vraiment la seule solution, pour l'être abandonné par l'espoir?

Je me redresse, soupirant.

Je ne me suis jamais vu comme le plus triste des êtres, comme le champion des malheureux, mais j'osais espérer un peu de répit – Une halte naturelle. J'en avais marre de la médication et du repos chimique, sans rêve, stérile. Je voulais vivre l'extase de l’évasion, la normalité des êtres ordinaires.

Un de mes pieds touche le sol. La moquette est rêche,  inconfortable sous mon pied nu. Je pose l'autre, et me lève.

Ma chambre, en dix huit ans, n'a pas changé un brin. Les murs sont toujours de ce vert forêt trop foncé pour la pièce, ils sont encore ornés de cette horrible bande de papier peint motif cowboy et de ses nombreuses affiches montrant des groupes n'ayant pas survécu au nouveau millénaire. Mes meubles non pas été touchés non plus, ils ont seulement vieillit, jauni. Mon lit est toujours trop petit.

Je fais un tour rapide de la pièce - je repère immédiatement mes cachets, sur le bureau. Ils m'appellent, me veulent. Ils sont mes amants, mes ennemis, mon poison, et ils n'ont même pas à insister. Je ne veux plus d'eux, mais c'est comme n'importe qu'elle addiction : c'est plus facile de vivre avec que sans. Je marche vers eux, les attrape et fait mon chemin jusqu'à la salle d'eau.

Elle non plus, en dix-huit ans, n'a pas changé – Mon reflet dans la glace de la pharmacie, par contre, oui. C'est incroyable les effets que le temps peut avoir sur le visage d'une personne, et sur le cœur des plus chanceux. J'ai vieilli, des traits se sont marqués sur mon visage, d’autres ont disparus. Mon image est une copie carbone de mon paternel, avec pour seules variantes les yeux et la forme de ma bouche, qui sont les cadeaux de ma mère. A gauche de mon double, un autocollant décore le miroir. C'est un petit chat. Catherine l'avait trouvé dans un carnet Lisa Frank, et en avait fait le garde du trône. Il était resté là. Il était tatoué au verre.

Catherine. Elle serait une femme maintenant, une mère, probablement. Ses traits à elle n'auraient pas été touchés par le temps. Elle aurait gardé toute sa vitalité, ses yeux seraient toujours aussi bleus, et son sourire, toujours si radieux. Elle aurait une bonne vie, j'aurais une famille. J'aurais, mais on a préféré nous arracher tout cela d'un coup de feu.

Je quitte mon jumeau et me retourne. Autour, partout, elle est là, dans des autocollants, sur des photos, dans des bijoux ou dans des couleurs. Elle est éparpillée, elle est brisée. C'est un bourdonnement sourd dans mes oreilles, une course dans mes artères. Plus qu'une envie, c'est un besoin. Je veux ma sœur entière, toute à moi, en une pièce. Je dois apaiser ma peine une fois pour toute, je dois la reconstruire. Sans trop réfléchir, je descend les escaliers menant au rez-de-chaussé, j’attrape une veste et une paire d'espadrille. Étrangement, je sais par où commencer. Pour la première fois depuis des années, il fait clair comme une journée de juillet dans mon esprit, et ce, malgré l'obscurité de la nuit.

En pyjama, je quitte la maison de père pour effectuer ma mission divine. C'est comme ça que je cours sous les étoiles, je vole dans la pénombre. Mon cœur bat vite - sur ma peau chaude perle des goûtes d'eau que le vent vient rafraîchir. Je connais le chemin, je n'ai aucun doute. J'ai visité l'appartement de la voleuse de souvenirs des dizaines de fois déjà, puisqu'il fut un temps où elle avait de la valeur a mes yeux : c'était avant qu'elle me parle de Catherine, ou plutôt, d'une Catherine qui m'était inconnue, qui semblait presque lui appartenir. C'était avant que je ne découvre ses vraies intentions : me dérober mes souvenirs pour en faire les seins.

