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| DAKOTA + control your whoremones, slut. | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 1:19 | |
| ✰✰✰ “I’ve always had the misfortune of living a life that seems to be salacious to other people. It doesn’t matter who I’m dating. People have always talked about me.” crédits ~ Amber Heard.
DAKOTA RUBY FITZGERALD ≈ surnom : Ruby était autrefois son nom de scène, son nom d’artiste lorsqu’elle était encore célèbre et pleine d’avenir. c’était le seul surnom qu’elle acceptait ; elle déteste que l’on raccourcisse son prénom. et celui de Blondie fait ressurgir en elle des instincts meurtriers. ≈ âge : officiellement, elle a atteint les vingt-huit ans cette année, officieusement elle se garde bien de le mentionner ; même si elle ne se cherche pas des rides comme certaines, elle préfère laisser planer le doute et que ses interlocuteurs lui donnent l’âge qu’elle fait.≈ études/métier : ayant obtenu le bac de justesse, Dakota est par la suite entrée dans le domaine du showbiz en tant que chanteuse. son talent était indéniable et si ses notes scolaires étaient médiocres, c’était principalement parce qu’elle ne se donnait pas à fond dans ses études. elle voulait devenir quelqu’un loin de Lewisburg, parce qu’elle savait qu’elle pouvait le faire. elle n’a jamais manqué d’assurance… avant de tout perdre, de se perdre elle-même. elle est revenue dans sa ville natale méconnaissable, brisée et titubante. elle s’y est ressourcée et elle a recommencé à chanter il y a un peu moins de deux ans, employée au Long Jazz Club. les lumières des projecteurs lui semblent désormais inaccessibles et irréelles, elle a aussi perdu sa foi lors de sa chute. ≈ statut civil : aucun homme n’est parvenu à la posséder autrement que physiquement, le seul qui aurait pu y parvenir lui a préféré une gamine insupportable et névrosée. autant dire qu’elle n’est pas prête à ouvrir son cœur au premier venu… elle ne l’a jamais été, à dire vrai, ce qui rend le rejet plus difficile encore. ≈ lieu de naissance : pure produit de Louisiane, elle est née et a vécu à Lewisburg jusqu’à l’âge de dix-huit ans avant d’être repérée par des chercheurs de talents et de s’envoler pour de nouveaux horizons ; le paradis n’aura duré qu’un temps ceci dit. elle est revenue ici il y a trois ans. ≈ nationalité : américaine. ≈ orientation sexuelle : hétérosexuelle affirmée, elle milite néanmoins pour les droits des homosexuels et n'hésite pas à embrasser des filles pour faire valoir son point de vue. elle n'a cependant jamais ressenti d'amour pour les personnes de son sexe, simplement de l'attirance. ≈ depuis combien de temps vis-tu à lewisburg ? dix-huit ans, avant que les projecteurs n’illuminent sa silhouette pour la nimber d’une aura de célébrité. elle n’y est revenue qu’il y a trois ans, n’ayant nulle part d’autre où se rendre. ≈ famille : son père et sa mère vivent encore à Lewisburg, ainsi que son vieux labrado Gipsy ; elle a perdu son unique sœur cadette il y a dix-huit ans. ≈ quel genre de voisin es-tu ? caractérielle et distante, Dakota est habituellement le genre d'habitante qui ne se mêle pas de la vie des autres du moment qu'elle n'empiète pas sur la sienne. chacun sa liberté et tout ira bien. elle a une réputation non-exagérée de croqueuse d'hommes, sulfureuse de part les hommes et garce de part les femmes. c'est un peu la salope irascible de la ville, celle qui n'hésite pas à planter ses griffes sur un quartier de viande déjà pris simplement parce que ça la distrait, ou tout du moins c'est ce qu'en disent les ragots. bien peu la connaissent véritablement. ≈ statut social : ses parents ne vivaient pas dans le besoin et sa très brève carrière de chanteuse ne l'a pas appauvrie. ≈ aspirations de vie : c'est compliqué, elle aimerait retrouver la clameur d'une foule, elle aimerait avoir la sécurité d'un compte en banque bien rempli, elle refuserait d'avouer qu'elle manque de la chaleur d'un foyer aimant rien qu'à elle. l'amour, l'argent, la popularité. un peu de tout ça et rien à la fois. elle ignore vers quelle direction se trouver pour trouver le bonheur, ni quelle forme il