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 tense hand (will)

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MessageSujet: tense hand (will)   tense hand (will) EmptySam 5 Juil - 13:02

WILLIAM & JILLIAN
When I was younger, so much younger than today,
I never needed anybody's help in any way.
But now these days are gone I'm not so self assured


Tic tac. Le jour est levé mais les aiguilles du cœur reste à minuit pile. L'obscurité constante. C'est le néant dans le cœur de Jillian, la vil attente qui vous broie les tripes. Il y a l'image de Charlie qui ne cesse de lui embrumer l'esprit, morceau de joie, morceau de mélancolie. Elle sourit en voyant son fils mais le cœur se serre au souvenir de son absence. L'appartement est vide. Il semblait déjà l'être au décès de Sam mais l'absence de leur enfant ne faisait que le rendre plus oppressant encore. Jill cherchait vainement à s'occuper l'esprit, triturant ça et là le mobilier, nettoyant des recoins déjà lavé la veille ou rangeant des choses qui étaient parfaitement à leur place. Il n'y a que leur chambre, à Sam et elle, qui restait toujours close, comme une limite interdite qu'elle ne franchirait jamais.

Finalement, elle avait fini par s'échouer dans la chambre de Charlie. Elle en regardait chaque recoins avec un sourire triste. Toute ses économies étaient passées ici lorsqu'elle avait apprit sa grossesse. Tout, depuis qu'elle avait su que Charlie grandissait en elle avait été fait pour lui, pour son avenir et son bonheur. Elle savait pertinemment qu'elle n'était pas un modèle de vertu, qu'elle avait fait nombre d'erreurs et de mauvais pas par le passé, que son fonctionnement n'était pas toujours bon et ses actes rarement salués par autrui. Mais Jillian savait aussi très bien qu'elle n'était jamais devenu meilleur personne que depuis que Charlie était auprès d'elle. Son corps, son cœur et son âme était tout dirigé vers lui et chaque parole qu'elle prononçait, chaque choix qu'elle faisait était guidé par son amour pour lui.

Tandis qu'elle songeait à cela, à son fils, son absence, le silence, la chambre devint soudain incroyablement oppressante. Elle ne pouvait plus tuer le temps en faisant les cent pas chez elle. Elle ne parvenait plus à attendre que les aiguilles soient bien positionnées pour sortir de chez elle. Ses poumons comprimaient son cœur : elle devait sortir, maintenant. Et pas dans une heure.

Lewisburg était tranquille, comme souvent. Fureter dans les rues n'avaient pas plus réussis à lui changer les idées que de nettoyer son appartement et Jill s'était retrouvé, consciemment ou non, devant la porte de chez William une heure avait leur rendez-vous convenu. Un instant, elle songea à faire demi-tour et trouvé quelque chose à faire en attendant mais l'envie la tiraillait tant qu'elle se sentait incapable de rebrousser chemin. « Salut William. » La porte s'était ouverte après qu'elle eut sonné, après qu'elle eu également l'envie de partir en courant. Il y a cinq minute à peine, Jillian avait l'envie démesuré de régler ses histoires et retrouvés son fils, sur l'instant pourtant, elle avait peur de donner tout ce qu'elle avait dans cette bataille et de ne pas gagner la guerre. « J'espère que je suis pas trop en avance mais … je tenais pas en place chez moi. » Jill se trouvait gênée, William avait promis de l'aider à monter un dossier solide mais quelque part au fond d'elle, elle savait qu'elle ne parvenait à avoir confiance en personne, pas même lui. Elle aurait voulu, mais l'enjeu était si grand qu'elle craignait de s'y laisser prendre. Et peut-être que Will avait changé d'avis, qu'il n'était plus question de l'aider, qu'il avait d'autres projets qui l'intéressait davantage que le sort d'une femme et de son fils dont il ne connaissait rien, ou presque rien tout du moins. Il avait dit oui au commissariat sans doute par pitié pour elle, ou simplement parce qu'il se sentait l'âme d'un héro sur le moment. Et s'il avait changé d'avis ? Il tenait dans ses actes tous les espoirs de Jillian. Ce qui était, pour elle, terriblement effrayant. Elle n'avait jamais réellement dépendu de quiconque, certes, Sam était toujours à ses côtés, mais c'était davantage lui qui dépendait d'elle depuis qu'ils n'étaient plus au lycée. Les rôles inversées lui donnaient la mauvaise impression d'être inférieur, sous le joug des espoirs que William avait inssuflé en elle. « ... Le temps s'est amusé à passé lentement subitement. » Elle force un petit rire stressée. Tous, dans ses actes et ses paroles depuis que Charlie avait disparu de sa vie était guidé dans l'espoir qu'elle puisse le retrouver. Il était son tout, son univers, sa seule famille et les aiguilles du temps sembleraient assassines aussi longtemps qu'il sera loin d'elle. Son visage se relève doucement, se plantant face au regard de William, murmurant, comme à chaque fois, un appel à l'aide que lui seul semblait entendre. Elle était désespérée.
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MessageSujet: Re: tense hand (will)   tense hand (will) EmptyMar 8 Juil - 18:27