Je me précipite, je fend l'air nocturne. Je chasse, j'ai un but précis. Ramener le bracelet de Catherine a sa place, avec ses bagues et ses colliers, dans sa boîte a musique avec ballerine dansantes. Il ne peut plus rester loin, au bras d'une traitresse. Je prend une rue à gauche, puis, un raccourcit me mène directement devant le complexe. Je ne mets que quelques minutes a trouver le bon numéro, le onze. Alors, Je frappe la porte, j'aboie à l'habitante de se montrer. Dans le couloir, on n'entend que moi, rien d'autre, pas même les plaintes d'un voisin insomniaque. Rien, jusqu'au grincement de la porte, qui s'ouvre sur une jeune femme a l'esthétique presque parfaite, mais au cœur noir. Le bracelet. Je le veux. Je dis, simplement.


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MessageSujet: Re: › MEIKON - a thief in the house of memory   › MEIKON - a thief in the house of memory EmptyLun 7 Juil - 12:23


EVERYTHING GOES BLACK
« C’est vide dans la vallée de ton cœur. Le soleil monte lentement pendant que tu marches loin de toutes les peurs et de toutes les fautes que tu as laissé derrière. »

C’est sous un air de Mumford & Sons que Meiko s’était endormie quelques heures plus tôt, dans le canapé du modeste salon de son petit appartement. Elle aimait beaucoup cette chanson. En fait, elle avait même songé à la reproduire sur la vieille guitare sèche qui trônait dans sa chambre et qu’elle n’avait pas touchée depuis des mois. Depuis que son père l’avait initié à cet art, la musique était devenue son exutoire, le meilleur moyen d’exprimer ses sentiments, de se libérer des tensions et pourtant, Meiko se refusait de chanter devant toute une assemblée. Si elle s’était lancée dans une carrière musicale, il ne faisait aucun doute que la japonaise aurait su conquérir le public et gagner en notoriété, mais tout ceci ne l’intéressait pas. Meiko préférait sa tranquillité, son anonymat. Au moins, elle était sûre que le sujet de la fusillade ne reviendrait pas constamment sur le tapis. Pourtant, elle n’avait besoin de personne pour qu’on lui rappelle ce moment tragique de son enfance. Le souvenir du 18 avril 1996 était resté intact dans sa mémoire et, de temps en temps, la cicatrice laissée par la balle qui s’était logée dans sa jambe lui brûlait affreusement. Et puis, il y avait le bracelet de Catherine. Celui qui n’avait pas quitté son poignet durant ces dix-huit dernières années et qui faisait partie d’elle désormais…

Dix-huit ans… Dix-huit ans de deuil. Dix-huit ans à vivre dans la peur. Dix-huit ans. Et pourtant, elle s’en souvenait comme si c’était hier.

A 27 ans, Meiko entend encore les cris, les déflagrations, la chute des corps qui s’écrasent au sol dans un bruit étouffé par une moquette désormais tâchée de sang, les râles, les derniers souffles de vie, les appels à l’aide, le sang battre dans ses tempes tandis qu’elle croise le regard sans vie de Catherine. Et ce silence morbide, elle l’entend aussi. Ca lui flanque la chair de poule. Il n’est pas loin, à peine deux mètres. De là où elle se trouve, Meiko peut même voir ses chaussures.

Soudain, trois autres coups accompagnés d’hurlements lointains se firent entendre…

La japonaise se leva en sursaut, le visage perlé de sueurs froides ; elle sortait d’un cauchemar et quelqu’un venait de l’en tirer assez brusquement. Son regard se posa sur l’horloge murale qui affichait fièrement les quatre heures du matin et elle fronça les sourcils. Qui Diable pouvait bien la déranger à une heure pareille ? Meiko ne tarda pas à obtenir réponse à sa question. Malgré une voix déformée par la colère, elle n’eut aucun mal à l’associée au frère de sa défunte meilleure amie.