prendra. ≈ qualités et défauts : assurée + brisée + séductrice + passionnée + rancunière + acerbe + forte + secrète + tactile + souriante + caractérielle + impulsive + émotive + possessive + distante + imprévisible + versatile + ordonnée. ≈ le massacre du jeudi 18 avril 1996 : c'est un souvenir dont elle évite par tous les moyens d'en raviver les couleurs et les sentiments. elle a difficilement effectué son deuil de sa jeune sœur Leona, elle a mit des années à s'en remettre et il a fallu qu'elle change de ville pour y parvenir complètement. du moment que le sujet ne vient pas sur le tapis, elle semble le vivre assez bien, mais il arrive que les cauchemars la reprennent et qu'elle fasse des crises d'angoisse lorsqu'elle est seule. un fait qu'elle tient secret, à tout prix, ne souhaitant pas éventer son image de femme déterminée et confiante. ≈ groupe : living in the past. ≈ avatar : amber heard. ≈ crédits : ruthless princess. ✰ we're all pretty bizarre, that's all. la musique a toujours été pour elle un moyen d'échapper à la réalité, d'être emportée vers des paysages connus d'elle seule, de devenir qui elle voulait + depuis qu'elle était gamine, elle savait qu'elle voulait devenir une chanteuse, le seul point à éclaircir était le style qu'elle arborerait ; voix rauque, tonalités suaves, look vintage, elle avait tout de la starlette des belles années (60') + dakota aime le café noir, elle apprécie l'amertume et l'arôme fort de ce dernier, ne cédant à la douceur d'un café latte que lorsque ses émotions sont bousculées + elle est bien plus émotive qu'on ne le soupçonnerait, elle pleure devant les films à l'eau de rose, souvent comme une madeleine d'ailleurs + elle adore les films d'horreur, bien qu'elle se montre totalement anxieuse à l'idée d'aller dormir seule après + elle passe pour une fille facile parce qu'elle a de nombreuses aventures d'un soir, mais elle est en réalité très sélective + c'était une grande fêtarde, et elle l'est toujours, elle aime faire des sorties bien qu'elle soit généralement seule + bien peu de femmes peuvent supporter Dakota, les hommes recherchant habituellement sa compagnie par désir et non pas par amitié + elle a été en cure de désintoxication pour usage de substances illicites, un travers qui lui a coûté sa place sous les projecteurs et qu'elle combat chaque jour + à défaut de quoi elle fume, assez régulièrement, et se console parfois dans l'alcool, mais elle ne tombera plus jamais dans les excès, c'est une promesse qu'elle s'est faite + elle est allergique aux acariens, ce qui l'a rendue profondément méticuleuse et ordonnée + elle est sportive, elle fait des joggings presque chaque soir afin d'évacuer le stress de la journée et ses écarts gourmands + elle raffole des pâtisseries, c'est son péché mignon + pendant ses huit années passées à voyager en Amérique et à l'étranger, elle a apprit quelques rudiments d'espagnol et de français, bien qu'elle peine encore à prononcer certains sons correctement + en cure, ils lui ont conseillé de choisir un sport ou une activité en art pour mieux supporter la privation, elle a préféré prendre des cours de boxe américaine et sait désormais se défendre, bien qu'elle ne se rende plus aussi souvent en sessions + elle est suivie par un psychanalyste depuis deux ans pour l'aider à gérer son ancienne dépendance et ses sautes d'humeur + prénom/pseudo : Jessica/MoonOfBlood âge : vingt-deux ans. où as-tu connu LIA : grâce à Ezra, même si je suis sûre qu'il n'espérait pas me voir débarquer ici aussi, ahem. fréquence de connexion: régulière. c'est votre dernier mot ? -vamourir- - Code:
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<pris>◈ Amber Heard</pris> - [i]Dakota R. Fitzgerald[/i]
Dernière édition par Dakota R. Fitzgerald le Mar 24 Juin - 22:00, édité 10 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 1:19 | |