Une journée de congé, une journée de torture supplémentaire. Will ne savait plus vraiment s’il préférait supporter la présence exécrable de Fran au travail ou son absence tonitruante dans la maison qu’ils avaient partagée il y avait si peu de temps encore. Au travail, chez lui, Will ne se sentait plus entier, quoi qu’il fasse. D’un côté le manque le rongeait comme un acide, de l’autre la colère faisait son œuvre et contribuait à lui pourrir les quelques moments sereins qu’il aurait pu trouver. Aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle : il s’était levé aux aurores, après une mauvaise nuit passée sur le canapé du salon, et il tournait depuis comme une âme en peine, attendant que les heures passent jusqu’à ce qu’il ait enfin quelque chose pour le détourner de ses pensées moroses. Il était difficile de trouver une quelconque motivation dans ces conditions, pourtant il se força à s’asseoir à sa table, devant les dossiers qu’il avait éparpillés la veille et sur lesquels il avait travaillé une bonne partie de la nuit. Il vida le cendrier, élimina les tasses de café sales qui traînaient, et commença à faire de l’ordre dans tous les papiers. Tous ceux qui traitaient de son travail officiel, il les rangea soigneusement et les mis de côté, ne gardant que ceux qui concernaient Jillian, et qu’il avait commencé à étudier cette nuit. Il espérait beaucoup de cette affaire – qui n’en était pas une à proprement parler. Il avait proposé son aide à la jeune femme sur un coup de tête, sans y réfléchir une seconde, mais il était presque surpris de réaliser qu’il ne le regrettait pas du tout. Il en avait assez de s’apitoyer sur son sort, de ne pas réussir à se sortir de ses idées noires qui le tourmentaient constamment. Il devenait une véritable loque humaine, lamentable copie de l’homme qu’il avait pu être quand Fran était encore à ses côtés. Et il refusait de finir ainsi. Il valait mieux que ça, mieux que de déplorer jusqu’à la fin de ses jours une histoire qu’il avait largement contribuée à détruire. Proposer son aide à Jillian lui avait paru un bon départ pour recommencer à penser aux autres. Le motif était un peu égoïste, mais dans le fond, il avait vraiment envie de l’aider. Elle avait besoin que quelqu’un soit à ses côtés, quand visiblement tout le monde l’avait abandonnée. Il ne savait pas encore tous les détails de son infortune, mais il avait déjà compris le principal : elle avait eu une très mauvaise période, elle avait tout fait pour s’en sortir, et si elle avait échoué, ce n’était pas faute d’y avoir mis toute sa volonté. S’il pouvait faire quelque chose pour elle, il avait envie d’essayer.

Il en était là dans ses réflexions sur la jeune femme quand la sonnette retentit. Un coup d’œil à sa montre lui confirma que ce n’était pas encore l’heure de voir Jillian, mais il se leva pour ouvrir, et tomba sur la petite brunette qui sembla toute gênée d’être tant en avance. « Salut William. J'espère que je suis pas trop en avance mais … je tenais pas en place chez moi. » Will eut un sourire rassurant et s’effaça pour la laisser entrer chez lui. « Bonjour, Jillian. Ne t’en fais pas, j’étais déjà levé … En fait, j’ai déjà commencé à réfléchir à ce que tu m’as dit la dernière fois. » En vérité, il y avait déjà travaillé pendant un bon moment, et avait même récolté des informations au commissariat sur le jugement durant lequel elle avait perdu la garde de son fils. Cette histoire occupait ses pensées à chaque fois qu’il réussissait à ne pas penser à Fran, et il n’avait pas voulu attendre leur première vraie discussion pour s’y intéresser. « ... Le temps s'est amusé à passé lentement subitement. » Elle avait l’air vraiment anxieuse, et pendant un instant, il vit la situation telle qu’elle devait la voir : un presque inconnu au passé pas très reluisant débarquant de nulle part et lui offrant son aide sans raison apparente … Vu comme ça, il était presque surpris qu’elle soit venue. « Je connais ça. » Fit-il sans se départir de son sourire, mais en se sentant un peu gauche de ne pas pouvoir trouver une parole plus réconfortante que ça. Il l’accompagna jusqu’au salon, où il l’invita à s’asseoir à la table où lui-même avait déjà installé son plan de bataille. « Tu veux un café ? » Il n’attendit pas vraiment sa réponse pour mettre en route la cafetière : il ne pourrait de toute façon pas travailler sans sa dose de caféine. Quand il revint vers elle, il resta debout une seconde, ne sachant pas vraiment par quoi commencer. Il se passa la main dans les cheveux, puis regarda les papiers éparpillés devant lui. Autant commencer par le début. « Si tu me racontais toute l’histoire ? On a des années à rattraper avant que je puisse faire le lien entre celle que tu étais quand on séchait le lycée, et la femme que j’ai croisée la dernière fois chez ses beaux-parents. » Une manière détournée de parler de son arrestation après son cambriolage raté … Mais il n’était pas là pour la juger, juste pour comprendre.
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