Durant une fraction de secondes, la japonaise songea à le laisser dehors, ainsi peut-être qu’un voisin réveillé par le raffut consentirait à contacter la police. Cependant, le sachant capable de défoncer la porte et n’étant pas en mesure d’en financer la réparation, la jeune femme consentit à l’entrouvrir légèrement en se servant du battant comme d’un bouclier. Meiko savait qu’elle ne devait jamais sous-estimer un homme blessé. Car, il y a dix-huit ans, un homme blessé avait déjà détruit vingt-deux vies sous ses yeux innocents.

Cheveux en bataille et paupières à demi-closes, Meiko le toisa. « Leon ? Que… » commença-t-elle de sa voix endormie avant qu’il ne lui coupe froidement la parole. « Le bracelet. Je le veux. ». Cette fois-ci, la japonaise afficha des yeux ronds. Cette simple phrase, prononcée d’une voix parfaitement maîtrisée, venait de lui faire l’effet d’une douche froide. A présent, elle était parfaitement réveillée. Réveillée et en colère. « Moi des excuses, mais on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie ! » dit-elle, cinglante. « Reviens à une heure plus décente et on en reparlera. ». Meiko, réputée pour sa douceur, savait aussi se montrer particulièrement tranchante. Il était venu au beau milieu de la nuit pour lui réclamer le bracelet de Catherine ? Elle savait que, juridiquement parlant, celui-ci lui revenait de droit, mais pensait-il sincèrement que Meiko le lui rendrait 18 ans après lui avoir assuré qu’elle pourrait le garder ? La jeune femme entreprit de refermer la porte, mais son instinct lui murmurait qu'il l'en empêcherait.



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MessageSujet: Re: › MEIKON - a thief in the house of memory   › MEIKON - a thief in the house of memory EmptyMar 8 Juil - 7:52


EVERYTHING GOES BLACK
Des excuses, des balivernes. Je ne dois rien à Meiko. Elle, au contraire, me dois ma sœur, la vérité, et un milliard de pardons pour avoir profané le souvenir que j'avais de ma Catherine, pour avoir à jamais teinté de mensonge la mémoire que j'avais d'une petite fille sage, douce et gentille. Par sa faute, je passe, depuis des semaines, les nuits incapable de fermer les yeux, et les jours, à hanter la maison comme un fantôme. À cause de la brunette qui me fait face, toute souvenance de ma cadette est maintenant taché d'un doute indélébile : et si j'ai tout inventé? Et si la vraie Catherine était celle que Meiko décrit? Ma mémoire me trahit-elle, pour me protéger d'une réalité que je ne suis pas prêt à accepter? Parce qu'elle a fait germé l'hésitation dans mon esprit, je vis chaque seconde dans la crainte, dans la peur d'avoir, pendant dix-huit ans, vécu dans le deuil d'une inconnue.

La japonaise n'est plus douce, la japonaise est aigre. Elle refuse ma requête, me blesse et tente de me fermer l'accès au nez. D'un coup de main, je l'empêche de la porte de se fermer, et la repousse suffisamment pour pouvoir mettre mon pied dans l'ouverture. Étrangement, je suis toujours calme, insensible, transit. Je la laisse se débattre un moment, puis je commence.  Je n'ai plus de temps a perdre. Meiko.  Pour une fois, écoutes moi au moins. Je ne lui demande qu'une oreille, je veux seulement qu'elle comprenne la situation, mon malaise, ma peine. Je ne criais pas. Je ne pleurais pas. Je ne te supplierai même pas; J'en ai marre de le faire, j'en ai marre de me battre, du deuil, de toujours me demander où les morceaux de ma sœur sont. j'veux juste en finir, ok?

En moi, tout se retourne, se brise. J'aurais aimé que ça soit un mensonge, parce que j’admets là une vérité inavouable : Je ne peux plus. Le deuil m'a rongé jusqu'au cœur. Il ne reste plus rien en moi. Mon corps était un champs de bataille, la guerre est finie maintenant. La mort a presque gagné, il ne me reste qu'un appel. Le bracelet. Il s'agit mon seul échappatoire, ramener Catherine à la maison, ou l'abandonner, la laisser seule dans l'obscurité de mes pensées, comme je l'ai déjà laissée aller reposer seule, dans le froideur de la terre, entourée de satin rose.