| ✰ sweetie, you couldn't ignore me if you tried. Les cauchemars l’avaient hantée pendant des mois, des années. Elle revoyait le visage décomposé de sa mère, livide, ses grands yeux bleus larmoyants. Elle revoyait les traits figés de son père, dont la haute stature avait été raidie par la douleur. Il n’avait pas prononcé le moindre mot, pas émit le moindre geste. Hunter avait toujours été un homme bon, profondément attaché à sa petite famille et peu avare en marques d’affections, mais il ne parvenait pas à gérer la perte de sa cadette. Sa mère avait eu beaucoup de mal, elle aussi, usant à outrance des prescriptions médicales de son psychologue afin de lutter contre le désespoir qui l’envahissait chaque fois qu’elle posait les yeux sur une photo de Summer. Ils auraient sans doute été capables de faire leur deuil avec plus d’efficacité s’ils avaient su pourquoi. Pourquoi ce massacre ? Pourquoi leur petite fille ? Pourquoi ? Deux années plus tard, Dakota fêtait son treizième anniversaire dans une maison vidée de sa joie de vivre. Les adultes survivaient comme ils le pouvaient, tandis qu’elle était forcée de continuer à vivre. L’école ne l’intéressait plus, toutefois elle ne pouvait pas se permettre de se renfermer sur elle-même comme le faisait sa mère. Elle devait vivre, parce que c’était ce que Summer aurait voulu. Il était difficile pour une jeune adolescente aussi frivole qu’elle de se mettre subitement à songer avec autant de maturité, néanmoins elle avait rapidement pris conscience qu’il le fallait. Le sourire de sa sœur lui manquait, ses éclats de rire innocents aussi. Elle avait cessé de chanter à sa mort, sa voix refusant obstinément de produire la moindre note comme si cela troublerait le sommeil éternel de la gamine que l’on avait arraché trop tôt à ce monde. C’était difficile… Cependant, elle le faisait. Elle se souvenait de la promesse qu’elle avait faite à sa cadette, qui s’émerveillait de ses chansons. Elle lui avait dit qu’elle deviendrait quelqu’un, qu’elle lui ferait découvrir le monde entier en l’emmenant avec elle lorsqu’elle aurait atteint les plus hauts sommets. Elle le lui avait juré. Et si Summer n’était plus là aujourd’hui, le serment restait gravé dans sa mémoire. Alors, petit à petit, pendant que Lewisburg retrouvait sa quiétude, Dakota mûrissait et se prenait main. Elle avait le talent nécessaire, il lui suffisait simplement de trouver le moyen de l’exploiter. Les cauchemars ne cessèrent jamais véritablement, ils guettaient le moindre instant de faiblesse et de doute, ils s’infiltraient dans la plus minuscule faille. Il avait fallu qu’elle s’endurcisse, qu’elle devienne suffisamment forte pour que le prénom de sa sœur ne l’anéantisse plus dès qu’elle l’entendait. Les choses devinrent plus faciles avec le temps, car la ville toute entière désirait se débarrasser de ce mauvais souvenir. Seuls quelques irréductibles s’accrochaient au passé, terrifiés par ce qu’ils avaient vécu, traumatisés par la perte violente d’un proche. Elle, elle voulait avancer. Elle voulait voir le monde, être quelqu’un. Parce qu’elle le lui avait promis. Était-ce cela, d’être hanté par un fantôme ?
✰ ✰ ✰ ✰ Lewisburg lui manquait. C’était la seule pensée qui avait du sens. Elle ne connaissait personne à New-York, elle n’était que la nouvelle protégée à la jolie voix et chaque fois qu’elle croisait son propre regard dans un miroir, elle peinait à se reconnaître. Ils lui avaient conseillé d’opter pour une coloration brune, de se choisir un look plus avantageux et de faire semblant de s’intéresser à ce que les autres racontaient. Ca, au moins, c’était une chose qu’elle savait faire. Elle acquiesçait en souriant légèrement, masquant son ennui en battant des cils ou en trouvant refuge dans un verre de champagne. Ces gens étaient de parfaits inconnus pour elle, ils évoluaient dans une classe sociale bien plus élevée que celle dont elle provenait et elle avait l’impression désagréable qu’ils la jugeaient comme un quartier de viande. Mais… Mais elle était là. Elle était à New-York. Exit la petite ville de Lousiane, hello le monde ! Une carrière prometteuse s’offrait à elle et elle valait bien quelques petites concessions. Dakota se berçait d’illusions, elle pensait qu’elle aurait le choix, qu’elle pourrait devenir exactement la personne qu’elle désirait être. Le futur allait lui réserver bien des surprises. Son rêve allait se réaliser, elle allait devenir quelqu’un, seulement le