FLASHBACK Angleterre, belle Angleterre... La patrie de mon père… C’était à Londres que j’avais décidé de passer une partie de mes vacances d’été. Mes parents faisaient tous les deux des allers-retours sans cesse entre Los Angeles et Londres pour mon père et Florence pour ma mère. Le premier avait été élu directeur artistique de la marque « Burberry » et la seconde avait obtenu le même titre mais, pour la marque « Gucci ». J’étais bien sûr très fière d’eux, mais, leurs nouvelles fonctions les faisaient s’éloigner de plus en plus de moi. Je ne les voyais pas beaucoup et j’en souffrais beaucoup… C’est pour cela que j’avais décidé de passer le mois de juin en Italie puis, le mois de juillet en Angleterre pour qu’ensuite nous puissions passer tous les trois le mois d’Août ensemble. Bien que – j’en étais certaine – cette dernière idée ne serait que du domaine du rêve…
« Qu’est-ce que tu fais ? » demandai-je à mon père en entrant dans son atelier. Il leva la tête et dit : « Oh, je travaille. » Il me sourit, et me fit signe d’approcher. Il était assis face à son bureau et dessinait dans une sorte de grand cahier. Je poussai un tabouret et le mit près de lui, puis enfin assise et que je pus poser mes yeux sur le document, je ne pus m’empêcher de dire : « C’est magnifique. » Mon styliste de père me remercia. Il avait crée une magnifique robe de soirée, ce n’était pas tout à fait fini mais je pouvais déjà imaginer le modèle une fois terminé. Je le regardai s’appliquer à dessiner avec son crayon, il faisait attention au moindre détail, comme s’il s’agissait d’une œuvre destinée à un musée. Soudain, après quelques coups de crayon, il souleva son cahier et me le montra, son esquisse était terminée. Je levai le pouce en l’air car, j’aimais beaucoup : « Tu es gentille Ami, dit-il en reposant le cahier, après avoir fait les autres modèles, je n’aurais plus qu’à les soumettre à mes associés. S’ils les approuvent ils pourront être produits et tu pourras croiser des femmes portant cette robe. » Il avait dit ces dernières paroles en pointant le cahier où se trouvais son esquisse du doigt.
J’acquiesçai et j’attendis qu’il tourne la page afin qu’il puisse se remettre à dessiner. Mais au lieu de ça, il me proposa de l’aider en lui donnant quelques idées. D’après lui, il n’était pas vraiment inspiré. Je ne le croyais pas trop mais, j’acceptai avec plaisir. Ensemble, nous conçûmes plusieurs tenues toutes plus belles les unes que les autres. A la fin, je fus très fière de tout ceci. Mais, je ne pensais pas que mon père fasse en sorte que ces créations soient réellement mises en vente… Les modèles furent approuvés par le conseil de l’entreprise de mon père. La collection sortit en magasins quelques mois plus tard et mon nom fut associé au projet, je devais être la seule fille de douze ans à avoir contribué à une collection de vêtements. FLASHBACK