Je ne pleurais pas. Je l'ai promis. Alors, je reprend.

Pour ce qui est d'une heure plus décente, oui, j'aurais préféré moi aussi, pouvoir dormir cette nuit, mais j'arrive pas, et je ne pourrais pas dormir tant que ma sœur sera en pièce, comme ça, à travers la ville. Catherine aurait voulu retourner chez nous. Elle n'aurait pas voulu nous hanter. Elle aurait préféré trouvé son repos véritable, dans sa chambre, chez elle. Elle aurait voulu qu'on la sache en sécurité. Elle aurait voulu qu'on puisse, tous, savoir où la trouver, où la visiter quand notre cœur devient trop lourd a porter. Catherine n'aurait pas voulu que je hausse le ton. Catherine aurait voulu que tous, vivent heureux (et aient beaucoup d'enfants). Alors, je reste froid, mon ton ne monte pas, mais pour être soulagé, dois terminer ma tirade.

Pour ce qui est de ton « on a pas tout ce qu'on veut dans la vie », eh bien, honnêtement... va te faire foutre Meiko Sôma. Rarement dans ma vie, j'avais usé ses mots. Je les gardais pour la fois où quelqu'un dépasserait réellement les limites, la fois où tous les autres mots sembleraient trop faibles. Je les gardaient pour qu'ils conservent leur pouvoir, je les gardaient pour ce moment-ci. Des heures, nous avions passé a parler. Des jours, j'avais pensé qu'elle m'avait compris, que je pouvais lui faire confiance. Des semaines, j'avais cru que certes, elle avait peut-être une vision différente de Catherine que celle que j'avais sut gardé, mais il pouvait toujours y avoir du bon en Meiko. Des années elle m'avait flouée, prit pour le premier des idiots. Jamais elle ne m'avait écouté. Jamais elle n'avait ressenti ma peine.

J'aurais bien voulu naître dans une famille riche, que dire, juste un peu au dessus du seuil de la pauvreté. J'aurais aimé avoir un père correct, limite, gardé le même, mais avoir une mère avec suffisamment de ressources pour le quitter, pour que ses enfants aient la chance de vivre leur vie, à la place de les condamner avant leur majorité, à la vie d'esclave de la bouteille de papa. J'aurais aimé, tu vois, que ma seule raison de vivre ne se fasse pas tiré dessus alors qu'on la croyait en sécurité a l'école, ciel, j'aurais préféré que tu ne vois jamais son cadavre. Limite, qu'elle meurt a la maison, que je connaisse bien son tueur, que je puisse connaitre les motifs, pourquoi elle et pas une autre. Ça aurait également été bien que ma mère prenne le soutient psychologique qu'on lui a offert, plutôt qu'elle fasse, comme toujours, la femme forte et indépendante, alors qu'elle en avait trop sur les épaules. Je voudrais, tous les jours, oublier le fait que je l'ai vu, s'exploser la mâchoire d'une balle, puis reprendre son coup en visant le cerveau. À la fin, j'aurais espéré qu'elle aille au moins le courage de faire comme ses parents dont on entend parler aux nouvelles, ceux qui tuent leurs enfants avant de s'enlever la vie, parce que ma vie maintenant, je t'avoue que c'est de la merde.

J'aurais aimé lui dire tout cela, mais elle le sait déjà. Je garde la bouche fermée, tentant de tenir ma promesse. J'inspire. J'expire. Un frisson me parcourt le dos, mais je l'arrête avant qu'il touche mon cerveau. Je ne pleurerais pas, non, je ne pleurerais pas.

Pourrais-tu, s'il-te-plait, ouvrir la porte et me laisser entrer, j'ai légèrement mal au pied.


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