bonheur serait de courte durée. Tout ça simplement à cause d’un mauvais choix. Un seul et unique. Un moment de faiblesse. Les cauchemars qui avaient cessé de la tourmenter depuis son départ reviendraient, se repaîtront de ses doutes et de ses espoirs bafoués. Elle allait devenir quelqu’un, toutefois elle n’aurait pas la force de résister aux tentations qu’offraient le monde sublime du show-biz. Ce soir-là, ce soir en particulier, serait le début de sa chute. Elle évoluait entre les convives aux visages connus, sentant son cœur s’emballer à chaque fois qu’elle en reconnaissait un. Acteurs, célébrités diverses, personnages politiques. Tout ce beau monde riait et ils se flattaient comme s’ils étaient tous de vieux amis, dissimulant leur mépris derrière des sourires immaculés et un regard vide de toute émotion. New-York était belle, en cette nuit de fête. Dakota trouva refuge sur le balcon, fuyant momentanément cette foule inconnue et étouffante. Elle cessa de sourire pour retrouver son visage impassible habituel, laissant au passage échapper un soupir désabusé. Elle n’avait pas remarqué la silhouette de cet homme charmant en arrivant, elle n’avait pas prêté attention aux gélules qu’il avala avec une gorgée de champagne. Il était aimable, il avait le rire facile et il semblait la comprendre. Il lui avait dit qu’il s’ennuyait terriblement, lui aussi, mais qu’il avait un moyen pour qu’ils s’amusent tous les deux. Il s’était esclaffé devant son air suspicieux, lui avait assuré qu’il n’était nullement question de sexe et il lui avait présenté la fameuse boîte de Pandore. Mise en confiance par ses paroles, elle l’avait ouverte et les pires maux s’en étaient échappés. Tout au fond restait l’espoir… Elle était seulement trop shootée pour le remarquer.
✰ ✰ ✰ ✰ « Dakota, tu m’écoutes ? » Stephen, son agent, posa sur elle un regard agacé. Elle cligna lentement des yeux, cherchant dans sa mémoire défaillante un indice sur le babillage incessant dont elle avait cessé de se soucier depuis longtemps. Elle tortilla l’une de ses mèches sombres autour de l’index, un geste qu’elle accompagnait généralement d’une moue mutine qui faisait fondre ses interlocuteurs. C’était sur cette image de femme fatale qu’elle avait construit sa réputation. Au début femme-enfant qui subjuguait par son innocence et ses yeux de biche, elle avait lentement gravi les échelons de la gloire en effaçant l’éclat candide de ses prunelles pour un air plus provocant. Elle couvrait ses lèvres de rouge, elle remontait sa longue chevelure sur sa nuque pour dévoiler sa peau d’ivoire, elle soulignait ses formes alléchantes avec des robes moulantes dessinées par de grands couturiers dans un style des années soixante. Elle avait cette aura de perfection impossible à imiter, qui attirait irrémédiablement le regard et qui envoûtait tout autant que sa voix sensuelle. La gamine avait été délaissée au placard pour laisser place à la voluptueuse chanteuse qui mordait avec amusement dans le fruit défendu sous l’objectif impitoyable des paparazzis. « Pas besoin de me servir la comédie, je sais ce que tu as. » Il avait perdu son air affable, délaissant les feuilles recouvertes de son écriture minuscule et pourtant appliquée. Il porta une main à son front, saisissant ses lunettes pour les mettre sur la table en face d’eux. Elle l’observa avec le plus de sérieux qu’elle pouvait, peinant toutefois à maintenir le contact visuel ; tant de choses se bousculaient dans son esprit, elle voyait le monde en déclinaisons de roses et parfois de bleus, elle avait l’impression d’être aussi légère qu’une plume et pourtant, dès que ses pieds effleuraient le sol, elle était subitement assaillie de sombres pensées qui la rendaient maussade et invivable. Dakota était imprévisible, elle pouvait passer d’une douceur exquise à de brusques et violentes colères. Stephen avait des doutes sur sa santé depuis quelques temps, mais il avait compris ce qui se tramait quelques jours plus tôt en la voyant avaler quelques cachets à la va-vite. Elle ne savait pas qu’il avait découvert son secret, aussi prenait-il d’infimes précautions pour qu’elle ne fasse pas un scandale au beau milieu de la rue. « Dakota… » débuta-t-il avant qu’elle ne le coupe brutalement en fronçant les sourcils. « Ne m’appelle pas comme ça, c’est Ruby. » « Si tu veux, il soupira et reprit, Ruby, est-ce que tu te drogues ? » Il avait longtemps cherché un moyen plus facile de lui poser la question, mais il avait finalement opté pour un choc direct. Confrontée à la vérité – il savait – elle papillonna vainement des yeux en cherchant une échappatoire. Rapidement, cependant, ses traits reprirent leur impassibilité. « Pardon ? » « N’essaie pas de me mentir, je t’ai vu. » Elle haussa des épaules, feignant l’indifférence. « C’est ta voix contre la mienne et tu sais que j’ai supporté bien plus que de fausses accusations. » Il pinça les lèvres, contrarié par la comédie qu’elle lui servait. Avait-elle oublié qu’il la côtoyait depuis le début ? Qu’il avait été là pour elle, qu’il avait été son ami et son agent ? Dans un autre monde, il aurait pu tomber amoureux d’elle, de sa fragilité et de son armure de verre. Seulement les femmes n’étaient guère attirantes à ses yeux. « Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que je dis n’importe quoi. » Il la confronta à nouveau, penchée sur la petite table de ce bistrot parisien auquel ils étaient accoudés depuis plus d’une heure. Elle chassa une mèche rebelle, portant son verre de vin blanc à ses lèvres. Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne daigne répondre, sa voix tranchante comme le rasoir. « Qu’est-ce que tu veux ? De l’argent ? Je ne t’en donne pas assez ? » Si elle restait physiquement parfaitement maîtresse d’elle-même, ses yeux lançaient des éclairs. Elle n’avait pas besoin d’hausser le ton pour qu’il saisisse la fureur qui bouillonnait au fond de son regard azur. Elle perdait les pédales un peu plus chaque jour. Elle passait du rire aux larmes, du bonheur au désespoir. Un soir, il l’avait entendue crier le nom de Summer dans son sommeil. Il avait alors su que quelque chose n’allait pas. Le fait qu’elle ait pu maintenir la comédie aussi longtemps relevait du miracle, mais les médias n’allaient pas tarder à s’apercevoir eux aussi que la belle Ruby s’était aventurée sur le chemin de la perdition. « Te fous pas de moi, Dak. Je veux que tu te fasses soigner. On trouvera une clinique et on fera passer ça discrètement. Tu pourras revenir dans quelques mois, en pleine forme et – » Elle ferma brusquement les paupières en détournant la tête. « T’es viré, Stephen. Tu m’entends ? Viré. J’en ai rien à foutre de tes belles paroles, tout ce que tu veux, c’est que je fasse la une des journaux. Tu veux qu’ils se jettent sur moi comme des vautours en manque de bouffe. T’es qu’un sale con. » « Dakota… Tu vas finir par… » Elle posa à nouveau son regard sur lui et il s’interrompit. « Tire-toi. » Elle refusait l’unique main amicale qui se tendait vers elle, persuadée d’avoir le contrôle. Elle avait le contrôle, n’est-ce pas ? Elle était Ruby, la mystérieuse artiste dont le nom était sur toutes les lèvres. Elle était quelqu’un. Pas vrai, Summer ? C’était exactement ce qu’elle voulait. Et tandis que l’ombre de Stephen disparaissait, elle eut le sentiment de mourir une seconde fois. Elle avait encore perdu.
✰ ✰ ✰ ✰ Six mois. Six mois enfermée comme une folle dans un asile psychiatrique. L’endroit avait beau avoir été recommandée par tous les amis de Stephen, il ressemblait plus à prison au goût de la jeune femme qu’à un centre de désintoxication. Régime strict, entraînements physiques pour évacuer les derniers milligrammes de drogue, longues sessions de dialogue. Elle n’avait pratiquement plus aucun contact avec l’extérieur, sauf son agent – qui ne l’était plus depuis qu’elle l’avait viré avant de l’appeler en sanglotant deux jours plus tard, consciente de son problème et prête à l’admettre publiquement – qui s’attardait toujours auprès d’elle. Elle n’était plus rien, plus personne. Avouer qu’elle était dépendante des drogues avait été la chose la plus difficile à faire à ses yeux. Supporter le regard de million de fans, la jugeant, la supportant, la reniant, lui envoyant des lettres de soutien, avait été plus facile. Tout était plus aisé que d’admettre qu’elle avait été faible et qu’elle en payait aujourd’hui les conséquences. Stephen avait veillé à ce que l’homme qui lui avait fourni ses pilules pendant des années soit jugé pour deal de stupéfiants et il n’avait plus jamais mentionné leur dispute à Paris. Il s’était montré présent pour elle à chaque étape du processus, supportant ses moments de désespoir et de rage avec le sourire. Il lui promettait qu’à sa sortie, il l’aiderait à se refaire un nom. Qu’elle redeviendrait la Ruby dont elle rêvait, celle qu’elle avait perdu quelque part sur le chemin de la gloire. Mais elle n’en n’avait plus la force ni l’envie. Tous ses rêves s’étaient envolé en même temps que sa fierté. Six mois d’enfermement, six mois de traitements et elle se sentait purifiée. Libérée de la servitude des drogues, faible comme un nouveau-né. Elle aurait pu suivre les conseils de Stephen et elle aurait probablement dû le faire, remonter à cheval après sa chute, néanmoins c’était beaucoup trop lui demander. Elle savait faire semblant, elle savait faire la moue, mais elle n’était plus la même. La chute l’avait brisée, tout comme elle avait brisé le serment qu’elle avait fait à Summer des années plus tôt. Elle n’était pas devenue quelqu’un. D’ailleurs, qu’est-ce que ça signifiait « devenir quelqu’un » au juste ? Elle ne voulait pas dénigrer son nom de famille ou son prénom, elle ne voulait pas chanter des chansons populaires simplement parce que les producteurs le disaient. Elle ne voulait plus courber l’échine en ayant peur d’être trop différente. Un jour, peut-être, elle parviendrait à revenir à New-York sans crainte de sombre à nouveau dans la folie des grandeurs et succomber au péché. Peut-être. Mais pas aujourd’hui. Elle fixa l’horizon, prenant appui sur le bras que Stephen avait passé autour de sa taille fine. Six mois et elle voyait enfin le bout du tunnel. « Qu’est-ce que tu veux faire, Dak ? » L’esquisse d’un sourire ourla ses lèvres pâles. « Rentrer à la maison. »
✰ ✰ ✰ ✰ Finalement, elle avait explosé. Dakota avait pris sur elle pendant toute la soirée, puisant dans ses réserves de patience limitées afin de ne pas ruiner leur soirée. Cela faisait pratiquement une semaine qu’elle ne l’avait pas vu, aussi espérait-elle qu’il lui proposerait d’aller en ville pour qu’ils passent enfin une soirée digne de ce nom et elle avait déjà planifié la fin de ce rencard. Elle l’aurait tenté en lui demandant de monter chez elle pour un dernier verre, elle l’aurait eu uniquement pour elle pendant toute une nuit et il n’aurait plus eu envie de la quitter. Peut-être même lui aurait-il murmuré qu’il l’aimait, sincèrement, des mots qu’elle attendait depuis longtemps. Trop longtemps. Elle n’était pas de celles qui s’entichaient aisément ou qui se pâmaient devant des hommes au physique avantageux. Habituellement, c’était eux qui lui couraient après et qui étaient prêts à supporter le moindre de ses caprices. Elle avait beau avoir une réputation sulfureuse à Lewisburg, elle n’en restait pas moins populaire au grand dam des ménagères de la ville qui craignaient pour leur mariage. Jusqu’ici, avant de rencontrer Ezra, elle n’avait fait que papillonner sans but et sans attaches. Il avait su la captiver, tout comme elle croyait être parvenue à le faire. Mais passé les premiers instants de perfection, il avait commencé à parler de sa sœur. Claris était une gamine insolente et complètement névrosée, qui se fichait bien de savoir qu’elle foutait en l’air leur relation du moment que son aîné restait à ses côtés. Elle l’étouffait, elle l’empêchait littéralement de vivre. Au départ, elle avait tenté de faire avec, grappillant les miettes qu’elle lui laissait en volant des moments avec Ezra. Elle l’aimait, cet idiot, alors qu’elle n’aurait jamais cru tomber amoureuse. Surtout pas aussi vite. Désarmée par sa douceur, elle avait accepté de le laisser entrer dans son cœur, dans le seul endroit où elle se savait vulnérable. Elle avait patienté, de son mieux, combattant sa nature profonde pour éviter les conflits avec Claris. Néanmoins, malgré ses efforts, il devint évident qu’elles ne se supportaient pas. Un soir, elle s’était même violemment disputée avec elle en lui reprochant d’être sans cesse sur le dos de son frère. Elle lui avait dit qu’il fallait qu’elle le laisse vivre et apparemment, elle n’avait pas apprécié. La guerre avait officiellement été déclarée ce soir-là. Peut-être même avait-elle déjà perdu Ezra en cet instant. « Est-ce que tu te rends compte que tu n'es jamais disponible ? » Il leva le regard vers elle, interloqué par son brusque éclat. « Qu'est-ce que tu racontes Dakota ? On se voit souvent ... » Agacée par le ton sincère de sa voix – ne comprenait-il pas ? – elle reprit de plus belle : « Souvent ? Tu te fous de ma gueule, Ezra ? La dernière fois qu'on s'est vu, c'était le week-end dernier ! Cinq jours ! On est plus des ados … Je ne veux pas juste te voir une fois de temps en temps, je veux passer mes nuits dans tes bras et ... » Elle s’était rapprochée de lui en essayant d’attraper sa main au vol, désirant lui faire comprendre les véritables sentiments qui la troublaient. Elle était nerveuse qu’il la rejette et lorsqu’il l’interrompit, elle sentit son cœur s’arrêter brusquement. Dakota avait une peur terrible de l’abandon, surtout depuis son séjour en cure de désintoxication. Elle avait perdu sa sœur, elle avait perdu son ancienne vie, elle avait même perdu ses parents si l’on y réfléchissait bien. Ils n’étaient plus les mêmes depuis le massacre. Et pour une fois qu’elle autorisait une autre personne à provoquer une tempête dans son cœur, il lui refusait l’asile. Elle croisa brièvement son regard. « Non. » « Non ? » reprit-elle, d’une voix absolument neutre pendant que quelque chose se brisait en elle. « Non. » Colère, tristesse. Rage. « Je dois m'occuper de ma sœur, en ce moment. Je ne la laisserai pas tomber, alors tu te contentes de ça, ou on arrête. » Il tentait vainement d’expliquer qu’il devait s’occuper de sa sœur, qu’elle avait besoin de lui, mais elle ne l’écoutait déjà plus. Dakota était perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires. Elle songea un instant à le gifler, plus pour évacuer un peu de sa colère sur lui que par réel besoin de violence, mais elle ne trouva pas la force de lever la main. Comment pouvait-il lui dire ça en la regardant dans les yeux ? Ne représentait-elle réellement rien pour lui ? N’était-elle là que pour le satisfaire les weekends, à l’image d’un jouet que l’on délaisse dès qu’il faut être sérieux ? N’était-elle qu’une source d’amusement et de distraction ? Elle avait la gorge sèche et le cœur au bord des lèvres. C’était injuste. Profondément injuste. « Il n'y en a toujours que pour ta sœur, c'est comme ça depuis des mois ! Je n'en peux plus de ta sœur ! Claris est une garce, et tu la fais passer avant moi ! Me contenter de ça ?! Hors de question ! C'est fini ! » La rage extirpa les mots de ses lèvres tremblantes, dissimulant la peine derrière un rideau de cheveux blonds pendant qu’elle se relevait brusquement en faisant de grands gestes. Et il restait là, comme si rien de tout ceci ne l’atteignait. Sa main la démangeait à présent. Elle voulait vraiment le gifler. Elle voulait qu’il ressente quelque chose. Qu’il la retienne ! Qu’il dise qu’il avait besoin d’elle ! Elle avait besoin de lui, elle. Elle l’aimait, follement et stupidement, mais elle l’aimait ! Cela n’avait-il donc aucune espèce d’importance pour qui que ce soit ? Elle tourna des talons, refusant qu’il puisse avoir la satisfaction d’apercevoir ses prunelles envahies par l’océan de larmes qu’elle refoulait. Il ne la verrait jamais plus pleurer. Il ne l’entendrait jamais plus rire. Il l’avait rejetée et elle saurait se venger. Parce que la vengeance était plus douce que de se lamenter sur son sort. Elle n’allait pas le frapper, elle n’allait pas lui jeter des bibelots au visage. Elle allait lui pourrir la vie. Méthodiquement. New-York l’avait brisée, mais cela lui avait aussi permis d’apprendre quelques petits tours sympathiques. Oh, elle allait pleurer, elle allait être désorientée et elle le haïrait. Mais Dakota allait se servir de cette haine pour ressentir moins de peine. Tout, pour ne plus souffrir devant ses yeux bleus. Tout, pour ne plus l’aimer.
✰ ✰ ✰ ✰ Le jardin de ses parents était littéralement envahi par les mauvaises herbes depuis quelques jours, aussi avait-elle accepté de rendre visite à sa mère pour un bon déblayage de printemps. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de se couvrir de terre volontairement – elle avait une image à tenir ! – mais la perspective de retrouver sa famille avait été plus forte que la fierté. Elle avait salué avec joie Gipsy, son vieux labrador couleur crème qui se souvenait d’elle après huit années d’absence. Elle aurait bien proposé de le prendre avec elle, néanmoins ses parents s’étaient attachés à l’animal qui leur rendait leur affection au centuple. Avec la mort de Summer et le départ de Dakota, ils avaient reporté leur attention sur le chien en se soutenant mutuellement. Revenir entre ces murs avait réveillé d’atroces et de merveilleux souvenirs. Elle avait l’impression que rien n’avait changé. Et rien ne l’avait. Même la chambre de sa cadette était restée intacte, mais elle n’avait pas eu la force d’en franchir le seuil. Rentrer à Lewisburg était la seule chose qui pouvait lui rendre sa détermination et sa force, mais elle n’avait fait que chuter un peu plus depuis son retour. Sa séparation avec Ezra l’avait aidée à toucher le fond, il ne lui restait plus qu’à remonter à la surface à présent. L’exercice allait être difficile, éprouvant, douloureux, cependant il en vaudrait la peine. Stephen prenait régulièrement des nouvelles d’elle, lui rappelant avec subtilité qu’il était toujours un agent et qu’il ne s’occupait de personne pour le moment. « Ton trône t’attends, beauté. » Il attendra, le trône. Elle n’était pas encore prête à se frotter encore une fois aux huiles de New-York et aux requins du showbiz. Elle ne le serait peut-être plus jamais. Néanmoins, elle commençait à être heureuse ici. Elle chantait au Long Jazz Club pratiquement tous les soirs, elle se complaisait dans la réputation scandaleuse que lui donnaient les mégères du coin et elle réapprenait à vivre. Les cauchemars étaient revenus avec plus de force, l’empêchant le plus souvent d’avoir une nuit de sommeil complète, mais c’était mieux que rien. « Dakota, chérie ? Tu es prête ? » Sa mère se tenait face à elle dans une vieille tenue de sport avec un sourire aux lèvres. Elle avait toujours cette étincelle de tristesse au fond des yeux, dernier vestige de sa période de désespoir qui l’avait éloignée de sa dernière fille. « Bien sûr… » La jeune femme glissa ses pouces sous les lanières de son marcel blanc en prenant un air décidé. « Alors on y va ! Et après, je te promets un bon repas. » « Deal, maman. » Gipsy aboya sur son passage, réclamant une caresse qu’elle lui accorda. Aujourd’hui, elle redevenait Dakota, la fille simple de Lewisburg qui avant tant perdu. Demain, elle retrouverait ses habitudes de fêtarde et de mauvaise fille… Mais demain était loin. Elle avait toute la vie devant elle.
Dernière édition par Dakota R. Fitzgerald le Mer 25 Juin - 1:23, édité 8 fois |
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| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 5:10 | |
| Bienvenue sur le forum |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 8:47 | |
| claris, c'est blondie bienvenuuuuuue, t'es trop belle je suis contente que tu aies craqué, je sens qu'on va rire quand même et puis le début de ta fiche, magad le titre, on se demande d'où il vient hein, haha j'ai hâte de voir la suite ! si tu as des questions, tu sais où me trouver ! |
| | | E. Frankie Kingsley ◈ we are the beloved queens.
› MESSAGES : 973 › AVATAR : evan rachel wood › PSEUDONYME : marie (wayland) › DOUBLES : Kira l'animatrice rageuse › CRÉDITS : shiya + silver lungs › BANK ACCOUNT : 1182 | Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 8:59 | |
| la belle Amber encore la bienvenue parmi nous Dakota, et bon courage pour la suite de ta fiche |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 9:37 | |
| Ton avatar Bienvenue parmi nouuus Si jamais tu as la moindre question n'hésite pas ** Bon courage pour ta fiche ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 9:54 | |
| L'avatar, le prénom et le nom, j'adore déjà ^^ Bienvenue parmi nous :D |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 14:12 | |
| bienvenue |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 17:16 | |
| amber bienvenue ici |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 17:25 | |
| heard, jotem bienvenue chez nous |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mar 24 Juin - 19:00 | |
| Merci les amours ! vous êtes tous beaux et adorables, c'est un merveilleux accueil que voilà J'espère être à la hauteur. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mer 25 Juin - 1:07 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mer 25 Juin - 1:24 | |
| - Spoiler:
Voilà, c'est tout. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. Mer 25 Juin - 1:39 | |
| bon tu sais ce que je pense de ton histoire, de ta plume absolument parfaite et de ce personnage haut en couleur. tu fais des miracles, comme d'habitude je te valide avec plaisir, j'ai tellement hâte de rp avec toi pour ne pas être perdue, je te conseille de jeter un oeil au guide pour savoir quoi faire. bon jeu parmi nous my sun and stars |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: DAKOTA + control your whoremones, slut. | |
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